MAISON ET ÉDIFICE COMMERCIAL (COMPTOIR D'OUTILLAGE HUGONIOT-PERRENOUD)

25 - Montécheroux

5-7 rue du Chêne

Dossier IA25001923 réalisé en 2018 revu en 2020
Auteur(s) : Laurent Poupard

Magasin industriel et logement Hugoniot, depuis le sud. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique

En 1900, au décès de son père Lucien Hugoniot (Hugoniot-Tissot), Jules Hugoniot (1867-1908) lui succède à la tête de sa fabrique d’outils d’horlogerie et de pinces, qui devient L. Hugoniot-Tissot J. Hugoniot fils successeur. Appelé Hugoniot-Perrenoud depuis son mariage avec Louise Perrenoud, Jules vient de se faire construire vers 1897 (1905 suivant témoignage oral) une belle demeure dans l’actuelle rue du Chêne.
Pour cela, il a acquis deux édifices dessinés sur le plan cadastral de 1830 : la maison (D 289) de Victor Méquillet (maire de 1826 à 1830), qu’il fait remplacer par la sienne, et un deuxième bâtiment (D 287), que le cadastre identifie comme l’habitation du pasteur Jacques Frédéric Perdriset. En fait, démolie vers 1835, cette maison fut rebâtie en 1836 (date portée sur un linteau avec les initiales FC) par Frédéric Charton dit Morel (1804-1888), cultivateur et tourneur sur métaux, fils de Jacques Charton (qui fut paysan et coutelier), père de Frédéric (forgeron) et grand-père d’Ali (limeur établi rue de la Planchette au début du 20e siècle). Elle passa ensuite (vers 1878 ?) à Jacques Guillemot (1815-1898), lequel lui adjoignit aussitôt une forge (la matrice cadastrale signale cependant que cette construction aurait pu avoir lieu dès 1857), avant de revendre le tout à Hugoniot quatre ans plus tard.

Jules Hugoniot-Perrenoud transfère là une partie des activités de son entreprise : le logement patronal et les bureaux dans sa demeure, les écuries et des logements dans le deuxième bâtiment, la réception des pinces amenées par les forgerons, le conditionnement et l’expédition dans un corps réunissant les deux premiers. La société, qui exploite les marques Jules Hugoniot Fils et la Suédoise, dispose de dépôts à Paris, Londres et New-York. A Montécheroux, elle possède les bâtiments achetés par Lucien Hugoniot pour s’installer (8-10 Grande Rue et 2 rue du Chêne), la "Caserne" acquise de Pierre Besançon (2-6 Grande Rue), la "Fabrique" (31 et 33 rue de Saint-Hippolyte) bâtie en 1888, le site de l’actuel musée (rue de la Pommeraie) abritant à la fin du 19e siècle forge et four à tremper, à quoi s’ajoute depuis 1892 une usine à Liebvillers.
Jules Hugoniot décède jeune, en 1908, de même que son fils Jean (1896-1915). Sa veuve Louise Perrenoud (1866-1920) reprend l’affaire, qui devient Maison Hugoniot-Tissot - Hugoniot-Perrenoud et Cie successeurs en 1921. Elle emploie 143 ouvriers (dont 11 Italiens) en 1926, 74 (dont 4 Italiens) en 1930. La société Hugoniot-Perrenoud et Cie (50 personnes en 1960) est acquise en 1958 par Peugeot, passe sous contrôle de sa filiale Aciers et Outillage Peugeot puis, après l’absorption en 1967 des Ets Ducommun et Marti, dont l’usine est implantée aux 1-3 rue de la Planchette, change de nom pour celui de Forges de Montécheroux (FMX). Elle est dirigée par François Armbruster, qui a quitté l’usine d’outillage Goldenberg près de Saverne (Bas-Rhin) pour s’installer à Montécheroux en 1959 (il partira en retraite en 1988). Cédée en 1985, la société deviendra l’année suivante Sarl FMX et quittera le village en 2000 pour l’usine des Ets Schligler, à Meslières. La demeure de Jules Hugoniot a été acquise par F. Armbruster et les autres bâtiments du site n’abritent plus d’activité productive ou de négoce.

