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PALAIS GRANVELLE, PUIS MUSÉE D'HISTOIRE, ACTUELLEMENT MUSÉE DU TEMPS

25 - Besançon

Îlot Granvelle - Grande Rue

  • Dossier IA25000246 réalisé en 1996 revu en 2001
  • Auteur(s) : Christiane Roussel
Façade principale, de trois quarts gauche. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du Patrimoine

Historique


Nicolas Perrenot de Granvelle achète sept parcelles entre 1531 et 1535 en plus d'une maison qu'il possède déjà sur les lieux pour permettre la construction de son palais qui démarre en 1533 et s'achève, pour le gros-oeuvre, en 1542 par l'érection d'une tour percée d'un passage voûté au-dessus de la ruelle des Carmes (aménagée en 1534, après cession par la Ville d'une bande de terrain pour faire ruelle le long du palais), permettant de relier le palais à l'église des Carmes, où Nicolas P. de Granvelle se fait aménager une chapelle funéraire en 1549. Des chronogrammes jalonnent la progression du chantier : celui de 1534 est gravé sur une fenêtre du rez-de-chaussée sur rue, ceux de 1539 et 1540 sur deux chapiteaux de la galerie sur cour. La devise en latin des Granvelle (ainsi l'ont voulu les dieux) est également apposée en rez-de-chaussée sur rue et sur un chapiteau de la galerie. Le monogramme IOA situé sur l'un des chapiteaux du premier étage sur cour a été interprété sans preuve comme le nom de l'architecte (Jacques Oyen Architecte). A la mort de Nicolas en 1550, le palais revient à son fils Thomas, puis passe par héritage à la famille de la Baume Saint-Amour qui le possédait en 1676 lorsque la Ville loue l'édifice pour y installer le gouverneur de Franche-Comté. En 1712, Charles-François de la Baume Saint-Amour le vend finalement à la Ville, alors qu'une partie de l'ancien verger avait déjà été cédé en 1710 au conseiller Belin pour y construire son hôtel (voir dossier : hôtel Belin, 47 rue Mégevand). Dans le courant du 18e siècle, le palais outre des fonctions résidentielles a aussi abrité un théâtre à partir de 1728, puis en 1752 l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts et en 1756 l'école de dessin et l'académie de musique. En 1782, la tour reliant le palais au couvent des Carmes est détruite pour agrandir la ruelle des Carmes (actuelle rue de la Préfecture). En 1793, la Ville n'en ayant plus l'usage, revend le palais à des particuliers puis le rachète en 1863. Sa partie gauche comprenant communs, remises, écuries appelé "le petit Granvelle", qui avait été revendu par les acquéreurs du palais le 7 vendémiaire an 4, est progressivement détruit ou transformé dans le courant du 19e siècle : le bâtiment sur rue est reconstruit au début du 19e siècle pour servir d'habitation, les grandes écuries ayant été démolies en 1897 pour agrandir la promenade Granvelle (voir sous-dossier : jardin public dit Promenade Granvelle). Entre 1872 et 1890, l'architecte en chef des Monuments historiques, Edouard Bérard, restaure le palais et propose un projet de réhabilitation pour installer les musées de la Ville en complétant l'édifice primitif par deux ailes sur la rue de la Préfecture et la promenade Granvelle (projet non réalisé). En 1868, l'aile sud du palais où se trouvait l'ancienne orangerie est louée pour y implanter une brasserie. Celle-ci, achetée en 1932, est transformée, en 1933, par l'architecte en chef des Monuments historiques, Julien Polti. Dans la 2ème moitié du 19e siècle, une école de filles est érigée sur l'emprise d'une partie du petit Granvelle (voir sous-dossier : école primaire). En 1932, le long de la face latérale droite du palais, une banque est construite (voir sous-dossier : banque), en remplacement de corps de bâtiments disparates à usage d'habitation. A partir de 1950, le palais est converti en musée d'Histoire, puis transformé en musée du Temps à la fin du 20e siècle. La première tranche de travaux achevée a permis la réouverture partielle des lieux en juin 2002.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 16e siècle
Secondaire :
  • 2e moitié 19e siècle
  • 1ère moitié 20e siècle
Date(s)
1534 : porte la date
1539 : porte la date
1540 : porte la date
Auteur(s) & personnalité(s)

Date de naissance : 24/01/1843 - date de décès : 14/01/1912

Edouard Bérard, architecte. Né le 24 janvier 1843, mort à Paris le 14 janvier 1912. À l’école des beaux-arts de Paris, Bérard est l’élève de Lacroix, Lisch et Viollet-le-Duc. Architecte de la ville de Besançon de 1878 à 1883, il y est nommé architecte diocésain le 26 juin 1882. Architecte en chef des Monuments historiques.

