HÔTEL DU PARC

58 - Saint-Honoré-les-Bains

1 avenue Jean Mermoz

Dossier IA00001820 réalisé en 2019
Auteur(s) : Fabien Dufoulon

Tour de l'angle sud-ouest, vue d'ensemble en 1978. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique

Le docteur Jean-François Breuillard, médecin à Saint-Honoré-les-Bains, est à l'origine de la création de l'Hôtel du Parc, l'un des plus emblématiques de la station thermale. Dès la fin des années 1870, il acquiert une série de parcelles (522, 524, 525 et 526) en contrebas des Garennes, le long de la voie conduisant du bourg au quartier thermal. Les corps de bâtiments sur rue, à l'exception de la tour d'angle à l'extrémité sud-est, et le corps de style chalet alpestre disposé en retour du côté du parc, sont achevés à la suite d'une première campagne de travaux (vers 1881). L'hôtel compte alors à cette date déjà pas moins de 125 ouvertures. C'est, semble-t-il, seulement lors d'une seconde campagne de travaux (vers 1893) qu'est ajoutée la tour à l'angle de l'avenue Jean Mermoz et de l'allée de la Chapelle. On peut se demander si cette partie, dotée de sa propre entrée au rez-de-chaussée de la tour, n'abrite pas le cabinet de consultation du docteur Breuillard, dont on sait qu'il recevait "au Castel du Parc" au début du 20e siècle. L'édifice atteint alors sa taille maximale avec 142 ouvertures. Si l'hôtel dispose d'un passage cocher permettant la descente à couvert, son écurie et ses remises sont en revanche situées rue de La Hâte. Elles sont incorporées dans la villa que se fait construire Jean-François Breuillard au début du 20e siècle. L'édicule de plan octogonal dans le jardin est sans doute le "pavillon" bâti vers 1884 (4 ouvertures) et agrandi vers 1893 (10 ouvertures) qui sert de café ou salon de thé belvédère. Après la faillite de Breuillard en 1905, l'hôtel et le pavillon deviennent à la propriété de Marie Emmanuel Alvar de Biaudos, marquis de Castéja. Celui-ci est le fils naturel de Rémi Léon de Biaudos, marquis de Castéja, et de Mercedes Alvarez. Il est apparenté à la famille de Viel de Lunas, à l'origine de la création de la station thermale. Son fils André épouse Pauline, fils de Marie-Louis-Antonin de Viel de Lunas, marquis d'Espeuilles, en 1898. Il hérite de l'Hôtel du Parc à la mort de son père en 1911. Pendant la Première Guerre mondiale, l'hôtel est utilisé par le service de santé des armées, ce qui occasionne quelques dégâts. L'hôtel est acquis par la Société anonyme des Eaux thermales de Saint-Honoré après le guerre. La Société possède déjà la Villa des Pins, qui devient alors l'annexe de l'Hôtel du Parc. Des travaux de rénovation de ce dernier sont commandés à l'architecte Auguste Palet de Nevers, dont on conserve plusieurs dessins datés de janvier-mars 1921. Les réparations sont confiées à des entrepreneurs de la commune (Adrien Caillot pour la serrurerie, J. Poitou pour la menuiserie et R. Perceau pour la plâtrerie et la peinture). L'ancien passage qui traversait l'hôtel au rez-de-chaussée est transformé en bureau. De cette époque date également l'oriel en surplomb de la façade côté parc, bien visible sur les cartes postales anciennes. Construit devant l'une des cages d'escaliers, il permet de doter chaque étage d'un water-closet. Le sol de ces W.C. est décoré d'un dallage de xylolith par Pietro Favret. En 1924, la Société anonyme des Eaux thermales de Saint-Honoré vend l'hôtel à la Société anonyme hôtelière et immobilière. D'importants travaux, qui vont sensiblement altérer l'originalité de l'édifice, sont alors menés : création d'un corps en rez-de-chaussée couvert d'un toit plat devant le corps de style chalet alpestre, qui perd ses balcons en façade, et fermeture du passage cocher. Vers 1932, le pavillon du jardin est détruit. L'hôtel est loué à une autre société anonyme (à partir de 1960) avant d'être finalement vendu aux enchères en 1970. L'hôtel ferme ses portes et tombe à l'abandon dans les années suivantes. Le corps de style chalet alpestre est détruit en 2007, le reste de l'édifice en 2015.

Période(s)

Principale :

4e quart 19e siècle

Secondaire :

1er quart 20e siècle

Date(s)

1881 : daté par source

1884 : daté par source

1893 : daté par source

1921 : daté par source

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : maître d'oeuvre inconnu

Auteur : Auguste Palet, architecte, attribution par source

Date de naissance : 14/06/1861 - date de décès : 1933

Auguste Palet (14 juin 1861-1933). Architecte actif dans la Nièvre.

