USINES ET MOUVEMENTS DE LA SOCIÉTÉ FRANCE EBAUCHES
- Dossier IA25001958 réalisé en 2012 revu en 2020
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
La société France Ebauches (marque FE), présidée par François Perret, est créée le 3 avril 1967 par la fusion de quatre fabriques d'ébauches : les établissements Joseph Jeambrun et Cie (29,75 % du capital) et Technic Ebauche (13,70 %) à Maîche, Ebauches Cupillard (32,8 %) à Villers-le-Lac et Fabrique d'Ebauches de Montres du Genevois Annemasse (23,75 %) à Annemasse (Haute-Savoie).
La société Jeambrun est née de l'atelier d'horlogerie ouvert en 1900 à Maîche (rue de Saint-Hippolyte) par Joseph Jeambrun (marque JEJ), à l'origine paysan-horloger de la commune des Bréseux fabriquant des échappements à cylindre puis venu en ville pour profiter de l'électricité. Jeambrun a produit des ébauches à partir de 1921, après avoir absorbé la fabrique Mougin et Jeambrun (MJ) de Damprichard (par la suite Farque), et des échappements à ancre à partir de 1926. Reprise par son fils Michel à l'issue de la Deuxième Guerre mondiale, l'entreprise s'est développée et automatisée (avec les machines à transfert linéaire de l'ingénieur Charles Collet).
Toujours à Maîche, Technic Ebauche (TE) est issue de la Fabrique d'Ebauches de Maîche, fondée au début des années 1940 par Maurice Anguenot, à la tête de l'usine d'horlogerie Marius Anguenot à Villers-le-Lac. Ce dernier, qui a acheté en 1947 le café de la Gaieté (1 avenue du Maréchal Leclerc à Maîche), y transfère en 1949 l'unité de production d'ébauches qu'il vient d'acquérir des Ets Jules Maire et ses Enfants (unité ouverte en 1942 au 6 rue du Belvédère, au sein de l'usine d'outillage, de machines et de fournitures d'horlogerie Maire et Perrier - marque MP). Anguenot fait faillite en 1953 et l'entreprise est reprise par Stéphane Sandoz, qui la renomme Technic Ebauche. En 1963, il produit ses ébauches dans deux sites : celui de l'avenue du Maréchal Leclerc et au 4 rue de la Gare, dans l'ancienne fabrique d'assortiments à cylindre Mauvais et Rondot bâtie vers 1925.
A Villers-le-Lac, Virgile Cupillard (VC) a fait construire en 1893-1894 une usine d'ébauches, développée après son décès par son beau-frère Louis Girardot puis par ses deux fils Michel et Maxime. L'affaire, devenue la première fabrique française d'ébauches en 1944, compte alors 210 ouvriers. Elle achète en 1957 l'ancienne usine de montres de la Manufacture Marius Anguenot (1 et 3 rue de la Perrière, maison bâtie vers 1907, usine vers 1925). Elle y transfère en 1965 l'atelier de taillage, modernisé avec des machines (contourneuses, perceuses multiples, etc.) inventées et réalisées par son directeur technique M. Travostino (qui les fabrique dans l'ancien garage Dubois, rue Pierre Berçot, à côté de la menuiserie Vermot).
La Fabrique d'Ebauches de Montres du Genevois Annemasse (FA) - ou Femga - emploie avant la Deuxième Guerre mondiale une centaine de personnes à Annemasse (Haute-Savoie).
Ainsi, en s'associant, Jeambrun, Technic Ebauche, Cupillard et Femga créent une entreprise leader sur le marché des ébauches en France. Marché national qui ne totalise au final en 1965 que sept sociétés, avec Parrenin (HP) à Villers-le-Lac, la Sefea - Société d'Exploitation de la Fabrique d'Ebauches d'Annemasse puis Société européenne de Fabrication d'Ebauches d'Annemasse - (S et INT) et l'Horlogerie de Savoie - Lorsa - (HS) à Annemasse.
