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PRÉSENTATION DE L'ÉTUDE DES LYCÉES COMTOIS

  • Dossier IA00141313 réalisé en 0 revu en 2015
  • Auteur(s) : Philippe Mairot
Internat : intégration dans la topographie du terrain, escaliers. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Les raisons de l'étude
A partir de 1983 et par étapes, dans le cadre des politiques de décentralisation, les Régions ont reçu de l’Etat la compétence en matière de lycées et en deviennent propriétaires en 2004. Progressivement, elles assument la responsabilité de leur entretien, extension, destruction ou construction. Cinq nouveaux lycées sont alors édifiés par la collectivité et des nombreux chantiers de rénovation sont menés, à la recherche - notamment - de "qualité architecturale", d’efficience climatique et de rationalisation des surfaces. A partir de 2004, à la faveur d’une nouvelle étape de décentralisation, les régions acquièrent une toute nouvelle compétence pour elles : un service de recherche scientifique, celui de l’Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Les conditions sont dès lors réunies pour que leur responsabilité patrimoniale première -entendue au sens technique et pratique d’ingénierie de la maîtrise d’ouvrage ayant à gérer 1.6 millions de m2, - prenne conscience d’elle-même et se réfléchisse dans une approche patrimoniale – dans l’acception historique, artistique et culturelle qui prévaut dans nos sociétés modernes. Ce moment patrimonial permet une conversion du regard sur ces bâtiments, considérés jusque-là sous l'angle de la seule fonctionnalité d'une sorte de machine à enseigner, qui peuvent et doivent dès lors être interprétés et aménagés aussi comme des monuments de nos villes - anciennes et modernes -, des témoins dignes d'attention de l’histoire de l’art et de l’architecture. Cette nouvelle dimension - scientifique - de l'action régionale offre alors la possibilité d'une convergence avec une forte attente sociale car simultanément l'attention publique ne cesse de se porter sur les enjeux éducatifs. L'école, au sens large, apparaît plus que jamais comme le lieu républicain par excellence, creuset de la citoyenneté, du vivre ensemble, au-delà même de la mission première de transmission de savoirs. Confier à l’inventaire le soin d'étudier les lycées et leurs œuvres d'art comme des monuments apparait alors, pour la région Franche-Comté comme une éminente reconnaissance de la valeur cardinale de ces lieux, irréductible à une approche technicienne. A travers ce nouveau prisme, construire et rénover des lycées s'apparente à un acte politique au sens premier d'action sur la société, la ville, l'espace public.