Auteur : Pietro Favret, céramiste (?), attribution par travaux historiques

Date de naissance : 11/10/1871 - date de décès : 01/11/1936

Pietro Favret (11 octobre 1871-1er novembre 1936). Mosaïste d'origine italienne installé à Nevers, dont l'atelier se situe rue des Francs-Bourgeois (décor de mosaïque en façade). Auteur de plusieurs décors dans la Nièvre (pavillon central de l'établissement thermal de Saint-Honoré-les-Bains en 1906, église Saint-Pierre de Nevers en 1924) et en Saône-et-Loire (église de l'Assomption en 1901). Il signe également le sol du passage souterrain de la gare de Nevers (décor géométrique simple). Style qui évolue de l'Art Nouveau à l'Art Déco.

Illustrations

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Description

Des photographies anciennes permettent de connaître l'architecture de l'hôtel, aujourd'hui détruit. L'édifice est composé de plusieurs corps de bâtiments. Les plus anciens sont en moellon de calcaire enduit sur un étage de soubassement en pierre de taille. La partie la plus récente, comprenant notamment la tour d'angle de plan octogonal au sud-est, est construite partiellement en marbre et en granite, et rappelle le goût du propriétaire pour ces matériaux que l'on retrouve quelques années plus tard dans sa villa. Les corps de plan rectangulaire sont couverts de toits à longs pans en ardoise, à croupes côté rue et à pignons couverts côté jardin. Les deux tours sont couvertes quant à elles de toits polygonaux. Un lanterneau surmonte les corps sur rue et des lucarnes sont percées dans la toiture du corps en retour côté jardin. Les multiples ressauts de la façade sur rue créent un effet pittoresque qu'accentuent les deux tours au sud-est, mais aussi la polychromie de l'ensemble due à l'utilisation de différentes pierres et de briques colorées (rouges et noires). Le corps en retour côté jardin, avec ses balcons ou galeries en bois sur consoles courant devant les baies et sa charpente apparente, rappelle la mode des chalets alpestres dans la seconde moitié du 19e siècle. Cette mode est particulièrement marquée dans ce secteur du quartier thermal avec le Chalet Bellevue, la Villa Suzanne et la Villa La Serpolette. Malgré la destruction de l'hôtel, la distribution intérieure est partiellement connue grâce aux plans relevés par Auguste Palet en 1920-1922. Deux escaliers droits permettent d'accéder aux étages. Le premier est situé dans le corps central sur rue, au nord du passage. Le second est situé dans l'aile en retour côté jardin. Le reste de cette aile est occupé par une grande salle à manger au rez-de-chaussée. Une petite salle à manger et un salon sont situés quant à eux dans le corps sur rue. La disposition de ses baies suggère la présence d'un troisième escalier dans la tour de plan carré. L'hôtel a deux étages carrés et un étage en surcroît, mais il ne dispose pas encore d'ascenseur dans les années 1920.

Murs :

granite
marbre
calcaire
calcaire
moellon
pierre de taille
enduit

Toit :

ardoise

Etages :

étage de soubassement
rez-de-chaussée
2 étages carrés
étage en surcroît

Elévation :

élévation à travées

Couvertures :

toit à longs pans, pignon couvert
toit polygonal
lanterneau

Escalier :

escalier intérieur

Typologie :

baie rectangulaire
baie avec arc plein cintre
baie avec arc segmentaire

État de conservation :

détruit

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Documents figurés

Bibliographie

Saint-Honoré Thermal, première année, n°1, 1er mai 1901.
Saint-Honoré Thermal, première année, n°1, 1er mai 1901.
Delarue, Monique, Ducros, Henri, Fréguin, Michel, Olivier, Henri. Saint-Honoré-les-Bains. 2005.
Delarue, Monique. Ducros, Henri. Fréguin, Michel. Olivier, Henri. Saint-Honoré-les-Bains. Saint-Cyr-sur-Loire : Alan Sutton, 2005. Mémoire en images, ISSN 1355-5723. 128 p. ISBN 2-84253-539-1.
Landry, Philippe. Quelques mésaventures du fameux hôtel du Parc à Saint-Honoré-les-Bains. 2015.
Landry, Philippe. Quelques mésaventures du fameux hôtel du Parc à Saint-Honoré-les-Bains. In : Vents du Morvan, n°57, hiver 2015, p. 104-105.

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)

Aire d’étude et canton : Bourgogne-Franche-Comté

Dénomination : hôtel de voyageurs

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