ECART D'ORVAL
71 - Oyé
Orval
- Dossier IA71003537 réalisé en 2018
- Auteur(s) : Aurélien Michel, Raphaël Favereaux, Philippe Mairot
Historique
Il est difficile de savoir depuis combien de temps le hameau d’Orval est habité. L’existence du village est attestée depuis le début du XVIIe siècle par les sources écrites, notamment par les actes des registres paroissiaux d’Oyé concernant des habitants du « village d’Orval » dès 1602. Mais le lieu est sans doute occupé depuis plus longtemps. Accessible par une route ancienne, reliant les villages de Chaumont (attesté depuis la fin du XIe siècle) et d’Amanzé (mentionné dès le Xe siècle dans le cartulaire de Cluny), le village s’est probablement développé dès le Moyen-âge, dans un contexte propice à une implantation humaine : un vallon aux sols riches, orienté est-ouest, traversé par un ruisseau, le Creux de Vaux, affluent de l’Arconce.
En revanche, les bâtiments actuels du hameau ne semblent pas antérieurs au XVIIIe siècle, époque où l’usage de la tuile se généralise dans la région. Les bâtiments sont, en effet, tous couverts de tuiles et ne conservent aucune trace témoignant d’un mode de couverture plus ancien, tel que le chaume, encore très répandu au début de ce siècle. Par ailleurs, l’activité de certains habitants évolue au cours de cette période (Les Mommessin et les Ducarre passent de laboureurs à marchands de bestiaux) et entraîne la construction de deux ensembles remarquables dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Entre 1691, date à laquelle les habitants du village sont pour la première fois répertoriés indépendamment de ceux de Chaumont dans les registres de la taille (impôt royal), et 1901, le nombre d’habitants varie peu : une vingtaine répartie en 5 ou 6 foyers. En 1825, au moment de l’établissement du cadastre, le village compte six maisons. Deux appartiennent à la famille Mommessin, une à Claude Barraud, petit propriétaire-cultivateur (environ 5 ha), désigné également comme jardinier, trois à la famille Berger, dont les membres sont attestés comme vignerons à Orval depuis au moins la seconde moitié du XVIIe siècle. Leurs modestes possessions (moins d’1 ha par individu) suggèrent qu’ils aient pu également travailler comme journaliers pour d’autres propriétaires plus importants. Ainsi, les habitants d’Orval n’appartiennent pas tous à la même catégorie sociale. Orval et Chaumont illustrent bien la composition de la société rurale du Brionnais jusqu’au début du XXe siècle, allant du propriétaire rentier aux manouvriers ou journaliers (ouvriers agricoles), en passant par les marchands-emboucheurs, les cultivateurs et les artisans.
Le village a ensuite progressivement perdu des habitants. Aujourd’hui, l’activité agricole n’est plus liée à l’habitat du hameau, la plupart des maisons étant utilisées comme résidences secondaires. Pour autant, les bâtiments sont bien conservés et ont connu de récents travaux de restauration. Seuls deux d’entre eux sont menacés : une des anciennes maisons Berger, vraisemblablement abandonnée depuis la moitié du XIXe siècle, et l'ancienne maison Mommessin, du XVIIIe siècle. Enfin, deux anciennes dépendances agricoles ont été transformées en habitation : la grange de la maison Mommessin, au cœur du hameau, et un petit bâtiment légèrement isolé, à droite de la route, qui servait de bergerie.
Période(s)
Principale :
- 18e siècle
Secondaire :
- 19e siècle
Description
Le hameau d'Orval est implanté à mi-pente du coteau surplombant le ruisseau du Creux de Vaux à l'ouest. Il est accessible par la route allant d'Oyé à Amanzé. L'implantation des bâtiments n'est pas homogène ou organisée le long d'un axe. Chaque ensemble a été implanté suivant les opportunités d'aménagement offertes par les irrégularités du relief. Néanmoins, le village offre une silhouette groupée, à l'exception d'une ferme, plutôt située en fond de vallée, à la sortie du hameau en direction d'Amanzé. Les bâtiments sont de tailles variées et reflètent les différences de niveau de vie ayant auparavant existé entre les habitants du lieu. Deux ensemble, dont les maisons sont couvertes d'imposants toits à croupes, se distinguent. L'ensemble des constructions est en moellons de calcaire et couvert en tuiles plates. Quelques bâtiments relèvent de la vie communautaire, tel le lavoir ou un abri, probablement à l'usage des gardes de pré à l'origine.
Source(s) documentaire(s)
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 337/1. Cadastre de la commune d'Oyé. 1826-1965.
Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 337/1. Cadastre de la commune d'Oyé. 1826-1965.
- 3P 337/1 MA. Registre des états de section. 1826.
- 3P 337/1 MA. Matrice cadastrale des propriétés bâties et non-bâties. 1826-1882 (propriétés bâties), 1826-1914 (propriétés non-bâties).
- 3P 337/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.
- 3P 337/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non-bâties. 1914-1965.Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon -
Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune d'Oyé. 1836-1936.
Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune d'Oyé. 1836-1936.Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon -
Archives départementales de la Côte-d'Or : C 7452. Rôles des tailles de la paroisse d'Oyé. 1551-1789.
Archives départementales de la Côte-d'Or : C 7452. Rôles des tailles de la paroisse d'Oyé. 1551-1789.Lieu de conservation : Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- architecture rurale du Charolais-Brionnais
Aire d’étude et canton :
Charolais-Brionnais
Dénomination :
écart
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine, PETR du Pays Charolais-Brionnais