USINE MÉTALLURGIQUE, PUIS MOULIN SIMON
25 - Pont-les-Moulins
- Dossier IA25001098 réalisé en 2014
- Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Historique
L'existence de la forge de Pont-les-Moulins ("forge à aigue") est attestée dans le registre financier de Pierre le Moniat de Musigny en 1393. Elle est exploitée et amodiée (affermée) conjointement à une mine de fer située dans la seigneurie de Baume-les-Dames, vraisemblablement à Pont-les-Moulins. En ruine en 1481, la forge est relevée en 1487-1488, peut-être par Pierre Cointet et Guillaume Ramasson. Acquise vers 1680 par la famille Nicolet, elle est dotée d’un martinet. Une statistique de 1772 précise que le martinet des frères Nicolet produit annuellement 5000 livres de quincaillerie, consistant "en outils de labourage [...] et en temps de guerre [...] des cuirasses, des balles ou petits boulets de fer de différents calibres et des pelles, pioches et autres instruments pour les troupes". Le martinet est acheté au début du 19e siècle par le maître de forge François-Bernard Derosne qui, associé au sieur Vertel, exploite également le haut fourneau voisin de la Grâce-Dieu (commune de Chaux-lès-Passavant) sous la raison sociale Derosne, Vertel & Cie. Le martinet est alors converti en forge pour traiter la fonte du haut fourneau de la Grâce-Dieu. En 1825, la forge comprend deux feux d'affinerie, emploie 7 ouvriers, consomme annuellement 1500 cordes de bois et transforme 200 tonnes de fonte en 100 tonnes de "fer en barres et en verges". L’usine, complétée peu après d’un marteau "à drôme" et d’une tirerie, emploie une dizaine d’ouvriers. Elle est vendue en 1836, probablement à Nicolas Auguste Vertel, mais il semble que l’usine métallurgique cesse son activité à cette époque. Les bâtiments industriels sont démolis, mais une maison est construite vers 1843. Peu après, la propriété échoit à Claude Nicolas Liévaux, qui fait bâtir un nouveau moulin en 1844-1845, complété d’une scierie en 1878, puis d’un dépôt peu après. Une maison est incendiée en 1899. L’établissement industriel est repris par Auguste Liévaux vers 1905, puis agrandi en 1907. Sa veuve Adèle Liévaux poursuit seule l’exploitation du moulin après la mort d’Auguste en 1925, mais arrête l’activité de sciage. Son gendre Adolphe Simon, exploitant du moulin et de la scierie du Val de Cusance, reprend le moulin vers 1930. Paul, son fils, poursuit l’exploitation (mouture de blé et de céréales secondaires pour le bétail) et déclare en 1956 l’ouverture d’une fabrique d’aliments pour le bétail dans un bâtiment situé à l’est du site. L’activité cesse au début des années 1970. Le bâtiment du moulin, bien qu'aujourd'hui désaffecté, renferme encore trois bluteries et un trieur à grains. La turbine est en place dans le bief d’amenée.
Période(s)
Principale :
- 2e quart 19e siècle
Secondaire :
- 18e siècle
Description
Construit en moellon de calcaire enduit, le bâtiment du moulin comprend deux étages carrés, un étage en surcroît et un étage de comble. Le bâtiment situé à l'est, très remanié, également construit en moellon de calcaire enduit, possède un étage carré et est couvert d'un toit à demi-croupes en tuile mécanique. Aujourd'hui converti en logement, il abritait une fonction de production du temps du martinet. Ses ouvertures à linteaux délardés suggèrent une (re)construction au 18e siècle, alors que les fenêtres du premier niveau, à encadrements de brique, datent très vraisemblablement de l’agrandissement au début du 20e siècle.
Murs :
- calcaire
- moellon
- enduit
Toit :
- tuile mécanique
Etages :
- 2 étages carrés
- étage en surcroît
- étage de comble
Energie utilisée :
- énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
Source(s) documentaire(s)
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M 2378 Statistiques industrielles (1811-1812)
Archives départementales du Doubs, Besançon, M 2378 Statistiques industrielles (1811-1812)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : M 2378
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Annuaire du Doubs, 1826.
Annuaire statistique et historique du département du Doubs pour l'année bissextile 1826. - Besançon : Impr. Veuve Daclin, 1827. -
Bourgin, H.et G. L’industrie sidérurgique en France au début de la Révolution, 1920.
Bourgin, H.et G. L’industrie sidérurgique en France au début de la Révolution (1788). - Paris : Imprimerie nationale, 1920. -
Claerr-Roussel (C.), Belhoste (J.F.), Philippe (M.). La métallurgie comtoise XV-XIXe siècles. Etude du val de Saône, 1994.
Claerr-Roussel (C.), Belhoste (J.F.), Philippe (M.). La métallurgie comtoise XV-XIXe siècles. Etude du val de Saône. - Besançon : Asprodic, 1994, 416 p. -
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm. -
De la mine à la forge en Franche-Comté des origines au XIXe siècle / sous la direction de Jean-Paul Jacob et Michel Mangin. - Annales littéraires de l'université de Besançon, 410, 1990, 313 p.
De la mine à la forge en Franche-Comté des origines au 19e siècle / sous la direction de Jean-Paul Jacob et Michel Mangin. - Annales littéraires de l'université de Besançon, 410, 1990, 313 p. -
Gille, Bertrand. Les forges françaises en 1772, 1960.
Gille, Bertrand. Les forges françaises en 1772. - Paris: SEVPEN, 1960. -
Les établissements métallurgiques en Franche-Comté aux XVIIe et XIXe siècles, 1968
Lassus, François. Les établissements métallurgiques en Franche-Comté aux XVIIe et XIXe siècles. - Besançon : Faculté des Lettres de Besançon, 1968. Mémoire de maîtrise d’Histoire. -
Mon Vieux Baume, n° 21, p. 27-38.
Mon Vieux Baume, n° 21, p. 27-38.Lieu de conservation : Médiathèque municipale, Baume-les-Dames -
Recensement des usines comtoises en 1744, 1961
Recensement des usines comtoises en 1744. In : Revue d’histoire de la sidérurgie, t.2, 1961, p. 275
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Sébastien Laurent, propriétaire, Pont-les-Moulins, juillet 2014.
Sébastien Laurent, propriétaire, Pont-les-Moulins, juillet 2014.
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton :
Vallées, plateaux et montagnes du Doubs
Hydrographie :
ruisseau de la Glaie Noire
Dénomination :
usine métallurgique, moulin à farine
Parties constituantes non étudiées :
- atelier de fabrication
- logement
- bief de dérivation
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine