Maison et atelier d'outillage Mélières puis Gueutal, puis usine de petite métallurgie (usine d'outillage) E. Ducommun et Marti puis FMX ⋅ Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté

Historique

Dépendant au 20e siècle de la fabrique d'outillage Ducommun et Marti, le site est composé de plusieurs bâtiments.
Deux sont figurés sur le plan cadastral de 1830. Celui à l’ouest (D 527, actuel D 299 au 66 Grande Rue) est la maison de David Pierre Brandt (1795-1866). Marié avec Marie Catherine Mélières (dont le nom est aussi orthographié Mélière ou Meslières), celui-ci est le fils de David Pierre Brandt (1777-1840), "faiseur de tours d’horlogerie", et le petit-fils de Jonas Brandt (Jonas Frédéric, 1754-1792), réputé être l’introducteur de la fabrication des outils d’horlogerie à Montécheroux. Plus important, le bâtiment à l’est (actuel D 524 au 55 Grande Rue) est partagé entre deux propriétaires. Le côté occidental appartient à un Pierre Mélières : vraisemblablement Pierre (1808-1859), cultivateur et forgeur, fils de Nicolas (Jean Nicolas, 1779-1859) - dit cultivateur, coutelier et limeur - et cousin de Marie Catherine Mélières. Le côté oriental est entre les mains d’Olivier Masson (vers 1786-1870), faiseur d’outils d’origine suisse (de "Souvillers" soit Sonvilier, canton de Berne).
David Pierre Brandt fils acquiert les biens de Mélières, dont il cédera vers 1844 la partie habitation à son frère, Jacques Mélières (1806-1883), gendre de Jacques Richard (établi au 6 rue de Saint-Hippolyte). Selon la matrice cadastrale, Brandt fait construire une écurie en 1841 puis en 1845 une forge à proximité de sa maison. Ses biens (maison, forge, bâtiment rural et écurie) passent vers 1860-1864 à son fils le cultivateur Louis Brandt (1832-1900). Déclarées démolies vers 1906, les deux premières sont remplacées par une remise (par la suite grange et écurie), laquelle appartient en 1918 à Louis Abram (Louis Jonathan, 1872-1947), gendre de David Mélières (1834-1907) - un neveu de Jacques -, puis en 1919 au forgeur Samuel Mélières (Paul Samuel, 1871-1937), fils de David.

Le bâtiment au n° 55 est détruit par un incendie en octobre 1858. Jacques Mélières le fait reconstruire en 1860 puis il lui ajoute, en 1870, une forge au sud-ouest (sur la parcelle D 529, actuelle D 525). Sa propriété passe vers 1888 à l’un de ses gendres, Frédéric Ducommun dit Véron (1843-1900), fils d’un autre fabricant, Nicolas Ducommun (1815-1892), installé à proximité au 1 rue des Raichênes.
Elle est cédée vers 1900-1903 à Louis Gueutal (1847-1916), "fabricant d’objets en acier poli", qui était associé avec son père également prénommé Louis dans la "Maison Louis Gueutal et Fils - Ancienne maison Nicolas Gueutal et Fils, fondée en 1802". Cette fabrique d’outils fait remonter son origine à 1802, date de sa création par Nicolas Gueutal (Pierre Nicolas, 1783-1868), dont l’affaire a été poursuivie par ses fils, tous trois forgeurs : d’une part Pierre Nicolas (1809-1871) - installé aux n° 45-47 Grande Rue -, d’autre part Jacques dit le Sec (1818-1877) et Louis (1821-1878) - qui conservent le site paternel aux n° 49-53 de la même rue. Louis Gueutal fils modifie vers 1905 l'habitation au n° 55 (la faisant passer de 8 à 17 ouvertures ordinaires). A son décès en 1916, un plan précise l’affectation des bâtiments : un bureau (n° 55), une forge, trois petits dépôts, un atelier de trempe, une écurie (n° 66) et une grange (sans compter les deux maisons aux n° 49 et 51, la grange au n° 53 et une forge).

Ses biens sont acquis par la société Ducommun et Marti qui, créée le 28 août 1911, réunit Ernest Ducommun (1857-1928), demi-frère de Frédéric Ducommun dit Véron, et son gendre Ernest Marti (1881-1959). Cette affaire vient de s’implanter rue de la Planchette dans des locaux appartenant aussi aux Gueutal (deux maisons propriété de Louis fils - D 35, actuel n° 1, et D 36, détruit, autrefois au sud-ouest du précédent - et une troisième - D 33, actuel n° 3 - ayant appartenu à Jacques).
Vers 1927, l’entreprise fait construire un atelier de polissage derrière la forge, qu’elle modifie (?) vers 1930. En 1952, la Sarl des Anciens Ets E. Ducommun et Marti - E. Marti successeur est dirigée par René Marti, le fils d’Ernest. Comptant 70 ouvriers à Montécheroux en 1960, elle est vendue sept ans plus tard à l’autre grande entreprise écheroumontaine, la société Hugoniot-Perrenoud et Cie, qui devient Forges de Montécheroux (FMX). Cette affaire, en difficulté, est revendue en 1985 puis 1986. Les deux forges (celle de 1870 et celle dépendant du site aux n° 49-53) et l'atelier de polissage (où s’effectuait aussi la plastification des pinces) sont alors désaffectés, l’activité étant rapatriée rue de la Planchette. En 2000, la société FMX quitte le village pour les locaux des Ets Schligler, à Meslières.
Actuellement subsistent sur le site au 55 Grande Rue le bâtiment de 1860 (bureau et logement d’ouvriers, redevenu une habitation), les deux corps au n° 66 (anciennes écurie et grange, actuellement garage), la forge de 1870 et l’atelier de polissage ; les autres petits bâtiments (trempe et dépôts) ont été démolis. La forge a conservé foyer et soufflet. Renommée "forge de l’Ours", elle a un temps été utilisée par le sculpteur et peintre Gérard Basiletti (1947-2008), installé à Montécheroux en 1997 (et qui a réalisé en 2000 une sculpture monumentale en forme de pince, ornant actuellement la fontaine proche de la mairie).