Un constat de la situation de l'horlogerie française au milieu des années 1960 fait état d'une dispersion excessive, empêchant les innovations. Le tissu industriel est essentiellement constitué de petites entreprises ; trois seulement comptent plus de 200 personnes et une seule (Lip à Besançon) a une taille suffisante pour une fabrication à la chaîne. La production nationale est d'un peu plus de 5 millions de montres par an, à comparer aux 40 millions de montres suisses, aux millions de montres produites aux Etats-Unis par la société Timex ou aux 6 millions fabriqués par le seul Seiko au Japon. Il faut produire plus et pour cela repenser la fabrication, standardiser les pièces, évoluer vers une précision d'usinage plus grande, automatiser l'assemblage... Sans oublier de développer la recherche et recruter des cadres supérieurs.
Il faut donc, notamment pour la fabrication des ébauches, des capitaux importants que ne peuvent mobiliser individuellement les sept fabricants existants. D'où l'obligation de passer par une plus grande concentration tout en évitant, si possible, l'introduction de capitaux suisses ! Or, à cette époque, Jeambrun connaît des difficultés financières tandis que disparaissent les dirigeants de la société Cupillard : Maxime en 1963 et Michel en 1966. La holding horlogère Ebauches SA, fondée à Neuchâtel (Suisse) en 1926, est intéressée par l'achat de cette entreprise. Elle a déjà acquis la Société d'Exploitation de la Fabrique d'Ebauches d'Annemasse (S) - ou Sefea - qui est devenue Société européenne de Fabrication d'Ebauches d'Annemasse (INT).
Pour éviter que Cupillard ne devienne Suisse, François Perret, directeur chez Technic Ebauche (et auparavant employé d'Ebauches SA), se rapproche de Michel Jeambrun et de Robert Anguenot, fabricant de montres à Villers-le-Lac (Anguenot Frères - Herma), qui milite pour un regroupement avec Yema, Augé et la société financière représentée par M Faletti. Ce rapprochement est initié dès 1964-1965 et le journal suisse L'Impartial en rend compte le 12 février 1965 en parlant de la création, autour des deux plus grandes fabriques d'ébauches françaises (Cupillard et Parrenin assurent à elles deux la moitié de la production française), de deux consortiums suivant une logique de concentration horizontale. D'un côté, le rapprochement concerne Cupillard, Jeambrun, Technic Ebauche et Femga, de l'autre Parrenin et l'Horlogerie de Savoie (qui fondent Lorfrance). Le journal annonce que cette concentration est aussi verticale pour intégrer la fabrication complète de la montre, Cupillard s'associant avec Yema et Augé à Besançon, et Parrenin avec la Cofram (Compagnie française de Montres), regroupement de cinq fabriques (Montres Thalès, Michel-Amadry et Camille Mercier à Morteau, Léon-Georges Petit et Cie et Abel et Ernest Monnin à Charquemont).
La réalité est toutefois un peu différente. Si France Ebauches (SA, au capital de 15 320 000 F) englobe également la SA l'Union financière horlogère (Ufinhor) et la Sarl Winchester (une société immobilière), elle va se cantonner à la réalisation des ébauches sans aller jusqu'au bout de l'intégration verticale. De même, l'entrée de la Suisse dans l'entreprise ne sera pas évitée : Ebauches SA va acquérir assez rapidement les actions d'un des descendants de la famille Cupillard et devenir actionnaire à hauteur de 8 % du capital. Elle en détiendra 28 % en 1968, 34 % en 1971 (via la société Lip) alors que les autres détenteurs seront les familles Jeambrun et Tripet (30 % chacune) et les sociétés Finhor (réunissant Anguenot Frères et Hubert Lambert et Fils), Augé et Yema (2 %).
Nommé directeur de France Ebauches, François Perret installe dès avril 1967 le siège social et la direction générale à Besançon, rue du Muguet, dans un bâtiment (démoli depuis peu) ayant accueilli la pâtisserie industrielle Paindor (future Sofrapain). Quatre services centraux (études et recherches, exploitation, commercial, financier) sont créés ; communs aux fabricants, ils permettent qu' "une émulation [soit] volontairement maintenue entre les usines sur le plan de la qualité et des prix de revient".