Date de naissance : 1486 - date de décès : 15/08/1550

Nicolas Perrenot de Granvelle né à Ornans (Doubs) en 1486, mort à Augsbourg (Allemagne) le 15 août 1550. D'abord avocat au bailliage d'Amont, il fut ensuite conseiller au Parlement de Dole (1518). En 1519, Charles-Quint le nomma maître des requêtes de son hôtel et en 1530, premier conseiller et garde des sceaux des royaumes de Naples et de Sicile. Son fils, le cardinal Antoine Perrenot de Granvelle (1517-1586) fut nommé par Charles Quint premier conseiller d'Etat et garde des Sceaux de l'Empire (1550).

Description


Bâtie sur un sous-sol voûté en berceau, la partie principale du palais est constituée de quatre corps de bâtiment d'inégale hauteur disposés autour d'une cour entourée d'un portique surmonté d'une galerie, au centre de laquelle était située une fontaine (étudiée). Le corps de logis sur rue contenait la grande salle. Le passage d'entrée est voûté d'arêtes. Dans l'aile gauche se trouve l'escalier d'honneur, contenu dans une tour carrée engagée. Le dernier étage de celle-ci était occupé par un oratoire. Au rez-de-chaussée de l'aile sud était située l'orangerie donnant sur le jardin d'agrément prolongé par un verger, transformé en jardin public (étudié). Les annexes du palais, situées à sa gauche, étaient organisées autour de deux cours et comprenait deux corps de bâtiments parallèles, où étaient situés communs, remise, écurie prolongés côté jardin par une aile perpendiculaire abritant l'écurie principale, dite la grande écurie. Le puits dans la première cour, appuyé contre la face latérale gauche du palais, subsiste en partie. Dans le deuxième corps de bâtiment de la basse-cour a été installé un temps l'ancien théâtre de la Ville. Une banque (étudiée) est adossée contre la face latérale droite du palais. Une école primaire (étudiée) a été construite sur l'emprise de l'édifice à la frange de l'ancien jardin transformé en jardin public.
Murs :
  • calcaire
  • pierre de taille
  • moellon
Toit :
  • tuile plate
Etages :
  • sous-sol
  • 2 étages carrés
  • étage de comble
Couvrement :
  • voûte d'arêtes
  • voûte en berceau
Elévation :
  • élévation ordonnancée
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
  • escalier dans-oeuvre, escalier en vis, en maçonnerie
Typologie :
  • hôtel à cour centrale
Représentations :
  • ordre dorique
  • ordre ionique
  • ordre composite
  • ordre corinthien
  • fronton
  • tête
  • ange
  • arabesque
  • candélabre
  • tête
  • pilastre
  • monogramme

La façade sur rue est rythmée par des colonnes à ordres superposés doriques, ioniques et composites. Le portail d'entrée est encadré par deux colonnes corinthiennes. Les baies du rez-de-chaussée et du deuxième étage sont surmontées de frontons : triangulaires en bas, cintrés en haut, les appuis de fenêtres sont à ce niveau décorés de têtes d'anges. Les trois fenêtres du comble sont décorées de candélabres et de deux arabesques en forme de S encadrant un petit fronton cintré dans lequel est sculpté une tête en haut-relief. Les façades sur cour sont scandées au niveau de l'étage par des pilastres à chapiteaux ioniques, sur l'un desquels est situé le monogramme IOA, et les fenêtres surmontées de frontons triangulaires.

