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VILLAGE DE BAULAY

70 - Baulay

  • Dossier IA70000789 réalisé en 2016
  • Auteur(s) : Julie Gandini
Place de la Résistance, fontaine-colonne. Alignement de maisons, ancienne maison commune, deux fermes en L symétriques. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


En 1184, Guichard, l’abbé de Faverney cède à l’abbaye de Cherlieu les prés que son abbaye possède à Baulay. En 1209, Pierre, abbé de Faverney confirme à l’abbaye de Cherlieu la possession de ces prés. Les religieux de Cherlieu jouissent d'un droit de pâture, de culture et de pêche. En 1230, un conflit éclate entre Aubry, le curé de Port-sur-Saône et le clerc d’Amance au sujet du patronage de la cure de Baulay, qui revient finalement à Aubry.
L’église de Baulay est mentionnée en 1256. En 1555, elle est reconstruite, pour finalement être refaite en 1835. L'édifice actuel est donc une reconstruction d’un édifice lui-même substitué à un édifice plus ancien.
En 1276, acte d’association est passé entre les religieuses de Faverney et Alix, comtesse de Bourgogne : une portion de leurs terres est mise en commun, cela concerne les villages de Baulay, Faverney, Amance… En 1292, la suzeraineté du fief de Baulay revient à Jean de Bourgogne, comme apanage pour sa part dans la succession d’Alix, sa mère. En1329, l'abbé de Faverney et le seigneur d’Amance se partagent la seigneurie et la fonction de justicier de Baulay.
En 1595, Louis de Beauvau, seigneur de Tremblecourt, capitaine de Lorraine, parent d’Henri IV, lui offre ses services pour faire tomber les catholiques comtois. Il s’empare de Jussey et de ses environs. Ses troupes commettent de terribles actions dans la région, alors qu'au même moment, un capitaine espagnol en commet dans le duché de Lorraine. A titre de représailles, Tremblecourt décide de détruire le village. Baulay est incendié et ses habitants égorgés, faits prisonniers ou contraints à fuir. Le butin est rapatrié en Lorraine et le village demeure deux ans sans habitants.
En 1609, un acte communal donne la possibilité aux habitants de se servir en bois dans les bois communaux pour reconstruire leurs maisons. En 1614 on dénombre 66 ménages et 100 foyers en 1636.
En 1637, le village connait un nouveau coup dur alors qu'il venait à peine de se relever des attaques de Tremblecourt. Les Suédois alliés de la France attaquent la région et plus encore les impériaux alliés de l’Espagne conduit par Gallas et son terrible sergent Lambois, qui torturent les paysans afin d'obtenir de l’argent. Ce traumatisme explique qu'il n'y ai eu aucune naissance à Baulay entre 1636 et 1644. On compte 15 familles en 1644 (alors qu'elles étaient 100 en 1636).
Selon la tradition locale, Baulay se trouvait plus loin de la Saône qu’il ne l’est actuellement. Une zone de champs appelé Sainte-Bénigne pourrait être l'emplacement de l'ancien village. En effet, des vestiges de construction ont été découverts de façon fortuite dans les propriétés, lors de travaux : une chambre pavée, des canaux de canalisation, des fondations, débris de tuiles anciennes...
En 1648, le traité de Westphalie apporte une sécurité relative. Par conséquent, l'abbé de Faverney, Dom Brenier, estime légitime de revendiquer ses droits aux habitants. Face au refus de ces derniers, l'affaire est portée en justice. Le 12 juin 1654, les habitants sont finalement contraints de payer la dîme: une gerbe sur 60, du froment, du seigle et de l'avoine semés et récoltés sur leurs terres reviennent à l'abbé de Faverney.
De 1670 à 1780, Baulay a hébergé un cantonnement militaire, une compagnie de cavalerie en quartier d’hiver. (Cela se remarque au nombre de militaires décédés et aux actes de naissances illégitimes).
La rue Grande traverse tout le village d'Ouest en Est. Sur la place de la Résistance, l'ancienne place de la mairie, se trouve une colonne fontaine construite en 1848-1850, en même temps qu'un lavoir sur la même place (détruit) et qu'une autre fontaine en arc-de-cercle (détruite), située dans le sud-ouest de la rue Grande, contre le jardin de la maison Malapert, aujourd'hui la mairie. Détruite en 1910, c'est le lavoir actuel, situé le long de la route de Fouchécourt, qui la remplace à partir de 1911. Un bassin rectangulaire, identifiée sur le cadastre napoléonien (1834) et sur le plan d'alignement des rues (1853) se trouvait initialement dans la rue Grande, sur la place à l'entrée du village, en face du presbytère et de sa fontaine.
Une lettre de l'agent voyer adressée au préfet, daté du 22 février 1847, fait état de la construction de deux aqueducs sur les chemins vicinaux allant d'Amance à Monthureux, pour la somme de 292,43 francs. En février 1861, une délibération du Conseil municipal prévoit de remédier aux désordres dus à la pluie sur les chemins vicinaux. Une délibération du Conseil municipal du 9 mai 1868 évoque la dangerosité de l’aqueduc du chemin de Beauregard, qui est submergé en cas de forte pluie. Lors de l'établissement du chemin vicinal de Baulay à la gare de Port d'Atelier, (le chemin de Beauregard), des indemnités de dédommagements aux propriétaires et des acquisitions de terrain à la charge de la commune d'Amance sont prévues le 6 décembre 1869.
Avant la construction d'un pont métallique en 1897, puis d'un pont en béton dans les années 1950, il existait un bac qui permettait de franchir la Saône, à l'entrée du village, au Sud.
L'ancienne église Saint-Martin, située route de Fouchécourt, de l'autre côté de la Saône, à l'emplacement de l'ancien bac, fut détruite en 1720. Des vestiges de tombeaux et sarcophages médiévaux de l'ancien cimetière sont évoqués dans la monographie sur la commune écrite par P. Burtey et sur une carte postale ancienne.
La ligne de chemin de fer Paris-Bâle qui traverse Baulay, est construite au niveau du village en 1856-1858. Le procès verbal de réception définitive des travaux par la Compagnie du chemin de fer de l'Est est daté du 26 mai 1860. Le 12 mai 1867, une délibération du Conseil municipal évoque la possibilité d'une station de chemin de fer à Baulay, demandée par la commune de Fouchécourt.
En 1920, le Conseil municipal décide d'ériger un monument aux morts devant la façade de la maison commune. Un contrat est signé avec le sculpteur marbrier Georges Halley, le 8 août 1922. Le maire Jules Claudinot lance une souscription qui recueille 2 800 francs afin de participer au financement du monument qui coûte 10 000 francs à la commune.
L'histoire de la commune se singularise par l'implantation d'une usine, une briqueterie et tuilerie, créée en 1860, qui a marqué son empreinte à Baulay. Trois propriétaires successifs l'ont dirigée, dont les Gluntz à la fin du XIXe siècle puis Edmond Millot vers 1900. Anciennement située en face de la chapelle Thiébaut et du cimetière, à l'Est du village, la briqueterie faisait vivre l'économie du village. Elle a cessé de fonctionner vers 1932-1933 et fut détruite dans les années 1950. Il n'en reste plus rien aujourd'hui. On remarque quelques maisons bourgeoises, appartenant aux différents patrons de l'usine, des traces de logements ouvriers dans le quartier de l'école communale, et des maisons dont les dimensions relativement imposantes, surtout le long de la rue principale, la Grande Rue, révèlent une certaine prospérité économique.

