MAISON 8 AVENUE JEAN MERMOZ DITE VILLA SUZANNE
58 - Saint-Honoré-les-Bains
8 avenue Jean Mermoz
- Dossier IA58001209 réalisé en 2019
- Auteur(s) : Fabien Dufoulon
Historique
La demeure est édifiée sur la partie ouest de la parcelle sur laquelle Marie Pierre Gilbert Charleuf a fait construire une première villa inspirée des chalets alpestres. Sa veuve et ses enfants, qui en ont hérité à sa mort, font en effet bâtir une seconde villa (28 ouvertures) en 1886. C'est vraisemblablement là qu'ils s'installent après la vente de la première villa en 1890. L'analyse de l'édifice tel qu'il est conservé aujourd'hui révèle que plusieurs campagnes de construction se sont succédé. On peut faire l'hypothèse que la première villa, de plan rectangulaire, correspondant à l'actuel angle sud-ouest, a été rapidement agrandie avec l'ajout du corps est (mur-pignon en façade) et de la tourelle d'angle en surplomb. Les deux parties présentent en effet des similitudes, comme l'utilisation des blocs chanfreinés dans les chaînes d'angles, ce que l'on ne retrouve pas ailleurs. Plus tard, un corps de bâtiment a été bâti au nord, ce qui a conduit à l'obturation partielle de certaines baies. La lucarne de l'extrémité orientale de ce corps porte le chiffre de Gilbert Charleuf ("G.C.") associé à des branches de houx. Le perron pourrait dater de la même époque. La demeure est complétée par une remise-écurie datant de 1891. Suzanne est le prénom de la fille d'Armand Charles Rousselet et Marie Antonie Charleuf, fille de Marie Pierre Gilbert Charleuf, née en 1882. La Villa Suzanne reste la propriété de la famille Charleuf jusqu'à son acquisition par le docteur Raoul Comte, médecin à Saint-Honoré-les-Bains qui y établit son cabinet, à l'extrême fin du 19e siècle. La Villa Suzanne est finalement acquise par la famille Taponnet, apparentée à la famille Walsdorff depuis le mariage de Pierre Walsdorff et Irène Taponnet.
- 4e quart 19e siècle
Description
La maison est construite en moellon de pierre enduit, à l'exception de la tourelle d'angle en surplomb que les photographies anciennes montrent en brique, et elle est couverte d'ardoise. La variété des formes de toitures témoigne d'un certain éclectisme dont il n'existe pas d'équivalent à Saint-Honoré-les-Bains. Le toit brisé de la partie sud-ouest renvoie à l'architecture française du 18e siècle, tout comme les encadrements de baies, les chaînes d'angles et les moulures. Le toit à longs pans et pignon couvert du corps côté oriental témoigne en revanche d'un goût pour le pittoresque avec son lambrequin (inspiration des chalets alpestres) et ses lucarnes à fronton trilobé (inspiration de l'architecture gothique). L'effet est encore accentué par la tourelle d'angle en surplomb, couverte d'un toit conique. Un soin particulier a été accordé aux garde-corps du perron et des balcons (en pierre, au rez-de-chaussée, en bois, à l'étage carré et à l'étage de comble) ainsi qu'aux crêtes de faîtage. Le balcon du rez-de-chaussée, de plan polygonal, repose sur une voûte en éventail armée et supportée par des colonnes. Grâce à son étage de soubassement, la villa bénéficie d'une vue sur les Garennes ; elle n'a pas de vis-à-vis. Cette situation rappelle celle de la Villa Comoy, plus loin dans l'actuelle avenue Jean Mermoz. La porte en façade, précédée d'un perron, donne sur un couloir traversant. Sur son côté gauche se situe un escalier tournant à retours en charpente. L'accès à la cage d'escalier peut se faire directement par la porte de la façade ouest. Le couloir débouche sur une grande salle, qui correspond au rez-de-chaussée du corps de bâtiment ajouté au nord. Cette salle ouvre en façade est par un triplet. Des mosaïques décorent le sol du couloir et de la grande salle.
- calcaire
- moellon
- enduit
- ardoise
- étage de soubassement
- rez-de-chaussée surélevé
- 1 étage carré
- étage de comble
- voûte en éventails
- élévation à travées
- toit à plusieurs pans brisés
- toit à longs pans, pignon couvert
- toit conique
- escalier dans-oeuvre escalier tournant à retours en charpente
- baie rectangulaire
- maçonnerie
- menuiserie
- ferronnerie
- mosaïque
Source(s) documentaire(s)
-
Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Saint-Honoré-les-Bains. [1832-1951].
Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Saint-Honoré-les-Bains. [1832-1951].
- Atlas parcellaire (1832) : 3 PP 246
- État de section (1832) : 3 P 246/1
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 246/2 (folio 1 à 380), 3 P 246/3 (folio 381 à 780), 3 P 246/4 (folio 781 à 1168)
- Matrice cadastrale des propriétés bâties (1882-1914) : 3 P 246/5
- Matrice cadastrale dite « matrice noire » des propriétés bâties : 3 P 246/6
- Matrices cadastrales des propriétés non bâties : 3 P 246/7, 3 P 246/8, 3 P 246/9Lieu de conservation : Archives départementales de la Nièvre, Nevers - Cote du document : 3 P 246
-
Saint-Honoré-les-Bains. Villa Suzanne. [Première moitié du 20e siècle].
Saint-Honoré-les-Bains. Villa Suzanne / [auteur inconnu]. [S.l.] : [s.n.], [première moitié du 20e siècle]. Carte postale.Lieu de conservation : Collection particulière
-
Saint-Honoré Thermal, première année, n°1, 1er mai 1901.
Saint-Honoré Thermal, première année, n°1, 1er mai 1901. -
Delarue, Monique, Ducros, Henri, Fréguin, Michel, Olivier, Henri. Saint-Honoré-les-Bains. 2005.
Delarue, Monique. Ducros, Henri. Fréguin, Michel. Olivier, Henri. Saint-Honoré-les-Bains. Saint-Cyr-sur-Loire : Alan Sutton, 2005. Mémoire en images, ISSN 1355-5723. 128 p. ISBN 2-84253-539-1.
À voir
Informations complémentaires
- thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine