Télécharger la version PDF

FERME ET ATELIER D'OUTILLAGE VERNIER PUIS DONZELOT

25 - Montécheroux

13-15 rue de la Pommeraie

  • Dossier IA25001974 réalisé en 2018 revu en 2020
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Vue d'ensemble, depuis l'ouest : ferme à gauche, nouvelle forge à droite. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Peut-être bâtie dans le 1er quart du 19e siècle, la ferme dessinée sur le plan cadastral de 1830 (D 90, actuel 13 rue de la Pommeraie) appartient à cette date à Nicolas Vernier (1798-1863), limeur, fabricant d’outils d’horlogerie et tourneur sur métaux. Vernier l’agrandit en 1854 d’une forge à son extrémité orientale puis la propriété reste aux mains de sa famille jusque vers 1920, date son acquisition par Emile Donzelot (1883-1951), lui-même limeur. La forge semble toutefois passer du milieu de la décennie 1910 au milieu des années 1920 à un autre limeur, Louis Bourquin, propriétaire avec son frère de la maison voisine (D 93, au 11 rue de la Pommeraie).
Eugène Donzelot (1918-1979), fils d’Emile, installe son atelier dans le bâtiment. Ouvrier chez Peugeot à Sochaux de 1936 à 1938, il travaille du 15 septembre 1941 au 30 juin 1951 pour la société Gaston Saglio et Cie. Cette entreprise avait repris en 1914 la fabrique de pinces et autres outils pour l’horlogerie créée en 1873 dans l’ancien moulin de Douvot (commune d’Ougney-Douvot) par Pierre Besançon, assisté d’une trentaine d’Echeroumontains. Besançon était alors établi à Montécheroux, où il avait fondé en 1850 une affaire de fabrication d’outillage (4-6 Grande Rue), devenue à la fin des années 1860 l’une des trois plus importantes du lieu et qu’il cédera en 1885 à la société Hugoniot-Tissot. La Manufacture de Douvot, de Saglio, ouvre un atelier au village dès 1927 au moins. Succédant à la veuve de Rodolphe Vernier, Donzelot en devient le gérant en avril 1942. Cet atelier compte une quinzaine à une vingtaine de personnes, réparties entre le local du n° 13 et diverses forges à domicile.
L’affaire ferme au tout début des années 1950, certainement à la fin juin 1951 puisque dès le 1er juillet, Eugène s’établit à son compte comme artisan fabricant de pinces, avec trois ouvriers dont son frère René (1921-1980). Il a fait construire une nouvelle forge, de l’autre côté de la rue de la Pommeraie (au n° 15), dotée de trois foyers (deux en maçonnerie et un métallique). Il travaille également en sous-traitance pour diverses sociétés, tel par exemple René Amstutz et Cie (de Villars-sous-Dampjoux), et emploie au maximum 9 personnes (certaines à domicile). Ne comptant plus que les deux frères Donzelot, l’entreprise cesse son activité en 1977 suite à des problèmes de santé d’Eugène, ensuite employé (du 19 septembre 1977 au 18 avril 1978) par la société des Forges de Montécheroux (FMX), rue de la Planchette. Les deux bâtiments ont depuis été convertis en habitation.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 19e siècle
Secondaire :
  • 3e quart 19e siècle
  • 3e quart 20e siècle
Date(s)
1854 : daté par source
1950 : daté par tradition orale

Description


Les bâtiments ont des murs en moellons calcaires et sont coiffés de toits à longs pans et pignons couverts. La ferme est formée de deux corps accolés, à couverture de tuiles plates mécaniques : habitation à gauche, grange, étable et forge à droite. Le logement comporte un sous-sol, un étage carré et un comble à surcroît, desservis par un escalier dans-oeuvre. Il présente une fenêtre horlogère en façade. Le corps de grange est en rez-de-chaussée avec étage en surcroît. La présence de l'ancien atelier se marque par quatre fenêtres d'atelier (bouchées) dans le mur pignon oriental. Couverte de tuiles mécaniques, la nouvelle forge, au sud, est en rez-de-chaussée avec comble à surcroît.
Toit :
  • tuile plate mécanique
  • tuile mécanique
Etages :
  • sous-sol
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre
Typologie :
  • baie horlogère
  • baie d'atelier
Energie utilisée :
  • énergie humaine
  • énergie électrique achetée

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 394 Cadastre de la commune de Montécheroux, 1830-1934
    3 P 394 Cadastre de la commune de Montécheroux, 1830-19343 P 394 : Atlas parcellaire (16 feuilles), dessin (plume, lavis), par le géomètre du cadastre Mestre, 18303 P 394/1 : Registre des états de sections, [1831]3 P 394/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, [1832-1913]3 P 394/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-19103 P 394/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-19343 P 394/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1934
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 394
  • Roze, Jacqueline. Recherches généalogiques
    Roze, Jacqueline. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Bonnet, Michel. Les fabricants d'outils d’horlogerie de Montécheroux, 2017
    Bonnet, Michel. Les fabricants d'outils d’horlogerie de Montécheroux. In : L'horlogerie, fille du temps : actes du cycle de conférences dans le massif du Jura, septembre 2016-juin 2017. - Besançon : Association française des Amateurs d'Horlogerie ancienne, 2017, p. 121-128 : ill.
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • Poissenot, Aimé ; Abram, Luc ; Pourcelot, René. Histoire des pinces de Montécheroux, 2002
    Poissenot, Aimé ; Abram, Luc ; Pourcelot, René. Histoire des pinces de Montécheroux. - Nancray : Folklore comtois, 2002. 339 p. : ill. ; 24 cm.
  • Ligier Chantal (témoignage oral)
    Ligier Chantal, fille d’Eugène Donzelot. Houtaud

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : ferme, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • grange
  • étable
Carte interactive
Haut de page