Période(s)
Principale :
  • Milieu du Moyen Age
  • 16e siècle
  • 17e siècle
  • 18e siècle
  • 19e siècle
  • 20e siècle
Auteur(s) & personnalité(s)

Georges Halley, sculpteur-marbrier à Vesoul, 19e siècle. Il fit l'école des Beaux-arts de Nancy et reçut les trois premiers prix ainsi que le grand prix de l'exposition de Vesoul en 1912.

Source(s) documentaire(s)

  • Monographie de la commune de Baulay
    par P. Burtey, instituteur, 1900.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 5num19/2
  • Travaux communaux
    Chemins vicinaux et ligne de chemin de fer Paris-Bâle
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 56 Edépôt 32
  • Travaux communaux
    Érection du monument aux morts devant la façade de la maison commune, 1922.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 2 O 1237/3
  • Travaux communaux
    Décision de construction d'un monument aux morts de la Première Guerre Mondiale, 1920-1922.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 2 O 1237/9
  • Baulay, vue générale, le pont sur la Saône
    Baulay, vue générale, le pont sur la Saône. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, pont sur la Saône
    Baulay, pont sur la Saône. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, vue générale
    Baulay, vue générale. carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, vieux cimetière de Saint-Martin de Fouchécourt, église mère détruite en 1720, débris de sarcophages
    Baulay, vieux cimetière de Saint-Martin de Fouchécourt, église mère détruite en 1720, débris de sarcophages. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, Place de la Mairie
    Baulay, Place de la Mairie. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, Place de l'église
    Baulay, Place de l'église. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Tuilerie de Baulay
    Tuilerie de Baulay. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, la tuilerie
    Baulay, la tuilerie. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, tuilerie
    Baulay, tuilerie. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, la Guillotine, le village de Baulay est traversé dans toute sa longueur par la ligne en tranchée de Paris à Belfort
    Baulay, la Guillotine, le village de Baulay est traversé dans toute sa longueur par la ligne en tranchée de Paris à Belfort. Vœu syndical: Obtenir des pouvoirs publics et de la Direction de la Compagnie de l'Est à Paris, l'établissement d'une halte ou gare qui desserve Baulay et les localités avoisinantes. Émis le 3 février 1902 par le Syndicat de Baulay-Station. Carte postale.
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Baulay, vue générale aérienne
    Baulay, vue générale aérienne. Carte postale
    Lieu de conservation : Archives communales, Baulay
  • Cadastre napoléonien, Baulay, 1834
    Cadastre napoléonien, Baulay, 1834. Section A.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul

Informations complémentaires

Thématiques :
  • val de Saône
Aire d’étude et canton : Val de Saône
Dénomination : village
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