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LES PONTS DE LA SAÔNE NAVIGABLE EN BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ

  • Dossier IA00141435 réalisé en 2019
  • Auteur(s) : Aurélie Lallement, Guillaume Gézolme
pont © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Synthèse sur les ponts de la Saône navigable en Bourgogne-Franche-Comté


L'étude a permis de recenser et d'étudier 56 ouvrages sur le territoire franc-comtois et 58 sur le territoire bourguignon, soit 114 ponts sur l'ensemble du cours de la Saône.
1) Les ponts routiers
Ces ponts sont peu nombreux avant le 19e siècle : citons à titre d'exemple les ponts de Port-sur-Saône, Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin et Gray ; Pontailler-sur-Saône, Lamarche-Sur-Saône, Auxonne ; Seurre, ou encore Saint-Jean-de-Losne sans oublier Chalon-sur-Saône et Mâcon. ils ont régulièrement fait l'objet de modifications et d'exhaussement, notamment au niveau de l'arche marinière (cf. Exhaussement des ponts construits entre Gray et Seurre - 1832-1857), voire de reconstructions après la Seconde Guerre mondiale.
Jusqu'au 19è siècle, la façon la plus simple de traverser la rivière demeurait le bac. Ces passages sont référencés dans les archives et étaient réglementés par des baux amodiés à des fermiers, qui assuraient le passage d'une rive à l'autre. Dans certains cas, ils étaient même logés sur place. Plusieurs ouvrages (citons par exemple les ponts reliant Fouchécourt à Baulay, de Chantes, de Ray-sur-Saône, ponts des Maillys, de Charrey, de Bragny, Boucicaut, Chauvort, Ouroux) sont des ponts construits au 19è siècle et au début du 20è siècle en remplacement d'un bac.
La première moitié du 19e est marquée par la construction de ponts suspendus comme à Gray, à Chauvort ou à Bragny. La canalisation de la rivière, réalisée au moyen de dérivations, supprime ou intercepte des routes qu'il est nécessaire de rétablir. Le pont d'Ormoy ou le pont reliant Vannes à Soing-Cubry-Charentenay, remarquable par sa voûte avec arc en anse de panier légèrement outrepassé, sont des exemples de ces ouvrages construits sur ces nouvelles dérivations. Beaucoup d'ouvrages sont reconstruits dans les années 1950-1960 (dommages de guerre. Enfin, d'imposants viaducs conçus pour les nouveaux axes routiers et autoroutiers scandent le paysage actuel de la Saône : viaduc de Port-sur-Saône par exemple.
Les ponts sur les portes de garde et sur les écluses permettent le plus souvent une desserte locale et leur réalisation a été faite en série, concomitamment à la construction des dérivations auxquelles ils sont associés. On retrouve ainsi les mêmes caractéristiques d'un site à l'autre. Deux types d'ouvrages se distinguent :
- les ponts avec une voûte en brique en arc segmentaire, avec parapets en pierre de taille et garde-corps métalliques. On les trouve sur l'ancien site d'écluse de Seurre ; dérivation et ancien site d'écluse du Châtelet ; dérivation et ancien site d'écluse de Saint-Jean-de-Losne. Leur reconstruction date de la fin du 19e siècle (projet de Variot en 1882) en remplacement de ponts en charpente construits dès les années 1840.
- les ponts avec un tablier métallique à poutrelles pleines, hourdé de voûtains perpendiculaires en brique, garde-corps métalliques. On les trouve par exemple sur les portes de garde ou les sites d'écluse de Montureux-lès-Baulay, Soing, Heuilley ou Charnay.
2) Les ponts ferroviaires
A partir de la seconde moitié du 19e siècle, le développement du chemin de fer nécessite la construction d'ouvrages dédiés, à structure métallique : ponts d'Auxonne, de Saint-Usage, viaduc des Dombes et pont de Mâcon par exemple. A la suite du déclassement de la voie ferroviaire, le pont de Chivres est devenu un pont routier. Le pont de Chauvort est un cas unique de pont mixte (routier et ferroviaire).
Les ponts et ponceaux nécessaires à la continuité du chemin de halage sont traités dans la synthèse sur le chemin de halage.

