DISTILLERIE COUSIN-FLORENTIN, ACTUELLEMENT ARMAND GUY

25 - Pontarlier

49 rue des Lavaux

  • Dossier IA25001588 réalisé en 2016
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Matière première : anis, grande absinthe et sapin. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


En 1895, Armand Guy, employé à la distillerie Vichet (IA25001600), acquiert une parcelle à l’est de la ville, non loin du camp militaire des Pareuses, et y construit une maison. L’année suivante, il s’associe à Florentin Cousin, qui vient de quitter la société de distillation Cousin Frères établie à la Cluse-et-Mijoux (IA25001536). Florentin Cousin apporte ses capitaux, alors qu’Armand Guy fournit le local et son savoir-faire de distillateur. Une « distillerie et une écurie » sont mentionnées sur la matrice cadastrale en 1903, laissant deviner une construction en 1899-1900.
L’activité de la distillerie, qui prend pour nom Cousin-Florentin, est autorisée par l’arrêté préfectoral du 30 juin 1900. Elle fabrique de l’absinthe, des eaux-de-vie (gentiane, kirsch) et des liqueurs. En 1907, la distillerie fonctionne avec deux alambics, l’un de 588 litres pour l’absinthe et le second, pour les liqueurs, de 184 litres. Elle emploie 7 personnes (dont deux commis), pour une production annuelle moyenne de 250 hl. Florentin Cousin décède en 1907 mais l’association se poursuit avec sa veuve, et se termine en 1909. En juin de cette même année, Armand Guy acquiert deux alambics d’occasion auprès de la société Berthoud Frères, de Pontarlier. En juillet 1909, il dépose la marque de fabrique « le Vrai Sapin », liqueur à base de bourgeon de sapin, qui devient en quelques années la principale production de la distillerie.
Suite à l’interdiction de la fabrication de l’absinthe, Armand Guy met au point après la Première Guerre un apéritif à base d’anis distillé, déposée le 22 mai 1922 sous la marque Pontarlier-Anis. Très rapidement, le succès de cet apéritif est tel qu’il représente près de 90% des expéditions. En 1927, Armand Guy acquiert deux parcelles contiguës à son établissement et fait construire en 1929 un « bâtiment à usage de garage, ateliers et habitations ». En 1928, la distillerie emploie 11 personnes, dont Georges et Robert, les fils d’Armand. En 1938, la société produit 103 500 litres, dont 102 890 de Pontarlier-Anis. Georges Guy, qui travaillait avec son père Armand, reprend seul la direction de l’entreprise en 1948. Son fils Pierre lui succède en 1975. Le produit phare de la société reste le Pontarlier-Anis (ou le « Pont »), mais celle-ci continue à fabriquer des liqueurs et des sirops. Une partie de l’atelier de distillation est détruite par un incendie en 1992. La chaufferie a été reconstruite peu après au sud de ce bâtiment.
En 2001, François Guy, arrière-petit fils du fondateur, sort sur le marché un apéritif à base de grande absinthe. La production est passée de 100 000 litres de Pontarlier-Anis en 1982 à 550 000 litres en 2015 (soit 80% de la production totale). L’outil de production comprend en 2016 trois alambics de 250 l, 390 l et 400 l (dont deux acquis en 1909 chez Berthoud), un de 1500 l (porté à 2000 l) acquis chez Duval à Pontarlier vers 1985, et un de 800 l, acheté en 2000 à la société Rump (Strasbourg). Six foudres en chêne, de 3000 l chacun, sont utilisés pour le vieillissement. Une extension, construite au nord entre le bâtiment de 1929 et la salle de distillation, abrite un entrepôt, un atelier de conditionnement (groupe d’embouteillage-étiquetage) et la boutique. La distillerie Guy est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant en 2007.
Période(s)
Principale :
  • 4e quart 19e siècle
Secondaire :
  • 2e quart 20e siècle
Date(s)

