Paroles d’inventaire, le podcast du service inventaire et patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, vous invite à explorer la diversité du patrimoine architectural de la région.
À travers le point de vue de chargés de recherche et de photographes, ponctué d’interventions d’acteurs régionaux du patrimoine et de la culture, plongez dans les coulisses d’une étude d’inventaire. Au fil des épisodes, de la découverte d’un terrain jusqu’à la mise en œuvre d’un projet de publication, suivez chaque étape de ce travail passionnant mené par le service régional de l’Inventaire. Une immersion sonore à la rencontre de celles et ceux qui œuvrent chaque jour à recenser, étudier et mieux faire connaître ce patrimoine dont l’histoire est parfois encore méconnue.
L'incendie de Salins en 1825
Le 27 juillet 2025, Salins-les-Bains commémore le bicentenaire de l’incendie qui a ravagé la quasi-totalité de la ville. Les chiffres sont éloquents : 329 maisons détruites pour une valeur totale des dégâts évaluée à sept millions de francs. Ce feu domestique aura mis à la rue environ 2 700 personnes, soit le tiers de la population de l’époque. Grâce à sa réputation de sa saline, la ville reçoit une aide financière du monde entier, jusqu’au roi de France Louis-Philippe. Reconstruite entre 1830 et 1850, la ville conserve son urbanisme médiéval mais la municipalité interdit le bois sur les façades. L’incendie modifie l'habitat. À côté de l’habitat ordinaire, des immeubles de rapport sont bâtis par les représentants de la petite noblesse ou de la bourgeoisie naissante. Leurs façades en pierre de taille jalonnent l’actuelle rue de la République. Deux cents ans après, les documents d'archives et les éléments architecturaux encore en place permettent de découvrir les témoignages de la reconstruction.
Forts et Bastion de Dijon
L’ancienne enceinte urbaine de Dijon fait partie des places fortes étudiées dans le cadre de l’enquête sur les fortifications royales puis nationales en Bourgogne-Franche-Comté. Cette étude est menée par le service Inventaire et Patrimoine. En 1493, le duché de Bourgogne est rattaché au royaume de France : Dijon devient une des villes frontières du royaume. Les vestiges de l'enceinte urbaine sont discrets mais encore visibles, notamment un bastion et quelques pans de mur des anciens remparts. Au XIXe siècle, l’histoire militaire de la ville se poursuit avec l’édification de forts, ceinturant l'agglomération. Retrouvez Guillaume Gezolme et Thierry Kuntz, dans la découverte et l’observation sur le terrain, des traces de cette architecture défensive.
Le théâtre de Nevers
Le théâtre de Nevers, dû à l’ingénieur des Ponts et Chaussées Georges Lebrun, a connu une construction lente (15 ans) et compliquée. En effet, la « société de capitalistes » qui s’était constituée en mai 1809 pour assurer son financement disparaît quatre ans plus tard sans avoir pu réunir l’intégralité de la somme nécessaire tandis que les soubresauts de l’épopée napoléonienne accaparent l’argent mobilisé pour assurer son achèvement. Théâtre à l’italienne doté de trois balcons, l’établissement est officiellement inauguré le 6 janvier 1824. Il connaît en 1853 une première campagne de rénovation sous la houlette de l’architecte de la Ville Paillard et du peintre décorateur Saint-Léon. Motivée par des questions de sécurité, la deuxième grande campagne de travaux, en 1898-1899, lui donne son aspect actuel grâce à l’intervention de l’architecte Charles Brazeau, du peintre Emile Vernon et du sculpteur Léopold Flandrin. Protégé au titre des Monuments historiques le 17 juin 1993, l’édifice est restauré de 2015 à 2018, restauration qui permet de redécouvrir au plafond la peinture de Saint-Léon conservée sous celle de Vernon.