La fabrication est repensée et rationalisée : le nombre de modèles d'ébauches est ramené de 12 à 5 en 1969 en abandonnant ceux obsolètes, non rentables ou concurrencés en interne par d'autres mieux positionnés. Chez Jeambrun, le PS 31 est ainsi abandonné au profit du Cupillard VC 233, de même que le 23 D ; Cupillard délaisse le VC 256. Les calibres conservés sont améliorés : ainsi du TE 68 (un 5 1/2''' [lignes]) redessiné par Fernand Zangiacomi, de Technic Ebauche. Directeur du bureau d'études jusqu'en 1982 (date de son remplacement par Jean Suard), ce dernier en conçoit de nouveaux avec son équipe ; il achève notamment le FE 140, étudié par Charles Collet. La production est mécanisée et le parc outils totalise 1 000 machines en 1970, réparties entre cinq sites (celui de la Femga ayant été fermé dès 1968) : usine n° 1 au 26 rue de Saint-Hippolyte à Maîche (site d'origine des Ets Joseph Jeambrun), n° 2 au 19 de la même rue (extension du même), n° 3 au 4 rue de la Gare (Technic Ebauche dans l'ancienne fabrique Mauvais et Rondot puis Cheval), n° 4 au 3 rue de la Perrière à Villers-le-Lac (ancienne usine Marius Anguenot reprise par Cupillard) et n° 5 au 2 place Maxime Cupillard (fabrique Cupillard). Les effectifs, de 500 personnes en 1966, ont chuté à 360 personnes en 1969 pour remonter à 430 l'année suivante ; le chiffre d'affaires est passé de 18 468 000 F en 1966 à 22 000 000 F en 1970.
En 1971, les unités de Maîche sont regroupées rue de Saint-Hippolyte, où les bâtiments sont agrandis. Une nouvelle usine est bâtie à Valdahon (au 2 rue de l'Industrie) en 1975. Une partie de ses machines provient de Cupillard : d'une part de son unité de la Perrière à Villers-le-Lac et d'autre part d'une affaire exploitée à Jougne en association avec la société Bourgeois (Société de Fournitures d’Horlogerie française), de Ballaigues (Suisse). Possédant une division spécialisée dans les rouages d'horlogerie (Rouages SA, issue de Pignons SA fondée en 1918 par Isaac Bourgeois), cette dernière avait ouvert à la Ferrière (commune de Jougne) un atelier (détruit) dans l'ancien site des cycles Alcyon, d'Edmond Gentil (et auparavant tréfilerie Vandel). Désirant devenir autonome dans la fabrication des rouages, France Ebauches installe aussi, pendant peu de temps, aux Hôpitaux-Neufs une unité d'assemblage, rapidement transférée à Valdahon (le bâtiment a été reconverti en école maternelle). La société embauche également de nouveaux ingénieurs : Pianet (issu des Pignons français), Lorignier (passé chez Lip puis Kelton), etc.
Avec 8 millions d'ébauches (FE) en 1977, France Ebauches est au 2e rang mondial (derrière Ebauches SA), générant un chiffre d'affaires de plus de 20 millions de francs (dont 58 % réalisés à l'export). SA au capital de 15 320 000 F, elle emploie alors 710 personnes : 360 à Maîche, 150 à Villers-le-Lac, 175 à Valdahon et 25 à Besançon. A Besançon, où elle reprendra en 1987 les locaux de la société Zenith (à l'angle des chemins des Ragots et du Fort de Bregille), dans l'ancienne fabrique de ressorts de montres Billon et Fils, elle dispose des services centraux, du bureau d'études (largement issu de Technic Ebauche) - chargé de dessiner les nouveaux calibres, en optimisant les composants pour éviter de multiplier les références - et de l'atelier de mécanique fabriquant les étampes des différentes unités (autre facteur de standardisation). Valdahon réunit le taillage (auparavant implanté à Villers-le-Lac), le décolletage (auparavant à Jougne) - équipé de 146 tours automatiques et fournissant 50 % des besoins -, l'assemblage des roues et le découpage (à l'aide de presses) des platines et des ponts (qui sont usinés sur les autres sites). Les calibres FE 233 et dérivés sont fabriqués à Villers-le-Lac, les FE 140 à Maîche de même que le mouvement automatique FE 3600 (décliné en 4600 puis 5600) et leurs dérivés (4612, 5601, etc.).