Description


La maison originelle, qui abrite aujourd'hui les bureaux au rez-de-chaussée, est construite en moellon de calcaire enduit, pourvue d'un étage carré et d'un étage de comble, et couverte d'un toit à longs pans en tuile mécanique. L'atelier de fabrication est occupé au rez-de-chaussée par la salle de distillation et la salle des foudres. L'étage carré servait de magasin et d'atelier (machines à bois, fabrication manuelle des bouteilles imitation bois) alors que l'étage de comble abritait le séchoir des bourgeons de sapin. Le bâtiment ouest est construit en maçonnerie enduite sur une ossature en béton armé. Il accueille un garage et des entrepôts au rez-de-chaussée, deux logement à l'étage et le séchoir des bourgeons de sapin à l'étage en surcroît. Il est couvert d'un toit à longs pans, dont le pignon sud est surmonté d'une enseigne peinte (PONTARLIER-ANIS) et d'une horloge. les bâtiments nord, en rez-de-chaussée, sont couverts d'un toit-terrasse.
Murs :
  • calcaire
  • béton
  • moellon
  • béton armé
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • 1 étage carré
  • étage en surcroît
Energie utilisée :
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 463/4-5 Matrice des propriétés foncières bâties et non bâties (1882-1910)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 463/4-5 Matrice des propriétés foncières bâties et non bâties (1882-1910)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 463/4-5
  • 3 P 463/15-22 Matrice des propriétés bâties (1911-1966)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 463/15-22 Matrice des propriétés bâties (1911-1966)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 463/15-22
  • M 1622 Etablissements classés (1913)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, M 1622 Etablissements classés (1913)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon
  • O 71 Permis de construire
    Archives communales, Pontarlier, O 71 Permis de construire
    Lieu de conservation : Archives communales, Pontarlier - Cote du document : O 71
  • Couleru Edmond. Au pays de l'absinthe [...], 1908.
    Couleru Edmond. Au pays de l'absinthe. Y est-on plus criminel qu'ailleurs ou moins sain de corps et d'esprit ? Un peu de statistique S.V.P. - Montbéliard : société anonyme d'imprimerie montbéliardaise, 1908, 232 p.
  • Delahaye Marie-Claude. L'absinthe : dictionnaire des marques. Tome 2 (C), 2006
    Delahaye Marie-Claude. L'absinthe : dictionnaire des marques. Tome 2 (C). - Auvers-sur-Oise : le Musée de l'absinthe, 2006, 356 p.
  • Delahaye Marie-Claude. L'absinthe : dictionnaire des marques. Tome 4 (G-J), 2009
    Delahaye Marie-Claude. L'absinthe : dictionnaire des marques. Tome 4 (G-J). - Auvers-sur-Oise : le Musée de l'absinthe, 2009, 347 p.
  • Delahaye M.C. L'absinthe de Pontarlier au Val-de-Travers, d'hier à aujourd'hui, 2010.
    Delahaye M.C. L'absinthe de Pontarlier au Val-de-Travers, d'hier à aujourd'hui. - Auvers-sur-Oise : musée de l'Absinthe, 2010, 269 p.
  • Dornier P., Del Fiol Ph. Pontarlier-Anis. Un siècle d'histoire de la distillerie Guy, 2014
    Dornier P., Del Fiol Ph. Pontarlier-Anis. Un siècle d'histoire de la distillerie Guy. - Strasbourg : éditions du Belvédère, 2014, 157 p.
  • Pitavy Jean-Jacques. Distillation et distilleries. Haute-Saône-Vallée de la Loue-Haut Doubs-Val-de-Travers, 2011
    Pitavy Jean-Jacques. Distillation et distilleries. Haute-Saône-Vallée de la Loue-Haut Doubs-Val-de-Travers. Echevannes : l’auteur, 2011, 158 p.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Vallées, plateaux et montagnes du Doubs
Dénomination : distillerie
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • atelier de conditionnement
  • chaufferie
  • entrepôt industriel
  • boutique
  • bureau
  • chai
  • pièce de séchage
Carte interactive
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