MONUMENT FUNÉRAIRE D'AMÉ DE CHALON
39 - Baume-les-Messieurs
- Situé dans : Abbaye Saint-Pierre, actuellement église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, habitation et musée
- Emplacement : Mur nord de la 1ère travée du choeur
- Dossier IM39001900 réalisé en 1973 revu en 2006
- Auteur(s) : Guy Forestier, Sandrine Roser
Historique
Ensemble homogène du 2e quart du 15e siècle (vers 1425-1430), commandé de son vivant par Amé de Chalon, abbé de Baume-les-Messieurs (1389-1432). Le monument funéraire servait de séparation entre le sanctuaire et la chapelle privée de l'abbé, érigée immédiatement au nord. Le programme iconographique, à thème eschatologique, se divisait en deux parties présentant de fortes relations : le Jugement particulier, du côté ouest, et le Jugement dernier, du côté est. Le Jugement particulier, supposé survenir juste après le décès (lutte entre les anges et les démons pour la possession de l'âme), comprenait trois statues dont une seule nous est parvenue : saint Michel psychopompe terrassant le dragon. Le Jugement dernier était constitué d'au moins cinq statues ; seul le Christ juge a subsisté. Huit statuettes d'anges reposaient sur les consoles des piédroits dont deux, soufflant dans des trompettes, existent encore. La relation entre les deux Jugements était établie par l'âme mitrée de l'abbé, défendue et portée par l'archange, mais qui dirigeait son regard et ses mains jointes vers la statue du Christ juge accrochée contre la paroi opposée. Des peintures murales complétaient ce programme : décor géométrique sur les parois ; les quatre évangélistes et leurs animaux symboliques sur la voûte. La statuaire et les éléments moulurés étaient polychromes et dorés (nombreuses traces). La sophistication de ce monument funéraire et la qualité de certaines statues semblent indiquer que le commanditaire s'est adressé au sculpteur Claus de Werve. Au XVIe siècle (?), l'arche funéraire avait été murée du côté du sanctuaire et il est probable que, simultanément, les peintures de la voûte furent recouvertes d'un badigeon. Lors de la Révolution, le gisant de l'abbé et la dalle le supportant furent détruits ; les armes figurant sur son tombeau furent bûchées et celles présentes sur toutes les consoles et la clef de voûte furent brisées. Il est possible que certaines statues aient été détruites ou endommagées durant cette période ; en revanche, il est certain qu'à partir de ce moment, la dispersion des différents éléments constituant le programme iconographique débuta. Au début du XIXe siècle, la dalle fermant le tombeau fut remplacée ; par la suite, plusieurs têtes de pleurants furent brisées. Lors de la campagne de restauration MH de 1875-1877, le mur érigé au XVIe siècle (?) fut détruit ; des parties des piédroits méridionaux et les consoles armoriées furent restaurées par le sculpteur Charles Robelin. En 2001, les peintures de la voûte furent mise au jour et restaurées par Juliette Rollier-Hanselmann et Laurence Atger-Roullier.
- 2e quart 15e siècle
- date de décès : 1439
Claus de Werve, sculpteur originaire de "Hatheim au comté de Hollande" d'après l'inscription de sa dalle funéraire dans l'église Saint-Étienne de Dijon relevée au 17e siècle, ville qui pourrait correspondre à Hattem (Gueldre) ou à Haarlem (Hollande). Neveu et collaborateur de Claus Sluter, il s'installe à Dijon à la fin du 14e siècle. Il meurt à Dijon en 1439.
Abbé de Baume-les-Messieurs (Jura) de 1389 à 1432. Fils de Jean III de Chalon, comte d'Auxerre et de Tonnerre, mort en 1379.
Description
Le monument funéraire, aménagé dans le mur nord de la première travée du choeur architectural de l'église abbatiale, est constitué d'une arche voûtée d'ogives à quatre branches sous laquelle est placée un tombeau surplombant un caveau. Percée dans l'épaisseur du mur, la baie s'ouvre à la fois sur la 1ère travée de choeur et sur la chapelle immédiatement au nord. Le tombeau occupe tout l'espace entre les parois de l'arche. Les parois et les piédroits de l'arche sont ornés de consoles figurées et feuillagées qui accueillaient autrefois des statues en ronde-bosse. En supplément, la paroi orientale est munie de vestiges de crochets destinés à maintenir des statues d'applique. De ce décor, nous sont parvenues les statues du Christ-Juge, de saint Michel et de deux anges soufflant dans leur trompette ; elles sont aujourd'hui dispersées dans l'édifice ou à ses abords. Les voûtains et les parois de l'arche sont revêtus de peintures murales.
- maçonnerie
- peinture murale
- sculpture
- calcaire, polychrome, doré, décor en haut-relief
- armoiries
- , initiale
- Gisant de l'abbé et plusieurs statues détruites ou manquantes. Autres statues dispersées dans l'église. Clef de voûte et quelques consoles brisées. Armes bûchées sur le côté nord du tombeau. Polychromie des différents éléments détruite ou usée. Restaurations au 19e siècle : remplacement de la dalle fermant le tombeau ; réfection de la plupart des consoles et d'une partie des piédroits de l'arche. 2001 : restauration des peintures murales de la voûte.
À voir
Informations complémentaires
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