SITE D'ÉCLUSE N° 50 N DE TARRAGNOZ (CANAL DU RHÔNE AU RHIN)

25 - Besançon

Îlot Tarragnoz - Faubourg Tarragnoz 7

Dossier IA25000420 réalisé en 2003 revu en 2006
Auteur(s) : Vania Jacquelet, Laurent Poupard

Vue d'ensemble de la partie amont du site, côté faubourg Rivotte. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique

Le projet initial de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Philippe Bertrand prévoit, pour la traversée de Besançon, un passage du canal du Rhône au Rhin en lit de rivière, dans la " boucle " du Doubs. Toutefois, celui qu'il établit pour prendre en compte l'arrêt de 1782 (ordonnant l'abaissement ou la destruction des barrages de Besançon) est basé sur le creusement d'un tunnel sous la citadelle, avec 2 écluses. C'est ce dernier qui est défendu par l'ingénieur Joseph Liard face au Génie militaire, opposé à un projet jugé plus risqué pour la défense de la place que le passage en lit de rivière. Le Génie finit par l'emporter en 1826 mais, rapidement, une amélioration de la voie d'eau est souhaitée, qui passe par une augmentation du mouillage, l'agrandissement des écluses et l'exhaussement du chemin de halage (refusé par les militaires). Anticipant sur la loi Freycinet (votée en 1879), l'ingénieur Rascol propose de nouveau, en 1872, la réalisation d'un tunnel (avec 2 implantations possibles). Le Génie militaire n'y est plus opposé, la ville étant protégée par de nouvelles fortifications installées sur les hauteurs alentours. Les travaux de l'avant-projet de Rascol sont donc déclarés d'utilité publique le 11 novembre 1875. Le projet définitif prévoit en 1877 l'établissement d'une dérivation de 522 m précédée d'un bassin et d'une porte ou d'une écluse de garde, puis une tranchée muraillée se poursuivant par un souterrain à voie unique de 391 m de long (avec cuvette et chemin de halage), une écluse à l'aval, un pont métallique à 2 travées pour le halage sur le bassin de Tarragnoz, l'agrandissement de ce bassin qui devient une gare d'eau et la création d'un port insubmersible dans l'île qui le limite au sud, 2 ponts métalliques biais avec voûtes en briques à Rivotte et Tarragnoz pour les routes nationales, l'aménagement pour la nouvelle écluse (n° 50 N) d'une maison d'éclusier dans ce qui restera du cabaret Taverdet (partiellement démoli car situé sur l'emprise de la tête aval du tunnel), l'agrandissement de l'écluse n° 51 de Tarragnoz et la construction d'une maison d'éclusier pour elle (voir ces dossiers), le rehaussement du chemin de halage en amont et en aval. Les pierres nécessaires doivent être prises à la carrière de la Malcombe ou dans les fouilles du souterrain. Les travaux sont adjugés le 2 juillet 1878 à Jacques Troglia, entrepreneur italien établi à Lausanne. En mars 1881, avec 70 personnes sur le chantier, le tunnel est entièrement percé et le pont côté Rivote construit, le bassin d'entrée se creuse et l'écluse côté Tarragnoz est en construction. Cette année est de plus réalisée une entrée maçonnée pour la tête amont du tunnel, où la roche se désagrège. Le pont côté Rivotte est éprouvé le 11 décembre 1881, celui de Tarragnoz le 25 mars suivant. Mise en eau le 30 mars 1882, la dérivation est inaugurée le 30 avril (la date 1882 est inscrite sur la tête amont). Au 20e siècle, les ponts routiers sont reconstruits en béton et la maison éclusière est considérablement remaniée (baies et toiture). Elle abrite un temps deux logements de fonction, ainsi que les bureaux et les archives de la subdivision de Besançon (actuellement au moulin Saint-Paul). La manoeuvre de l'écluse est électrifiée en 1964-1965 par la SARL Ateliers Dagot, d'Arc-lès-Gray (Haute-Saône), sous la direction de l'ingénieur Lanchy.

Période(s)

Principale :

3e quart 19e siècle

Date(s)

1882 : daté par source

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : Rascol, ingénieur civil, attribution par source

Rascol, ingénieur civil. 19e siècle.

Auteur : Jacques Troglia, entrepreneur, attribution par source

jacques Troglia, entrepreneur. 19e siècle.

Illustrations

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Description

A l'amont de la dérivation, après la porte de garde, le chemin de halage (côté gauche) et le canal passent sous le pont routier de la RN 57 avant de s'engager dans la tranchée puis dans le tunnel. A l'aval, l'écluse à sas (située au point kilométrique 73, 657), à bajoyers en pierre de taille, est établie essentiellement en souterrain (c'est l'une des rares voire la seule en France). Longue de 38, 50 m et large de 5, 20 m (dimensions utiles), elle est munie de 2 portes mécanisées (sans télécommande), à 2 vantaux métalliques équipés de vantelles glissantes (à guillotine). Sa hauteur de chute est de 2, 11 m. Elle donne sur un chenal qui passe sous le pont routier de la RN 83 avant d'aboutir dans la gare d'eau et, de là, rejoindre le Doubs : bief 51-52 via l'écluse 51 au sud (vers l'aval) ou bief 50-51 vers la ville, à l'ouest (en remontant le cours d'eau). Après le pont routier, le chemin de halage franchit la gare d'eau sur un pont en béton. La maison de l'éclusier, aux murs de moellon enduit, a un étage de soubassement (où se trouve le poste de commande) ouvrant sur l'écluse, un étage carré et un étage en surcroît (récent), et accueille 3 logements.

Murs :

calcaire
métal
calcaire
pierre de taille
moellon
enduit

Toit :

tuile mécanique

Etages :

étage de soubassement
rez-de-chaussée surélevé
1 étage carré
étage en surcroît

Elévation :

élévation à travées

Escalier :

escalier de distribution extérieur, en maçonnerie
escalier dans-oeuvre,

Source(s) documentaire(s)

Documents figurés

À voir

Informations complémentaires

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Thématiques :

le canal du Rhône au Rhin

Aire d’étude et canton : le canal du Rhône au Rhin

Hydrographie : le Doubs

Dénomination : site d'écluse

Parties constituantes non étudiées :

maison
écluse
chemin de halage
pont
poste de commande

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