Historique


Avant le 19e siècle, il existe peu de ponts sur la Saône. L’ingénierie n’est pas encore suffisamment avancée pour garantir leur résistance aux aléas de la rivière et leur présence est souvent considérée comme un obstacle à la navigation. Historiquement, les passage à gué sont des lieux propices pour traverser la rivière. Ils se font sur des hauts-fonds naturels, là où l’eau est peu profonde. Dans un contexte où les contraintes techniques et financières sont des freins à la construction des ponts, les bacs sont une alternative efficace pour traverser la rivière. Ces passages, qui se font à l’aide d’un bateau à fond plat, sont référencés dans les archives.
Les ponts sur les dérivations et les écluses ainsi que certains ponts de halage ont été projetés et construits par l'administration des Ponts et Chaussées et le service spécial de la Saône (à partir de sa création en 1835). Les autres ouvrages de franchissement, notamment les ponts routiers et les ponts ferroviaires étaient gérés soit par le service vicinal soit par les compagnies de chemin de fer, mais le service spécial de la Saône était régulièrement consulté pour avis.
Les archives du service spécial de la Saône (3 S 44) détiennent des tableaux précis de l'état de l'ensemble des ponts sur la Saône, fournissant des informations sur leur position kilométrique, l’époque de leur construction, la voie desservie, la nature de la construction (forme et dimensions des arches ou travées), largeurs, longueur totale entre les sommets des culées, altitudes, arche marinière, arche du halage, banquettes (de halage et de contre-halage), débouché linéaire total aux naissances des voûtes ou au-dessus du cordon supérieur des piles, débouché superficiel du pont sur la Saône, ouvrages de décharge (description sommaire) :
- Tableau des ponts de la Saône - Petite Saône de Gray à Verdun, dressé par le sous-ingénieur Variot le 31 janvier 1900
- Tableau des ponts de la Saône - Grande Saône de Verdun à Belleville, dressé par le sous-ingénieur Variot le 29 janvier 1900.
Les innovations techniques du 19e siècle et le développement des réseaux routiers et ferroviaires engendrent la construction de nombreux ponts. La fin de ce siècle marque l’âge d’or du pont métallique, l’acier pouvant être désormais fabriqué industriellement. L’utilisation progressive du béton armé participe également à cette multiplication des points de franchissement de la Saône. Beaucoup d'ouvrages sont détruits pendant la Seconde Guerre mondiale et reconstruits, le plus souvent en béton, à partir des années 1950. Enfin, le passage de nouvelles voies, en particulier des autoroutes et de la LGV, a généré des constructions plus récentes, s'insérant dans le paysage de la Saône.
Période(s)
Principale :
  • Antiquité
  • Moyen Age
  • Temps modernes
  • Epoque contemporaine

Source(s) documentaire(s)


  • Archives départementales de la Côte-d'Or. Série C : C 4461. Mémoire au sujet de la navigation sur la rivière de Saône. Thomas Dumorey, 30 août 1779.
  • Archives départementales de Saône-et-Loire : 3 S 44. Ponts, aqueducs et halage. 1832-1936.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3 S 44. Ponts, aqueducs et halage. 1832-1936.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon - Cote du document : 3 S 44
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3 S 45. Ponts. 1846-1927.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3 S 45. Ponts. 1846-1927.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon - Cote du document : 3 S 45
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3 S 46. Ponts, aqueducs et halage. 1832-1906.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3 S 46. Ponts, aqueducs et halage. 1832-1906.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon - Cote du document : 3 S 46
  • Archives départementales de Saône-et-Loire : 3 S 47. Ponts, aqueducs et halage. 1808-1922.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3 S 47. Ponts, aqueducs et halage. 1808-1922.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon - Cote du document : 3 S 47
  • Gray. - Le Pont suspendu.
    Gray. - Le Pont suspendu. Carte postale éditée par Lib A.Bergeret à Gray, s.d.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 11Fi279-119
  • Louis Bonnamour, Marc Bonnetain, Jean-Claude Mallard. La Saône navigable : deux siècles d'aménagements, 2009.
    Louis Bonnamour, Marc Bonnetain, Jean-Claude Mallard. La Saône navigable : deux siècles d'aménagements. Paris : Presses de l’École nationale des Ponts du Chaussées, 2009. - 243 p. : ill. en noir du en coul. ; 24 cm. ISBN 978-2-85978-442-3
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.HI.5569
  • Les voies navigables de la Saône, la Seille et le Doubs : guide de navigation fluviale.
    Les voies navigables de la Saône, la Seille et le Doubs : guide de navigation fluviale. - Lattes (34) : Ed. de l'écluse, 2011. - 119 p. : ill. en coul., cartes ; 30 cm. - (Fluviacarte ; 10). - ISBN 978-2-916919-37-9
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.HA.5710

Informations complémentaires

Thématiques :
  • Saône navigable en Bourgogne-Franche-Comté (la)
Dénomination : pont
Carte interactive
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