MAISON ET USINE DE PETITE MÉTALLURGIE (USINE D'OUTILLAGE) BESANÇON PUIS HUGONIOT-TISSOT, PUIS IMMEUBLE DIT LA CASERNE
25 - Montécheroux
- Dossier IA25001925 réalisé en 2018 revu en 2020
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
Le bâtiment dessiné sur le plan cadastral de 1830 (D 267) appartient à Frédéric Rolland-Piègue (Pierre Frédéric, 1813-1876), gendre du "marchand en fer" Jean Nicolas Schom (1780-1851). Cédé vers 1838 au fabricant d’outils Nicolas Gueutal (Pierre Nicolas, 1783-1868), il est démoli deux ans plus tard. Le site est acquis par David Guillemot (1798-1864), marié avec Suzanne Hugoniot qui, en 1840 (date portée sur un linteau avec les initiales DG et SH), y construit une maison, agrandie en 1856 (vers l'est ?). Il fait aussi bâtir en 1868 une forge (occupant vraisemblablement le bâtiment en fond de parcelle).
L’ensemble passe vers 1876 à Pierre Besançon, originaire de Glay, fondateur en 1850 à Montécheroux d’une entreprise de fabrication d’outillage. Cet industriel réside à Paris mais cet éloignement ne l’empêche pas de développer son affaire, devenue à la fin des années 1860 l’une des trois plus importantes du village. Toutefois, des difficultés avec la municipalité (qui lui refuse l’autorisation de capter l’eau nécessaire à l’établissement d’une machine à vapeur) et avec ses ouvriers (sujets à l’absentéisme et aux moeurs jugées dissolues) le conduisent en 1873 à établir une autre fabrique d’outils au moulin de Douvot (commune d’Ougney-Douvot). Le 28 juin 1877, il s’associe avec son gendre Jacques Bainier au sein de la société en nom collectif Besançon et Bainier dont le siège social est à Paris et dont l’objet est "l’exploitation des fabriques d’outils et de quincaillerie que M. Besançon possède à Douvot et à Montécheroux et de tous autres produits pouvant s’y rattacher". Il apporte usines, matériel, matières premières, marchandises, etc., pour une valeur de 198 000 F, et Bainier 62 000 F en espèces. La société occupe 150 personnes en 1883.
Besançon décidant en 1885 de se consacrer à son usine de Douvot, ses propriétés de Montécheroux sont achetées par Lucien Hugoniot (1839-1900), dit Hugoniot-Tissot. Ce dernier a créé en 1873 la société en nom collectif Hugoniot-Tissot et Cie, ayant pour objet la fabrication d’outils d’horlogerie et de quincaillerie, qu’il a installée dans des maisons aux 8-10 Grande Rue et 2 rue du Chêne. Il fait agrandir en 1887 les bâtiments de Besançon, dont la forge est convertie en habitation. Il développe son entreprise, répartie à la fin du siècle entre le site d’origine et celui-ci, la "Fabrique" (31 et 33 rue de Saint-Hippolyte) bâtie en 1888, l’actuel musée de la Pince (rue de la Pommeraie) et depuis 1892 une usine à Liebvillers. Devenue en 1900 L. Hugoniot-Tissot J. Hugoniot fils successeur puis en 1921 Maison Hugoniot-Tissot - Hugoniot-Perrenoud et Cie successeurs (5-7 rue du Chêne), l’entreprise est achetée en 1958 par Peugeot. Elle passe sous contrôle de sa filiale Aciers et Outillage Peugeot puis, après l’absorption en 1967 des Ets Ducommun et Marti (1-3 rue de la Planchette), change de nom pour celui de Forges de Montécheroux (qui, revendues en 1985, quitteront le village en 2000 pour l’usine des Ets Schligler, à Meslières). Le site de Pierre Besançon avait déjà perdu depuis longtemps son affectation industrielle et doit son surnom de "Caserne" à une reconversion en logement pour des militaires ou des douaniers. Il a été cédé à deux propriétaires. L’ancienne forge (2 Grande Rue) a été rénovée tandis qu’un gros corps de grange édifié près d’elle était démoli ; le bâtiment sur rue (4 et 6 Grande Rue) est en cours de réhabilitation.
Période(s)
Principale :
- 2e quart 19e siècle
- 3e quart 19e siècle
Date(s)
1840 :
porte la date
1868 :
daté par source
Description
L'immeuble appelé la Caserne et la maison en fond de cour ont des murs en moellons calcaires enduits et une toiture à longs pans et tuiles mécaniques, à demi-croupes pour le premier et pignons couverts pour le second. L'immeuble comporte un étage de soubassement côté rue, un rez-de-chaussée surélevé accessible par un escalier extérieur droit en maçonnerie, un étage carré et un comble à surcroît ; la maison est en rez-de-chaussée avec étage en surcroît.
Murs :
- calcaire
- moellon
- enduit
Toit :
- tuile mécanique
Etages :
- étage de soubassement
- rez-de-chaussée surélevé
- 1 étage carré
- comble à surcroît
Elévation :
- élévation à travées
Escalier :
- escalier dans-oeuvre,
- escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
Source(s) documentaire(s)
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3 P 394 Cadastre de la commune de Montécheroux, 1830-1934
3 P 394 Cadastre de la commune de Montécheroux, 1830-1934
3 P 394 : Atlas parcellaire (16 feuilles), dessin (plume, lavis), par le géomètre du cadastre Mestre, 1830
3 P 394/1 : Registre des états de sections, [1831]
3 P 394/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, [1832-1913]
3 P 394/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
3 P 394/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1934
3 P 394/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1934Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 394
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Roze, Jacqueline. Recherches généalogiques
Roze, Jacqueline. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
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Baudoin, Gilbert. Une histoire des fabricants d’outils "dits de Montécheroux". 1780-1920, 2017
Baudoin, Gilbert. Une histoire des fabricants d’outils "dits de Montécheroux". 1780-1920. - 2017. 48 p. : ill. ; 30 cm. Version provisoire en date du 30 septembre 2017. -
Bonnet, Michel. Les fabricants d'outils d’horlogerie de Montécheroux, 2017
Bonnet, Michel. Les fabricants d'outils d’horlogerie de Montécheroux. In : L'horlogerie, fille du temps : actes du cycle de conférences dans le massif du Jura, septembre 2016-juin 2017. - Besançon : Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, 2017, p. 121-128 : ill. -
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm. -
Maire. Montécheroux, un village d’artisan, 1947
Maire. Montécheroux, un village d’artisan. Mémoires de la Société d’Emulation de Montbéliard, 6e vol., 1947, p. 49-51. -
Poissenot, Aimé ; Abram, Luc ; Pourcelot, René. Histoire des pinces de Montécheroux, 2002
Poissenot, Aimé ; Abram, Luc ; Pourcelot, René. Histoire des pinces de Montécheroux. - Nancray : Folklore comtois, 2002. 339 p. : ill. ; 24 cm.
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Esseric (témoignage oral)
M Esseric, propriétaire de la maison au 2 Grande Rue. Montécheroux
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton :
Pays horloger (le)
Dénomination :
maison, usine de petite métallurgie
Parties constituantes non étudiées :
- logement
- citerne
- cour
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine