Télécharger la version PDF

GRAND HÔTEL DES BAINS

21 - Santenay

30 avenue des Sources

  • Dossier IA21004930 réalisé en 1978 revu en 2019
  • Auteur(s) : Claudine Hugonnet-Berger, Elisabeth Réveillon, Marguerite Cinotti, Fabien Dufoulon
Façade principale sur le parc. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le Grand Hôtel des Bains est créé par la Compagnie des eaux lithinées de Santenay qui rachète au pharmacien Lucien Garreau la source Carnot en 1902. L'édifice complète le nouveau bâtiment des bains, auquel il est relié par une passerelle couverte. Il est l’œuvre d'Albert Jeannet, architecte à Chalon-sur-Saône, qui livre un édifice imposant, peu décoré, contenant soixante-quinze chambres et pourvu de l'équipement le plus moderne : éclairage électrique, téléphone et ascenseur. Le Grand Hôtel des Bains, placé sous la direction de Jean Clavel, ouvre dès 1903. Les difficultés apparaissent rapidement. Tout comme l'établissement de la source Carnot, l'hôtel est d'abord racheté par l'un des anciens membres de la Compagnie, Louis Antoine Vignon, en 1906. Il ne parvient toutefois pas à redresser la situation financière, et fait à son tour faillite. En 1909, la totalité des bâtiments de la source Carnot, y compris le Grand Hôtel des Bains, sont acquis par Arthur Budan, étudiant en médecine parisien qui a d'ambitieux projets pour la station thermale de Santenay. C'est un nouvel échec, et l'hôtel change de mains à la fin de l'année 1913 : il passe à Charles Michelerne, notaire à Chalon-sur-Saône. Pendant la Première Guerre mondiale, l'édifice est réquisitionné par l'armée pour servir d'hôpital militaire. En 1924, malgré les avis négatifs de la municipalité de Santenay, la commune de Courbevoie achète le Grand Hôtel en vue d'y installer une colonie de vacances. Pour diverses raisons, cette colonie ne voit jamais le jour. En 1935, la propriété est vendue à la Société des viticulteurs de la Dheune que vient de créer le notaire Henri-Joseph Boussin, lequel s'est rendu également acquéreur de la source Carnot. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel est occupé par les Allemands qui installent des baraquements et un manège dans le parc. Les termes du contrat avec la Société des viticulteurs n'étant pas respectés, la commune de Courbevoie vend l'ensemble à la SNCF en 1947. Les bâtiments sont alors convertis en une école d'apprentissage, auparavant localisée à Clermont-Ferrand où elle a été créée en 1941. Elle assure la formation des agents d'entretien de la signalisation électrique. À cette occasion, la SNCF charge Henri Vincenot de la décoration de l'établissement ; il livre une série de compositions peintes qui sont aujourd'hui inscrites au titre des Monuments historiques (PM21004814). Le parc est aménagé en vue des activités sportives des élèves. Au total, 800 techniciens sont formés à l'école avant qu'elle ne ferme en 1970. L'édifice devient alors la maison de retraite « Les Verdaines » destinée aux anciens agents de la SNCF. La transformation d'un ancien hôtel thermal en maison de retraite par la Compagnie rappelle la création du Refuge des Cheminots dans l'Hôtel du Parc à Pougues-les-Eaux dans les années 1920. En décembre 2018, la SNCF vend les bâtiments au groupe SOS seniors.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 20e siècle
Date(s)
1903 : daté par travaux historiques
Auteur(s) & personnalité(s)

Albert Jeannet est un architecte de Chalon-sur-Saône. Il est notamment l'auteur du kiosque à musique, réalisé en 1890, à Chalon, du monument aux morts de Farges-lès-Chalon.

Description


Le Grand Hôtel des Bains se présente comme un bâtiment imposant, de plan en H avec un corps central encadré par deux ailes latérales. Ce plan en H est irrégulier, ce qui laisse penser qu'il "manque" la partie ouest de l'aile sud. L'hôtel est constitué d'un rez-de-chaussée semi-enterré, de quatre étages carrés et d'un étage de comble. On accède directement au premier étage par un escalier extérieur et une terrasse en façade principale. Celle-ci s'étend sur onze travées aux baies rectangulaires. À l'extrémité des ailes, les fenêtres de même forme et de mêmes dimensions se déclinent en trois travées. Le corps central et les ailes sont couverts chacun d'un toit à longs pans et croupes en ardoises. La crête faîtière de la toiture en pente douce de chaque aile, côté parc, portait à l'origine le nom de l'hôtel ("Hôtel des Bains" sur l'aile de gauche) et de la source ("Source Carnot" sur l'aile de droite) comme le montrent d'anciennes photographies. Le premier étage se démarque nettement des autres niveaux par son parement en pierre de taille avec bossage continu. Aux étages supérieurs, la façade est peinte en jaune. Le décor est sobre, mais les fenêtres font l'objet d'un traitement particulier. Elles sont toutes surmontées d'un lambrequin et dotées d'un garde-corps en métal. Les allèges sont légèrement moulurées. Deux balcons soutenus par des consoles à volutes ouvrent l'extrémité de chaque aile au troisième étage. Au dernier étage, la façade est rythmée par une succession d'aisseliers. En avant de l'édifice, deux paliers successifs reposant sur des petits murs de soutènement et bordés de plates-bandes, avec leur volée d'escalier, permettent de descendre jusqu'au parc. Une passerelle couverte à l'ouest relie l'Hôtel des Bains à un bâtiment beaucoup plus modeste qui abritait un centre de soins. En adoptant les proportions des grands hôtels internationaux, qu'ils soient urbains ou balnéaires, l'architecte fait de l'édifice un véritable marqueur de la station thermale. Sa taille exceptionnelle, qui contraste avec la modestie des établissements thermaux de la commune, permet à l'Hôtel des Bains de dominer le paysage, notamment depuis Santenay-le-Haut et la Montagne des Trois Croix. Le plan de l'édifice et sa distribution rappellent ceux de certains châteaux de la Renaissance. À la même époque, Albert Jeanneret construit la demeure d'Auguste Diot ("Château Diot") dans la commune voisine de Chagny, où il s'inspire de manière plus évidente de cette période.
Murs :
  • calcaire
  • moyen appareil
  • bossage
  • enduit
  • badigeon
Toit :
  • ardoise
Plan :
  • plan régulier en H
Etages :
  • rez-de-chaussée
  • 4 étages carrés
  • étage de comble
Elévation :
  • élévation à travées
Couvertures :
  • toit à longs pans, croupe
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier droit, en charpente
  • escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie
Autre :
  • ascenseur
Typologie :
  • baie rectangulaire
Représentations :
  • ornement végétal

Source(s) documentaire(s)

  • Archives départementales de la Côte-d'Or. Cadastre de la commune de Santenay. [1839-1966].
    Archives départementales de la Côte-d'Or. Cadastre de la commune de Santenay. [1839-1966].
    - Atlas parcellaire (1839) : 3 P PLAN 582
    - État de section (1839) : 3 P 582/ES
    - Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 582/1 (folio 1 à 760), 3 P 582/2 (folio 761 à 1114)
    - Matrice cadastrale des propriétés bâties : 3 P 582/3
    - Matrice cadastrale dite « matrice noire » des propriétés bâties : 3 P 582/4
    - Matrices cadastrales des propriétés non bâties : 3 P 582/5 (folio 1 à 488), 3 P 582/6, (folio 489 à 1088), 3 P 582/7 (folio 1089 à 1588), 3 P 582/8 (folio 1589 à 1669)
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon - Cote du document : 3 P 582
  • Santenay. Hôtel des Bains. [Vers 1905].
    Santenay. Hôtel des Bains / [auteur inconnu]. Chalon-sur-Saône : B.F., [vers 1905]. Carte postale.
    Lieu de conservation : Collection particulière
  • Charbon, Paul. Histoire du thermalisme à Santenay. 2000.
    Charbon, Paul. Histoire du thermalisme à Santenay. Santenay : Paul Charbon, 2000. 53 p.
  • Charbon, Paul. Santenay et son histoire. 2009.
    Charbon, Paul. Santenay et son histoire. Santenay : Éditions santenoises, Paul Charbon, 2009. 319 p. ISBN 978-2-7466-1193-1.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
Aire d’étude et canton : Bourgogne-Franche-Comté
Dénomination : hôtel de voyageurs
Carte interactive
Haut de page