Cette expansion continue est brisée en 1981 par une crise de surproduction généralisée du marché horloger, conjuguée à la concurrence asiatique et à la fermeture des frontières des pays en voie de développement mais aussi à l'arrivée du quartz, bien meilleur marché (un mouvement automatique FE 5600 est vendu 50 F au cours de cette décennie tandis que la fourchette de prix des mouvements à quartz est de 20 à 30 F). La société réagit en diversifiant sa politique commerciale, en partant à la conquête de nouveaux marchés étrangers et en convertissant sa production au quartz (technologie à laquelle elle n'avait pas cru dans un premier temps). Pour ce faire, elle ouvre en 1981 une nouvelle usine dans la zone industrielle de Maîche (au 2 rue Henri Rotschi), où elle transfère les activités subsistant à Villers-le-Lac. Jean Suard avait réalisé en 1977-1978 des prototypes de mouvements à quartz (FE 6320 et FE 8121), dont la fabrication débute en 1982, avec des composants fournis par le groupe japonais Seiko (module électronique complet tout d'abord puis composants, France Ebauches réalisant elle-même les moteurs Lavet sous licence Seiko). Les pièces en acier (tiges, ressorts et vis) et celles en laiton (ponts et platines) sont produites à Maîche rue Rotschi tandis que l'unité de la rue de Saint-Hippolyte réalise des bobines et autres petits assemblages pour le quartz. Le montage est assuré en Tunisie (à partir de 1982 via un sous-traitant, la société Ratel) et à l'île Maurice (à partir de 1985 dans une structure créée en partenariat avec le groupe mauricien Rogers) : les kits de pièces détachées envoyés sont retournés sous forme de mouvements achevés. Réalisant elle-même l'assemblage des mouvements et des modules, la société profite donc du changement technologique pour s'approprier une partie de la valeur ajoutée auparavant réservée aux fabricants de montres.
Cette reconversion réussie donne, au milieu des années 1980, à France Ebauches la place de 1er fabricant horloger français, de 1er fabricant d'ébauches de la CEE et de 6e fabricant mondial de modules à quartz analogiques ; elle emploie 835 salariés dans ses trois usines (les deux de Maîche et celle de Valdahon). Elle a ouvert une filiale à Hong Kong en 1983 puis deux ans plus tard une usine de montres (marque Titan) en Inde, près de Bombay, avec transfert de technologie au profit de Tata Industry Ltd. A la fin de la décennie, elle offre une gamme de 14 mouvements mécaniques et 19 à quartz.
A la suite de nouvelles difficultés en 1988, France Ebauches est reprise par une partie de ses salariés réunis au sein d'une holding (la SA Eurexhor), qui rachète la participation de la Société de Microélectronique et d'Horlogerie ou SMH (société suisse qui deviendra le Swatch Group). Majoritairement détenue par François Perret, elle s'associe en 1990 avec China Light, de Pékin, pour s'implanter sur le marché chinois : elle détient 70 % du capital de France Ebauches Company Ltd, employant 700 ouvriers pour une production prévue de 700 000 mouvements, 1 000 000 de modules à quartz et 725 000 bobines. Elle fabrique effectivement 14 millions de mouvements en 1990, avec 1 000 salariés et un chiffre d'affaires de 320 millions de F.
Au début de cette décennie, la SA France Ebauches (424 personnes) détient une première filiale, Marble Grain Ltd, et par son intermédiaire la participation dans le capital de France Ebauches Company Ltd. Elle détient une deuxième filiale directe, la SA Comexhor Feba (27 personnes), établie en Suisse pour bénéficier du label "Swiss made", dont la filiale Sotime SA chapeaute deux autres entreprises : Sadhor (160 personnes), dédiée à l'assemblage à l'île Maurice, et France Ebauches Horological Co (15 personnes), installée à Hong-Kong et chargée de commercialiser sa production dans l'Asie du Sud-Est. En 1992, elle compte près d'une soixantaine de mouvements à son catalogue : six au calibre 5 ½ x 6 ¾ lignes, neuf 6 ¾ x 8, dix 8 ¾, seize 10 ½, quinze 11 ½ et trois 13 lignes.