Période(s)

Principale :

2e quart 19e siècle
4e quart 19e siècle

Date(s)

1836 : porte la date

Illustrations

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Description

Le site comporte plusieurs ensembles de bâtiments : le logement de Jules Hugoniot poursuivi vers l'ouest par le magasin industriel ; le logement de 1836, qui se prolonge au nord par un deuxième logement puis une écurie ; une remise (contre laquelle s'appuie un corps en appentis) ; le pigeonnier. A l'exception de ce dernier (en briques silico-calcaires), ils ont des murs en moellons calcaires enduits (avec essentage de ciment-amiante à l'ouest pour le magasin industriel). Le logement Hugoniot et le magasin ont un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un comble à surcroît, avec un étage carré pour le premier ; les autres logements ont un étage carré (et un étage en surcroît sur celui de 1836) ; l'écurie, la remise et le pigeonnier sont en rez-de-chaussée avec comble à surcroît. Les dessertes sont assurées par des escaliers dans-oeuvre à l'exception du deuxième logement, dont l'étage carré est accessible par un escalier extérieur droit en bois. Le logement de 1836 a quelques fenêtres horlogères. Les toits sont à longs pans et tuiles mécaniques, avec croupes (logement Hugoniot), demi-croupes (magasin) ou pignons couverts.

Murs :

calcaire
brique silico-calcaire
bois
moellon
pan de bois
enduit
essentage de ciment amiante

Toit :

tuile mécanique

Etages :

étage de soubassement
rez-de-chaussée surélevé
1 étage carré
comble à surcroît

Elévation :

élévation à travées

Escalier :

escalier dans-oeuvre,
escalier de distribution extérieur, escalier droit, en charpente cage ouverte

Typologie :

baie horlogère

Décors :

peinture

Le logement Hugoniot est orné de décors peints : une frise végétale au-dessous de la corniche et un échassier (flamant ou héron) dans un paysage lacustre sur une vitre de la véranda orientale.

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

3 P 394 Cadastre de la commune de Montécheroux, 1830-1934
3 P 394 Cadastre de la commune de Montécheroux, 1830-19343 P 394 : Atlas parcellaire (16 feuilles), dessin (plume, lavis), par le géomètre du cadastre Mestre, 18303 P 394/1 : Registre des états de sections, [1831]3 P 394/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, [1832-1913]3 P 394/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-19103 P 394/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-19343 P 394/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1934
Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 394
M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : M 3044
Catalogue L.H.T. 3 [catalogue de production]. L. Hugoniot-Tissot Hugoniot-Perrenoud et Cie. Pinces et outils. Montécheroux, [1949]
Catalogue L.H.T. 3 [catalogue de production]. L. Hugoniot-Tissot Hugoniot-Perrenoud et Cie. Pinces et outils. Montécheroux. - S.l. [Montbéliard] : s.n. [impr. Methez Frères], s.d. [1949]. 16 p. : tout en ill. ; 26 cm.
Lieu de conservation : Musée de la Pince, Montécheroux
Catalogue L.H.T. 4 [catalogue de production]. L. Hugoniot-Tissot Montécheroux, [3e quart 20e siècle]
Catalogue L.H.T. 4 [catalogue de production]. L. Hugoniot-Tissot Montécheroux. - S.l. [Pont-de-Roide] : s.n. [impr. L. Baumann], s.d. [3e quart 20e siècle]. 16 p. : tout en ill. ; 27 cm.
Lieu de conservation : Musée de la Pince, Montécheroux

Documents multimédias

Lagarce Mélis Raibaud, Joëlle. Recherches généalogiques
Lagarce Mélis Raibaud, Joëlle. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
Quelet, Adrien. Recherches généalogiques
Quelet, Adrien. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
Roze, Jacqueline. Recherches généalogiques
Roze, Jacqueline. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/

Bibliographie

Témoignages oraux

Armbruster Lucie (témoignage oral)
Armbruster Lucie, épouse de l'ancien directeur de la société FMX François Armbruster

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)

Dénomination : maison, édifice commercial

Parties constituantes non étudiées :

magasin industriel
bureau
logement
écurie
fenil
remise
pigeonnier
véranda
parc

Carte interactive