Décors :
  • sculpture

La façade sur rue est rythmée par des colonnes à ordres superposés doriques, ioniques et composites. Le portail d'entrée est encadré par deux colonnes corinthiennes. Les baies du rez-de-chaussée et du deuxième étage sont surmontées de frontons : triangulaires en bas, cintrés en haut, les appuis de fenêtres sont à ce niveau décorés de têtes d'anges. Les trois fenêtres du comble sont décorées de candélabres et de deux arabesques en forme de S encadrant un petit fronton cintré dans lequel est sculpté une tête en haut-relief. Les façades sur cour sont scandées au niveau de l'étage par des pilastres à chapiteaux ioniques, sur l'un desquels est situé le monogramme IOA, et les fenêtres surmontées de frontons triangulaires.

Source(s) documentaire(s)

  • Besançon : extrait du plan cadastral, 1974, section AN.
    Besançon : extrait du plan cadastral, 1974, section AN.
  • Plan du rez-de-chaussée d'après le relevé de Bérard en 1872.
    Plan du rez-de-chaussée d'après le relevé de Bérard en 1872. Dessin, fin du 20e siècle. In Dossier "Le palais Granvelle", s.d. [vers 1978].
    Lieu de conservation : Musée du Temps, Besançon
  • Restitution photogrammétrique de l' élévation externe de la façade sud sur cour intérieure.
    Restitution photogrammétrique de l' élévation externe de la façade sud sur cour intérieure. Dessin original numérique, 2002, par Andry, Michel
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, service Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : 20022500642NUC
  • Restitution photogrammétrique de l' élévation externe de la façade est sur rue.
    Restitution photogrammétrique de l' élévation externe de la façade est sur rue. Dessin original numérique, 2002, par Andry, Michel
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : 20022500555NUC
  • Restitution photogrammétrique de l' élévation de la façade est sur cour intérieure, avec coupe partielle.
    Restitution photogrammétrique de l' élévation de la façade est sur cour intérieure, avec coupe partielle. Dessin original numérique, 2002, par Andry, Michel
    Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : 20022500641NUC
  • Plan du rez-de-chaussée par Edouard Bérard.
    Plan du rez-de-chaussée par Edouard Bérard. Dessin avec réhaut d'aquarelle, 1872, par Bérard, Edouard (architecte)
    Lieu de conservation : Ministère de la Culture, archives M.H. - Cote du document : D 6949
  • Plan du premier étage par Edouard Bérard.
    Plan du premier étage par Edouard Bérard. Dessin avec réhaut d'aquarelle, 1872, par Bérard, Edouard (architecte)
    Lieu de conservation : Ministère de la Culture, archives M.H. - Cote du document : D 6949
  • Façade principale et coupe par Edouard Bérard.
    Façade principale et coupe par Edouard Bérard. Dessin aquarellé, 1872, par Bérard, Edouard (architecte)
    Lieu de conservation : Ministère de la Culture, archives M.H. - Cote du document : D 6950
  • Façade principale : travée centrale par Edouard Bérard.
    Façade principale : travée centrale par Edouard Bérard. Dessin aquarellé, 1872, par Bérard, Edouard (architecte)
    Lieu de conservation : Ministère de la Culture, archives M.H. - Cote du document : D 6952
  • Coupe longitudinale (proposition de restauration) par Edouard Bérard.
    Coupe longitudinale (proposition de restauration) par Edouard Bérard. Dessin aquarellé, 1872, par Bérard, Edouard (architecte)
    Lieu de conservation : Ministère de la Culture, archives M.H. - Cote du document : D 6951
  • Les sources documentaires sont consultables dans le dossier numérisé, accessible dans la rubrique "Informations complémentaires".

Informations complémentaires

Observations :
Remarquable dans son ensemble, ce palais à l'italienne à cour centrale possède un corps de logis sur rue doté d'une façade longue de 48 m à ordres superposés. L'escalier d'honneur dans-oeuvre, à retours sans jour en maçonnerie, a fait école localement puisque tous les hôtels du 16e siècle construits à Besançon à sa suite lui ont emprunté ce système distributif à l'exclusion de tout autre.
Eléments remarquables : élévation, escalier
Protection
classé MH : 1842


ensemble du palais : classement de 1842

Thématiques :
  • demeures bisontines
Aire d’étude et canton : Besançon centre
Dénomination : palais
Parties constituantes non étudiées :
  • oratoire
  • théâtre
  • communs
  • écurie
  • remise
  • brasserie
  • puits
  • orangerie
  • cour
Carte interactive
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