Période(s)

Principale :

3e quart 19e siècle
1er quart 20e siècle

Secondaire :

2e quart 20e siècle

Date(s)

1860 : daté par source

1870 : daté par source

Illustrations

Afficher toutes les images (16)

Description

A l'exception de l'atelier de polissage (en pan de fer avec béton de mâchefer banché), les bâtiments ont des murs en moellons calcaires enduits. Celui au n° 55 (bureau et logement) comporte un sous-sol, un étage carré (desservi par un escalier extérieur droit en pierre sur la façade antérieure) et un comble à surcroît. Les autres sont en rez-de-chaussée, avec comble à surcroît ou sans (polissage). Chacun est coiffé d'un toit à longs pans, demi-croupes (logement et forge) ou pignons couverts, et couverture de tuiles mécaniques.

Murs :

calcaire
fer
résidu industriel en gros oeuvre
moellon
pan de fer
enduit

Toit :

tuile mécanique

Etages :

sous-sol
1 étage carré
comble à surcroît

Elévation :

élévation à travées

Escalier :

escalier de distribution extérieur escalier droit en maçonnerie

Typologie :

baie d'atelier

Energie utilisée :

énergie humaine
énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

3 P 394 Cadastre de la commune de Montécheroux, 1830-1934
3 P 394 Cadastre de la commune de Montécheroux, 1830-1934
3 P 394 : Atlas parcellaire (16 feuilles), dessin (plume, lavis), par le géomètre du cadastre Mestre, 1830
3 P 394/1 : Registre des états de sections, [1831]
3 P 394/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, [1832-1913]
3 P 394/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
3 P 394/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1934
3 P 394/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1934
Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 394

Documents figurés

[Plan-masse et de situation avec affectation des bâtiments de Louis Gueutal Fils], 1916
[Plan-masse et de situation avec affectation des bâtiments de Louis Gueutal Fils], photocopie d’un dessin colorié, s.n., 1916, 1/500, 21 x 30 cm. Plan annexé à un document (non consulté) intitulé Adjudication Gueutal, 19 mai 1916
Lieu de conservation : Collection particulière : Yolaine Collardey, Montécheroux

Documents multimédias

Gueutal, Simone ; Deconninck, Eric (edocpatch). Recherches généalogiques
Gueutal, Simone ; Deconninck, Eric (edocpatch). Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
Lagarce Mélis Raibaud, Joëlle. Recherches généalogiques
Lagarce Mélis Raibaud, Joëlle. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
Roze, Jacqueline. Recherches généalogiques
Roze, Jacqueline. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/

Bibliographie

Baudoin, Gilbert. Une histoire des fabricants d’outils "dits de Montécheroux". 1780-1920, 2017
Baudoin, Gilbert. Une histoire des fabricants d’outils "dits de Montécheroux". 1780-1920. - 2017. 48 p. : ill. ; 30 cm. Version provisoire en date du 30 septembre 2017.
Bonnet, Michel. Les fabricants d'outils d’horlogerie de Montécheroux, 2017
Bonnet, Michel. Les fabricants d'outils d’horlogerie de Montécheroux. In : L'horlogerie, fille du temps : actes du cycle de conférences dans le massif du Jura, septembre 2016-juin 2017. - Besançon : Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, 2017, p. 121-128 : ill.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
Poissenot, Aimé ; Abram, Luc ; Pourcelot, René. Histoire des pinces de Montécheroux, 2002
Poissenot, Aimé ; Abram, Luc ; Pourcelot, René. Histoire des pinces de Montécheroux. - Nancray : Folklore comtois, 2002. 339 p. : ill. ; 24 cm.
Vurpillot, Fabrice. La pluriactivité à Montécheroux de 1836 à 1911, 1987
Vurpillot, Fabrice. La pluriactivité à Montécheroux de 1836 à 1911. - Besançon : Université de Franche-Comté, 1987. 199 p. ; 30 cm. Mém. Maîtrise : Histoire : Besançon : UFR Sciences du Langage, de l'Homme et de la Société : 1987

Témoignages oraux

Fourtot Frédéric (témoignage oral)
Fourtot Frédéric, ancien finisseur chez Ducommun et Marti. Montécheroux

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)

Dénomination : maison, atelier, usine de petite métallurgie

Parties constituantes non étudiées :

atelier de fabrication
bureau
logement
grange
écurie

MAISON ET ATELIER D'OUTILLAGE MÉLIÈRES PUIS GUEUTAL, PUIS USINE DE PETITE MÉTALLURGIE (USINE D'OUTILLAGE) E. DUCOMMUN ET MARTI PUIS FMX