Les étapes de l'étude
Bien avant que la région ne se voie confier la gestion des lycées, l’Inventaire avait eu l’occasion de décrire des lycées lors de ces diverses études topographiques antérieures, à l'instar du collège des jésuites (IA00076755) ou de la caserne de cavalerie de Gray (IA00076757) étudiés par Christiane Claerr en 1986 et 1987. Par conséquent, un assez grand nombre de chercheurs apparait ci-après, des dates d’enquête sont parfois anciennes et plusieurs de ces édifices ne sont d'ailleurs plus aujourd’hui des lycées, comme l’ancien lycée de Pontarlier (IA00014357) sommairement étudié en 1978 par Gilbert Poinsot. Eric Coutureau a étudié en 1983 trois lycées dont deux sont aujourd’hui affectés à usage de collège : ( IA00015630, lycée de jeunes filles, actuellement collège Aristide Briand à Lons, IA00015631, lycée de garçons dit lycée Rouget de Lisle, actuellement collège Rouget de Lisle, également à Lons) et le IA00015624, dépôt de mendicité, puis hospice, collège d'enseignement technique, lycée d'enseignement professionnel, actuellement lycée professionnel Montciel. Dans la plupart de ces cas, des chercheurs sont retournés sur le terrain et en archives pour mettre à jour les données. Claudie Bonavita en 2007, a travaillé dans les 4 lycées suivants : IA25000886, lycée nationalisé mixte classique et moderne, devenu lycée polyvalent mixte Georges Cuvier, puis lycée général et technologique Georges Cuvier ; IA25000888, lycée professionnel des Huisselets ; IA25000889, lycée général et technologique Jules Viette ; IA25001113, école professionnelle, actuellement lycée polyvalent Edgar Faure. Elise Berthelot en 2007 a travaillé sur quelques lycées du Doubs. En 2010, Marion Fivel a conduit des recherches sur les œuvres du 1% et a notamment exploré les archives. Laurent Poupard a étudié en 2000 le lycée Victor Bérard de Morez dans le cadre de l’inventaire topographique qu’il menait alors sur ce territoire. Il a également étudié - en 2009 - le lycée Jules Haag de Besançon, autre école nationale construite par le même architecte - Paul Guadet- dans le cadre d’une étude ponctuelle, après en avoir étudié les objets dans le cadre de l’étude des observatoires. Chacun de ces deux lycées a fait l’objet d’une publication. A partir de 2011, un programme d’études systématiques des lycées publics comtois est adopté. Sandrine Pégeot a étudié en 2011 et 2012 les lycées du Jura à l’exception des lycées agricoles, et une partie des lycées de Besançon ; étude révisée et reprise par Elizabeth Pastwa en 2014. Laurent Poupard a étudié en 2011 et 2012 les lycées du pays horloger (Morteau et Pontarlier) parallèlement à l’étude qu’il menait alors sur ce territoire : IA25001113, IA25001114, IA25001115. Raphael Faveraux a étudié en 2012 les lycées du pays de Montbéliard dans le cadre de l’étude thématique qu’il menait alors sur ce territoire : les dossiers IA25000886, IA25000888, IA25000889, IA25000885, IA25000887. En outre, il avait auparavant étudié l’école d'agriculture dite Ecole nationale d'Industrie laitière et des biotechnologies (Enilbio) de Poligny (IA39000116), dans le cadre de l’étude du patrimoine industriel du Jura, réexaminée en 2012 par Philippe Mairot. Les œuvres d’art de ces mêmes lycées ont toutes été étudiées par Philippe Mairot. Tous les autres lycées ont été étudiés par Philippe Mairot de 2011 à 2014. Il a en outre traité les œuvres d’art de tous les lycées, là où elles n'avaient pas été prises en considération. Deux bas-reliefs et une sculpture du lycée Le Corbusier n’ont pas été identifiés. Les plans-masses et plans de situation, sont réalisés sur Adobe Illustrator par les dessinateurs cartographes du service : André Céreza puis Mathias Papigny. Quatre photographes du service ont contribué à cette opération : Yves Sancey, Jérome Mongreville, Mary Ruffinoni, Sonia Dourlot.
La qualité architecturale de quelques-uns de ces lycées avait déjà été repérée et manifestée comme telle, notamment parmi les monuments protégés, et dans le travail conduit par le ministère de la culture (direction régional des affaires culturelles, publié en 2009 ) relatif au patrimoine du 20e siècle : l’Erea (établissement régional d’enseignement adapté) à Crotenay, (architecte : André Sogorb, 1953, 1968, 1974, 1978) et le lycée Jules Haag à Besançon, (architecte : Jules Guadet, 1928 -1932.) Ce travail est donc réellement un travail très collectif, impliquant un assez grand nombre de chercheurs : mais l'expérience de Laurent Poupard et notamment l'étude approfondie qu'il a faite des deux lycées édifiés par Guadet ont constitué plus qu'une exploration du sujet et la démonstration de la fécondité d'une voie de recherche, nouvelle pour la région, mais aussi un bienveillant et indispensable soutien théorique et pratique tout au long de l'étude.

Cahier des clauses scientifiques et techniques
En 2011, la Région a souhaité que soient étudiés tous ses lycées, jusqu’à leurs développements les plus récents. La commande exclut donc les établissements privés et les anciens lycées réaffectés à d’autres usages ou devenus des collèges, comme cela est advenu pour la plupart des historiques lycées des centres urbains, qu’ils soient d’anciens collèges de jésuites comme l’ex-lycée Victor Hugo de Besançon, et celui de Vesoul (Gérôme), devenus Ecole centrale puis lycée impérial, ou d’anciens lycées impériaux comme celui érigé par décret de 1804 à Luxeuil-les-Bains, ou ceux de Lons-le-Saunier. (Rouget de l’Isle, bâti entre 1864 et 1867, et celui de filles entre 1893 et 1896.) L’aire d’étude est le territoire régional dans son acception actuelle. Il n’y a pas de borne chronologique : ni haute, ni basse. Les moyens techniques alloués à cette étude sont les équipes du service de l’inventaire : des cartographes, des photographes, des chercheurs, un gestionnaire de base de données. L’étude des bâtiments inclut toutes les œuvres d’art réalisées dans le cadre de la procédure dite du 1% culturel et, par exception, les objets qui mériteraient une attention de par leur valeur intrinsèque, au sein des deux écoles nationales de lunetterie (à Morez) et d’horlogerie (à Besançon), devenus lycées. L’objectif scientifique est de situer l’histoire de l’architecture scolaire comtoise dans les grandes inflexions de l’histoire nationale, d’en préciser aussi finement que possible les chronologies, d’attribuer les bâtiments - partie par partie, période après période -, à leurs concepteurs, d’identifier chaque œuvre d’art en l’attribuant – dans la mesure du possible - à un artiste et à une période, d’en faire - s’il y lieu - l’histoire : histoire de ses déplacements, de ses altérations, de ses restaurations, voire de ses destructions, dans quelques cas identifiés. Les données font l’objet de versements sur la base gertrude. Une synthèse de douze pages (ci-après annexée) est imprimée et largement distribuée, notamment aux élus et aux lycées. L’étude est conclue fin mars 2015.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • lycées publics de Franche-Comté
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