La baisse des prix de vente des montres lui occasionne des difficultés financières, qui s'accentuent à partir de 1992, et elle ne fabrique que 8 millions de mouvements en 1994 (avec 349 salariés et un chiffre d'affaires de 200 millions de F). Elle est contrainte au dépôt de bilan le 9 mai 1994. Le plan de cession rédigé le 30 septembre de cette année énumère les causes des difficultés de l'entreprise. La concurrence et la baisse des prix sont signalées en première position : de 1989 à 1994, le prix unitaire des mouvements a baissé de 40 %, cette baisse impactant plus fortement les fabricants spécialisés dans le seul mouvement que les entreprises allant jusqu'au produit fini, la montre (les Japonais Seiko et Citizen, et le Suisse SMH notamment). La crise horlogère mondiale débutée en 1989-1990 n'a pas été prise en compte suffisamment tôt alors que la politique commerciale de l'entreprise n'était pas assez agressive. La répartition de la fabrication entre quatre sites en France et l'assemblage sur d'autres sites en Tunisie, à l'île Maurice et en Chine se sont accompagnés de la mise en place d'une logistique trop lourde et complexe, à l'image de celle nécessitée par la volonté de maîtriser au maximum la fabrication en interne. Par ailleurs, France Ebauches avait comme plus gros client sa filiale de Hong Kong, France Ebauches Horological Co, dont les mauvais résultats ont plombé ses propres comptes.
L'entreprise est reprise en octobre 1994, sous le nom de Société nouvelle France Ebauches, pour moitié par la société China Ressources et pour moitié par le groupe Huit. La première est une multinationale fondée en 1948 à Hong Kong, forte d'une quarantaine de sociétés, de plus d'une centaine de filiales et de 10 000 personnes à Hong Kong, et en lien étroit avec la République populaire de Chine. Le second est la Société civile du Personnel de France Ebauches réunissant une partie des cadres et du personnel français, dont la majorité des parts est détenue par Jean-Claude Cartier, Gérard Decaye, Daniel Huot-Marchand, Michel Joly, Michel Pellaton, Jean-Louis Rousset et Jacques Tuaillon.
Tous les sites sont vendus à l'exception de celui de Valdahon, qui regroupe l'ensemble de l'activité en 1995. La fabrication est restructurée avec l'abandon de certaines productions à des sous-traitants et une réduction conséquente du nombre de mouvements produits, ramené à 32 (trois au calibre 5 ½ lignes, cinq 6 ¾, deux 7 ¾, six 8 ¾, six 10 1/2 et dix 11 ½ lignes). En Inde, la participation dans Titan est revendue. Toutefois, les difficultés perdurent, en grande partie dues aux baisses de prix que la société ne peut suivre. A titre d'exemple, le prix du mouvement 2035 Citizen (au calibre 6 ¾) est passé de 14,50 HKD (le dollar de Hong Kong) en 1994 à 5,90 en décembre 1999. A cette date, l'entreprise - devenue France Ebauches Microtechniques (FEM) - emploie 170 personnes à Valdahon.
Le 7 mars 2000, le groupe Wellgain Precision Products Ltd, fondé à Hong Kong en 1987, rachète la totalité du capital et crée la SA Technotime Microtechnique (marque TT). Cette entreprise se réoriente en 2003 vers la fabrication de mouvements mécaniques de haut de gamme. Elle établit un partenariat avec l'université de Franche-Comté (Institut FEMTO-ST, Laboratoire de Mécanique appliquée R. Chaléat) afin de produire elle-même ses spiraux à compter de 2005 (France Ebauches avait en effet acquis la société bisontine des Spiraux français qui, créée en 1919 et disparue dans les années 1980, fabriquait 40 millions de spiraux par an dans les années 1970). L'effectif remonte à 100 personnes en 2005. La société commence à commercialiser ses mouvements deux ans plus tard, sans succès si bien qu'elle est placée en redressement judiciaire en juillet 2009. L'usine de Valdahon ferme le 16 novembre 2009 et son personnel (38 personnes) est licencié. Technotime subsiste cependant en Suisse, aux Brenets et à La Chaux-de-Fonds, où elle emploie 25 personnes.
