PARC THERMAL

58 - Saint-Honoré-les-Bains

allée de la Chapelle, rue du 19 mars 1962, avenue Jean Mermoz, rue du Docteur Segard, rue Joseph Duriaux, avenue Claude Dellys, allée des Garennes, allée des Pins

Dossier IA58000588 réalisé en 2019
Auteur(s) : Fabien Dufoulon

allée © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique

Le parc est créé à la suite de la construction du nouvel établissement thermal dans les années 1850. Il s'étend alors largement sur la colline des Garennes. Il est bordé au nord par la route de Vandenesse (actuelle avenue Jean Mermoz) et au sud par la route de Rémilly (actuelle avenue de Rémilly). La voie joignant les deux routes (actuelle avenue du docteur Segard) n'est créée qu'autour de 1900. À partir de cette date, elle constitue la limite ouest du parc. Celui-ci est progressivement amputé de sa partie orientale avec la construction de l'hôtel du Parc, de la Villa La Rouveyre et de la Villa Les Myosotis. Un plan datant de 1900 montre en revanche que la Villa des Pins en fait encore partie. La présence d'un manège à chevaux est attestée au sud, près de la butte des sapins. En 1887, des candélabres sont achetés pour l'éclairage du parc pour un montant de 771 francs. En 1901, les lampes à pétrole sont remplacées par un éclairage d'acétylène. Le mobilier (bancs, vases d'ornement) et les escaliers sont créés par Christian Gerber vers 1950.

Période(s)

Principale :

2e moitié 19e siècle

Secondaire :

3e quart 20e siècle

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : maître d'oeuvre inconnu

Auteur : Christian Gerber, mosaïste, attribution par analyse stylistique

Date de naissance : 5 décembre 1895 - date de décès : 1980

Entrepreneur né à Huningue (68).

Illustrations

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Description

Le plan général du parc thermal correspond encore aujourd'hui, dans ses grandes lignes, à celui de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle. Il a toutefois été amputé de sa partie orientale, et le flanc ouest de la colline des Garennes constitue sa limite actuelle. Le parc est bordé au sud par l'avenue de Rémilly, au nord par l'avenue Jean Mermoz et à l'ouest par la rue du Docteur Segard. Deux alignements de platanes correspondent à une ancienne allée conduisant des tennis à l'hôtel Le Morvan. L'escalier devant la façade principale de l'établissement thermal est composé d'une volée droite centrale, d'un repos et d'une volée double à rampes parallèles. Les paliers et le repos sont agrémentés de bancs et de vases. L'ensemble est construit en béton. Le limon est orné de motifs de style Art Déco (en relief, dans le béton). La face supérieure du limon, les vases et les bancs sont décorés d'émaux de Briare. Les couleurs utilisées sont le vert foncé, le vert clair, le jaune et le blanc bleuté. Le dossier du banc central du niveau inférieur représente une fontaine jaillissante. Le dossier des bancs latéraux du niveau inférieur porte l'inscription "SAINT-HONORE-LES-BAINS / LA STATION QUI GUERIT". L'ensemble est aujourd'hui garni de parterres de fleurs. Un escalier à retour conduit à la chapelle depuis la rue du 19 mars 1962. Son repos est doté d'un banc, la volée supérieure de deux vases. Le limon et la rampe d'appui dessinent deux courbes qui s'évasent vers le palier inférieur. Les états successifs du grand bassin du parc sont bien documentés par des cartes postales anciennes. Du troisième quart du 20e siècle, seul subsiste le chandelier d'eau central puisque le fond et la margelle du bassin ont été refaits plus récemment. Les bancs en béton et en bois, déjà en place dans le troisième quart du 20e siècle, entourent les abords du bassin.

Escalier :

escalier isolé en maçonnerie

Décors :

mosaïque

Végétation :

pelouse
massif de fleurs
groupe d'arbres

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Collection particulière : château de La Montagne, Saint-Honoré-les-Bains. Documents relatifs à l'établissement thermal, au casino-théâtre et aux hôtels de Saint-Honoré-les-Bains.
Collection particulière : château de La Montagne, Saint-Honoré-les-Bains. Documents relatifs à l'établissement thermal, au casino-théâtre et aux hôtels de Saint-Honoré-les-Bains.
Lieu de conservation : Collection particulière : château de La Montagne, Saint-Honoré-les-Bains

Documents figurés

Bibliographie

Saint-Honoré Thermal, première année, n°18, 15 septembre 1901.
Saint-Honoré Thermal, première année, n°18, 15 septembre 1901.
Moireau, Jean-Claude. Kiosques à musique de Bourgogne. 1992.
Moireau, Jean-Claude. Kiosques à musique de Bourgogne. Dijon : ASSECARM de Bourgogne, 1992. 107 p. : ill. ; 21 cm.
Ducros, Henri. Les Mosaïques du parc. 1999.
Ducros, Henri. Les Mosaïques du parc. In : Vents du Morvan, n°3, automne 1999, p. 17-24

À voir

Informations complémentaires

Baraques du parc thermal de Saint-Honoré-les-Bains

Dans la seconde moitié du 19e siècle, le parc est agrémenté de baraques en bois qui abritent des commerces. Certaines sont gérées directement par la famille d'Espeuilles, comme la baraque qu'elle fait construire pour vendre les objets de la poterie du château de La Montagne en 1886, d'autres sont confiées à des commerçants ou des artisans (coiffeur et photographe) qui lui versent un loyer. Elles se concentrent dans la partie ouest du parc, le long de ce qu'une carte postale ancienne nomme "allée du commerce".
Le marquis d'Espeuilles concède à Gabriel Louis Julien Reimbolte, bijoutier-horloger de Moulins-Engilbert, une parcelle de terrain dans le parc thermal en 1887. Charge à lui de faire construire une baraque qui doit revenir au marquis après cinq années d'exploitation. En 1892, Reimbolte demande l'autorisation de continuer à jouir de sa baraque et même de la transformer car il souhaite occasionnellement y dormir. Il s'agit de l'isoler en construisant une enveloppe de tuile creuse et de l'agrandir en ajoutant une petite cuisine à l'arrière. La transformation est autorisée par le marquis, moyennant le versement d'un loyer. Ce dernier est de 100 francs dans le bail de six ans signé le 15 mai 1892 et de 150 francs dans le bail de dix-huit ans signé le 15 septembre 1902. Il n'est pas impossible que la baraque de l'actuel jardin de la Villa Le Bois joli (construite plus tard par Reimbolte) soit un vestige de cette construction. Elle constitue dans tous les cas un témoignage exceptionnel des baraques de l'allée du commerce du parc thermal, uniquement connue par des cartes postales anciennes. Dans le bail, Reimbolte s'engage à ne pas vendre d'objets ne relevant pas de son activité, comme les bois sculptés, les photographies, les costumes de bain et les articles de coiffeur, les dentelles et les poteries. Par ailleurs, le document comprend la liste de ses concurrents exclusifs ; Ragey et Dupoisot ont ainsi l'autorisation de vendre des bijoux, et Bayle celle de faire le commerce des coucous en bois. L'anecdote rend compte de l'organisation du commerce dans le parc thermal à la fin du 19e siècle.
D'autres constructions du même type existent ailleurs dans le parc. C'est le cas du Bureau des Diligences, dont il ne reste rien. Il s'agit d'un petit édifice situé à côté de l'escalier du casino et visible sur une photographie de 1874. On sait qu'il est affermé par le marquis d'Espeuilles à Antoine Bayle, négociant à Saint-Honoré-les-Bains, pour une durée de seize années en 1892. Il a l'autorisation d'y vendre des bois sculptés, de la lingerie, des dentelles et des broderies dont il a le monopole dans le parc, ainsi que des pièces de vaisselles souvenirs. Ce petit commerce s'ajoute à la "balance automatique pour peser le public" abritée dans un autre édifice, difficile à localiser, qu'il a fait construire en 1888. Bayle a enfin la charge de la gestion des chaises du parc, qu'il loue pour son propre compte dix centimes l'unité.
Dès 1902, la Société des Eaux thermales de Saint-Honoré-les-Bains exprime son intention de remplacer toutes les baraques par une "galerie dans laquelle seront installés tous les magasins". Ce projet n'aboutit pas, et les différentes baraques subsistent jusqu'à la fin des années 1920. Elles sont finalement remplacées par les boutiques du portique de l'hôtel Bristol Thermal inauguré en 1930.

Thématiques :

thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)

Aire d’étude et canton : Bourgogne-Franche-Comté

Dénomination : parc

Parties constituantes non étudiées :

terrain de jeu
golf
terrasse en terre-plein
escalier indépendant
allée
bassin
cour jardin

Carte interactive