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LES VALLÉES, PLATEAUX ET MONTAGNES DU DOUBS ET LEUR PATRIMOINE INDUSTRIEL

  • Dossier IA25001340 réalisé en 2014 revu en 2015
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Vue plongeante d'ensemble depuis le nord-est. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


La zone appelée Les vallées, plateaux et montagnes du Doubs comprend la partie centrale du département, exception faite de trois entités étudiées séparément : le Pays horloger (IA25001311) et le Pays de Montbéliard (IA25001069) sur la frange orientale, et la ville de Besançon à l’ouest (IA25001703). Cette zone couvre donc environ les trois quarts de la superficie du Doubs et incluait (avant le découpage cantonal de 2014), les cantons d’Amancey, Audeux, Baume-les-Dames, Besançon (hors commune), Boussières, Clerval, Pierrefontaine-les-Varans, L’Isle-sur-le-Doubs, Levier, Marchaux, Montbenoît, Mouthe Ornans, Pontarlier, Quingey, Rougemont, Roulans et Vercel, soit 18 cantons regroupant 424 communes.

Localisation

Géographiquement, ce secteur est marqué par des espaces bien marqués : zone vallonnée autour de la rivière de l’Ognon, marquant à l’ouest la limite avec la Haute-Saône, vallée du Doubs, plateaux du Haut-Doubs et chaîne du Jura à la frontière franco-suisse. Hormis les communes de l’agglomération bisontine et la ville de Pontarlier, il s’agit d’une zone rurale et agricole, entre prairies, cultures et forêts.

Le Repérage du Patrimoine industriel

Menée entre 2014 et 2017, l'enquête a généré 303 dossiers sur l'aire d’étude. L'immense majorité est consacrée à des sites de production (usines ou ateliers), une quinzaine de dossiers concerne des habitations liées à l’industrie (cités ouvrières et demeures patronales). Notons que 95 dossiers sont consacrés aux machines de l'usine Ropp (Baume-les-Dames), étudiée en 2002 lors d'une intervention d'urgence.

Une zone rurale à l’industrie diffuse

Une bonne majorité des dossiers concerne des ateliers et usines liés aux ressources locales, dont trois relèvent de l’industrie agro-alimentaire : la fromagerie, la meunerie et la distillerie. Ces dossiers représentent 55% du total, soit 27% pour les fromageries, 21% pour les moulins et minoteries et 7% pour les distilleries. Le secteur de la transformation du bois (13%) est principalement représenté par les scieries, petites unités de production établies au plus près des forêts de résineux, et quelques ateliers de menuiserie.
Concernant le secteur métallurgique (16% du total), on localise des forges et hauts fourneaux (vallée de la Loue), des ateliers de taillanderie et usines de petite métallurgie (décolletage, visserie-boulonnerie), ainsi que quelques ateliers de construction mécanique ou électrique. Beaucoup de ces fabriques utilisaient l’énergie hydraulique, et ont laissé place à des centrales hydroélectriques (9%). L'étude a révélé l’existence de quelques usines de transformation de ressources minérales : tuileries, salines, verrerie, usines de lapidaire.
Une seule ville d'importance, Pontarlier, dont le développement économique a été marqué à la charnière des 19e et 20e siècles par l'apparition de nombreuses distilleries d'absinthe, suivie par l'implantation de sociétés suisses dans le secteur de la construction mécanique et de la petite métallurgie.

Prégnance de l’énergie hydraulique

L’industrialisation de ce secteur a largement reposé sur l’utilisation de l’énergie hydraulique, que ce soit sur les rivières principales (Ognon, Loue et Doubs) ou leurs affluents. Si l’on écarte les fruitières à fromage, petites unités de fabrication disséminées sur le plateau et la montagne jurassienne, 55% des sites de production ont utilisé l’énergie de l’eau (forges, scieries, moulins, etc.), grâce aux roues hydrauliques (l’une d’entre elle, dite suspendue, a fait l’objet d’un brevet par un mécanicien d’Ornans vers 1820) puis aux turbines dans la seconde moitié du siècle. Les micro-centrales, nombreuses dans la haute vallée de la Loue, utilisent aujourd'hui les chutes d’eau d’anciens établissements hydrauliques (scieries et usines métallurgiques notamment). La présence de l'eau s'est avérée indispensable pour l'implantation de cinq usines de papeterie, toutes établies sur les cours du Doubs (4) et de l'Ognon, tant pour les importants besoins énergétiques (pour quatre d'entre elles) que pour le process de fabrication.

 L’usine communale, un particularisme local

Propriété de la commune (rachat ou construction), associant une gérance privée, l’usine communale adopte un mode de gestion proche de celui des fruitières à comté. Elle est uniquement présente sur la chaîne jurassienne (Oye-et-Pallet, Remoray-Boujeons, Les Fourgs, Métabief, etc.) et concerne principalement les scieries, parfois associées à un moulin.

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P Délimitation des communes et cadastre ancien dit cadastre " napoléonien ", 1ère moitié 19e siècle
    3 P Délimitation des communes et cadastre ancien dit cadastre " napoléonien ", 1ère moitié 19e siècle
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P
  • 7 S Hydraulique (régime des eaux, inondations, moulins et usines), 19e et 20e siècles
    7 S Hydraulique (régime des eaux, inondations, moulins et usines), 19e et 20e siècles
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 7 S
  • S provisoire Hydraulique (fonds des Ponts et Chaussées), 19e et 20e siècles
    S provisoire Hydraulique (fonds des Ponts et Chaussées), 19e et 20e siècles
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : S provisoire
  • W Etablissements classés, 19e et 20e siècles
    W Etablissements classés, 19e et 20e siècles
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : W

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
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