Le site de Valdahon est acquis en 2011 par la société SIS (née en 1983 sous le nom de Supercuir), implantée dans la commune voisine Avoudrey, spécialisée dans la fabrication de bracelets de montres et la maroquinerie de luxe.
Période(s)
Principale :
- 3e quart 20e siècle
- 4e quart 20e siècle
- 1er quart 21e siècle
Description
La société France Ebauches a occupé plusieurs usines dans le Doubs de sa création en 1967 à sa disparition en 2009. A Besançon : siège social et direction générale rue du Muguet (bâtiment détruit), fabrication au 4 chemin du Fort de Bregille (ancienne usine Billon et Fils puis Zenith). A Valdahon : fabrication au 2 rue de l'Industrie (actuellement SIS). A Maîche : fabrication aux 19, 21 et 26 rue de Saint-Hippolyte (ancienne usine Joseph Jeambrun), 1 avenue du Maréchal Leclerc (ancienne usine de la Fabrique d'Ebauches de Maîche puis Technic Ebauche), 4 rue de la Gare (ancienne usine Mauvais et Rondot puis Technic Ebauche) et 2 rue Henri Rotschi (actuellement Soprod). A Villers-le-Lac : fabrication aux 2 place Maxime Cupillard et 4 rue Virgile Cupillard (ancienne usine Cupillard) et aux 1-3 B rue de la Perrière (ancienne usine Marius Anguenot).
Source(s) documentaire(s)
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Archives privées : Jean-Louis Rousset, Valdahon
Archives privées : Jean-Louis Rousset, Valdahon
Documents sur la société France Ebauches dans les années 1980-1990 et documentation technique (catalogues, fiches techniques, etc.).Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
France Ebauches. Planche des références, 1977
France Ebauches. Planche des références. - Besançon : France Ebauches, 1977. 4 p. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
Planche d'assemblage des calibres FE 163, 163-1, 163-3 et 163-4, 1979
Planche d'assemblage des calibres FE 163, 163-1, 163-3 et 163-4. - Besançon : France Ebauches, 1979. [5] p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
France Ebauches [fiche technique], janvier 1980
France Ebauches [fiche technique]. - Besançon : France Ebauches, janvier 1980. 2 p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Claude Vuez, Villers-le-Lac -
France Ebauches. Programme de fabrication, Janvier 1980
France Ebauches. Programme de fabrication. - Janvier 1980. [5] p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
France Ebauches. Le mouvement [dépliant publicitaire], vers 1988
France Ebauches. Le mouvement [dépliant publicitaire]. - Besançon : France Ebauches, s.d. [vers 1988]. Ill. ; 26,5 x 60 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
France Ebauches. Planche d’interchangeabilité. N° 7/3 janvier 1989
France Ebauches. Planche d’interchangeabilité. N° 7/3 janvier 1989. - Besançon : France Ebauches, 1989. 4 p. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
France Ebauches [dépliant publicitaire montrant la gamme des modules à quartz en 1990], décembre 1990
France Ebauches [dépliant publicitaire montrant la gamme des modules à quartz en 1990]. - Besançon : France Ebauches, décembre 1990. Ill. ; 30 x 62 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
Mouvements de montre à quartz analogiques France-Ebauches. Références techniques [dépliant publicitaire], 1992
Mouvements de montre à quartz analogiques France-Ebauches. Références techniques [dépliant publicitaire]. - Besançon : France Ebauches, 1992. Ill. ; 20,5 x 58,5 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
[Groupe Huit]. Plan de cession société France-Ebauches, 30 septembre 1994
[Groupe Huit]. Plan de cession société France-Ebauches. - S.l., 30 septembre 1994. [78 p.] dactyl. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
Product line France Ebauches 1997, 1997
Product line France Ebauches 1997. - Besançon : France Ebauches Microtechniques, 1997. [2] p. : ill. ; 30 x 21 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
Catalogue des fournitures des mouvements français de montres. 2e éd., 1973
Catalogue des fournitures des mouvements français de montres. 2e éd. - Paris : Centre d'Information de la Montre française, 1973. 2 classeurs, non paginés : ill. ; 32 cm.
1ère éd. en 1968, mises à jour en octobre 1970, mai 1971, juin 1972 et juillet 1973. Fiches techniques donnant pour chaque calibre (mouvement), et ses variantes, ses caractéristiques techniques et la liste des fournitures le composant.
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[Vues extérieures et intérieures de l'ancienne usine Jeambrun], 1970
[Vues extérieures et intérieures de l'ancienne usine Jeambrun], photographie imprimée, s.n., 1970. Publiées dans : France Ebauches [notice de présentation de la société en 1970]. - [Besançon] : [France Ebauches], [1970]. 11 p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
[Vues extérieures et intérieures de l'ancienne usine Technic Ebauche], 1970
[Vues extérieures et intérieures de l'ancienne usine Technic Ebauche], photographie imprimée, s.n., 1970. Publiées dans : France Ebauches [notice de présentation de la société en 1970]. - [Besançon] : [France Ebauches], [1970]. 11 p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
[Vues extérieures et intérieures de l'ancienne usine Cupillard], 1970
[Vues extérieures et intérieures de l'ancienne usine Cupillard], photographie imprimée, s.n., 1970. Publiées dans : France Ebauches [notice de présentation de la société en 1970]. - [Besançon] : [France Ebauches], [1970]. 11 p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
[Vues extérieures et intérieures de l'ancienne usine Marius Anguenot], 1970
[Vues extérieures et intérieures de l'ancienne usine Marius Anguenot], photographie imprimée, s.n., 1970. Publiées dans : France Ebauches [notice de présentation de la société en 1970]. - [Besançon] : [France Ebauches], [1970]. 11 p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
Calibre 11 1/2''' - 140 - fournitures du calibre de base, 1973.
Calibre 11 1/2''' - 140 - fournitures du calibre de base, dessin imprimé, s.n., s.d. [1973]. Publié dans : Catalogue des fournitures des mouvements français de montres. 2e éd., 1973, fiche technique correspondante, p. 2. -
Calibre 11 1/2''' - 140-2 - Jour-date - (fournitures particulières), 1973
Calibre 11 1/2''' - 140-2 - Jour-date - (fournitures particulières), dessin imprimé, s.n., s.d. [1973]. Publié dans : Catalogue des fournitures des mouvements français de montres. 2e éd., 1973, fiche technique correspondante, p. 3. -
L'atelier central de fabrication de la société France Ebauches à Maîche, mai 1981
L'atelier central de fabrication de la société France Ebauches à Maîche, photographie imprimée, s.n., s.d. [mai 1981]. Publié dans : Brunet-Lecomte, Ph. France-Ebauches et les économies d'énergie : "un esprit volontariste". L'Est républicain (?), s.d. [samedi 16 mai 1981]Lieu de conservation : Archives du Cetehor, Besançon - Cote du document : 2 P 5 -
[Vue éclatée du mouvement FE 6320], 1989
[Vue éclatée du mouvement FE 6320], dessin imprimé, s.n., s.d. [1989]. Publié dans : France Ebauches. 6320B [fiche technique]. - Besançon : France Ebauches, 1989, p. 2. -
[Montres France Ebauches réalisées pour la publicité, des cadeaux ou le personnel], décennies 1980-1990
[Montres France Ebauches réalisées pour la publicité, des cadeaux ou le personnel], photographie, s.n., s.d. [décennies 1980-1990], tirages en couleur 13 x 18 cmLieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
France-Ebauches - 2000 [vue d'ensemble des bâtiments de l'ancienne usine Jeambrun côté des numéros pairs depuis le sud, en 2000]
France-Ebauches - 2000 [vue d'ensemble des bâtiments de l'ancienne usine Jeambrun côté des numéros pairs depuis le sud, en 2000], photographie imprimée, s.n. Publiée dans : Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps, 2007, p. 46.
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France Ebauches recherche de renseignements, juin 2009
France Ebauches recherche de renseignements. - Juin 2009. Discussion sur le Forum à Montres (FAM), forum de discussions horlogères : http://forumamontres.forumactif.com/t59074-france-ebauches-recherche-de-renseignements (consultation : 15 avril 2015)
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C., T. Valdahon. Mort de la manufacture Technotime, 27 novembre 2009
C., T. Valdahon. Mort de la manufacture Technotime. C'est-à-dire, le journal du Haut-Doubs, n° 149, 27 novembre 2009, p. 32 : ill. Document accessible sur internet : http://www.c-a-d.fr/flip/CAD149/files/assets/downloads/page0032.pdf (consultation le 14 avril 2015) -
France Ebauches : 6 usines, 1 société, 1970
France Ebauches : 6 usines, 1 société. - Besançon : France Ebauches, s.d. [1970]. [14 p.] : ill.; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
France-Ebauches, deuxième producteur d'Europe, 1978
France-Ebauches, deuxième producteur d'Europe. Revue française des bijoutiers-horlogers, n°444, octobre 1978, p. 116-121 -
France Ebauches [notice de présentation de la société en 1970], 1970
France Ebauches [notice de présentation de la société en 1970]. - [Besançon] : [France Ebauches], [1970]. 11 p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon -
De l'horlogerie aux microtechniques, 1965-1975, 1996
De l'horlogerie aux microtechniques, 1965-1975 : actes du colloque / organisé par le Cetehor et le Musée du Temps, Besançon, 9 et 10 février 1995 ; éd. par Evelyne Ternant et Anne-Marie Odouze. - Besançon : Université de Franche-Comté, 1996. 225 p. : ill. ; 30 cm. -
Kuenzi, Françoise. Une renaissance horlogère, 26 janvier 2006
Kuenzi, Françoise. Une renaissance horlogère. L'Express, feuille d'avis de Neuchâtel, jeudi 26 janvier 2006, n° 21, p. 18 : ill. Article accessible en ligne : http://www.arcinfo.ch/articles/horlogerie/une-renaissance-horlogere-30782 (consultation : 22 novembre 2016) -
P., C. Concentration d'envergure dans l'horlogerie française. Deux consortiums appelés à contrôler presque toute la production de montres, 12 février 1965
P., C. Concentration d'envergure dans l'horlogerie française. Deux consortiums appelés à contrôler presque toute la production de montres. L'impartial, n° 26735, 85e année, vendredi 12 février 1965, p. 23. -
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm. -
Ternant, Evelyne. La dynamique longue d'un système productif localisé : l'industrie de la montre en Franche-Comté, 2004
Ternant, Evelyne. La dynamique longue d'un système productif localisé : l'industrie de la montre en Franche-Comté / sous la dir. de Claude Courlet. - [S.l.] : [s.n.], [2004]. 2 vol. (874 p.) ; 30 cm. Th. doct. : Sci. soc. : Grenoble II, Université Pierre Mendès-France, Institut de Recherche économique sur la Production et le Développement, 2004. -
Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse, 2015
Viennet, Jean-Pierre. Le pays des horlogers : trois siècles d'histoire franco-suisse. - Villers-le-Lac : Musée de la Montre, 2015. 271 p. : ill. ; 28 cm.
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Rousset Jean-Louis (témoignage oral)
Rousset Jean-Louis, fils de Paul Rousset, dessinateur chez Ebauches Cupillard (à Villers-le-Lac) puis cadre chez France Ebauches. Valdahon
À voir
Informations complémentaires
Fiche technique des calibres FE 55 B 21 et 55 BD, extraite du Catalogue des fournitures des mouvements français de montres. 2e éd. - Paris : Centre d'Information de la Montre française, 1973 [édition 1980], 2e classeur, section France Ebauches, 3 p. : ill. ; 30 cm.
Planche d'assemblage des calibres FE 163, 163-1, 163-3 et 163-4. - Besançon : France Ebauches, 1979. [5] p. : ill. ; 30 cm.
France Ebauches. 6820 [fiche technique]. - Besançon : France Ebauches, 1980. 2 p. : ill. ; 30 cm.
France Ebauches. Planche des références. - Besançon : France Ebauches, 1977. 4 p. ; 30 cm.
France Ebauches. Planche d’interchangeabilité. N° 7/3 janvier 1989. - Besançon : France Ebauches, 1989. 4 p. ; 30 cm.
Thématiques :
- patrimoine industriel du Doubs
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