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FERME, DITE "DUCARRE" (ORVAL)

71 - Oyé

Orval

  • Dossier IA71003538 réalisé en 2018
  • Auteur(s) : Aurélien Michel, Raphaël Favereaux, Philippe Mairot
ferme © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Cet ensemble est à peu près contemporain de la ferme voisine, construite par les Mommessin, sans doute à une date légèrement antérieure, dans les années qui suivent le mariage de Jean-Claude Ducarre (1749- ?) et Philiberte Mommessin (1743-1773), le 24 novembre 1767, marquant l'alliance entre les deux familles. Les Ducarre sont signalés à Orval depuis le milieu du XVIIe siècle. Jean Ducarre (1646-1724), arrière-grand-père de Jean-Claude, y est né le 16 novembre 1646. D’après son acte de mariage du 16 février 1677, avec Jeanne Ducroux, ce dernier était maréchal-ferrant. Aux générations suivantes, les Ducarre sont laboureurs, puis marchands. L’alliance avec les Mommessin est donc presque naturelle : les deux familles, en plus d’être membres de la même communauté villageoise, font partie du même groupe social. Philiberte décède à l’âge de 30 ans, le 8 décembre 1773. Quelques mois auparavant, le couple avait par ailleurs subi la perte de leurs deux fils, un premier le 27 février, au lendemain de sa naissance, un second le 13 mars, âgé de 15 mois. Reste une fille, Claudine, née le 22 novembre 1768. Seize ans plus tard, le 16 février 1790, Jean-Claude se remarie à Saint-Symphorien-des-Bois avec Marie Demôle, veuve de Jacques Devesvre, résidant au hameau de Giverdier, avec qui il déclare avoir eu « trois enfants […] avant son présent mariage, savoir Pierrette Adélaïde, Françoise et Claudine, lesquelles il reconnait pour ses filles ». Après avoir officialisé cette union, il s’installe à Chauffailles, où il devient cabaretier (ou aubergiste), et cède sa propriété d’Orval à son ex-beau-frère Claude Mommessin (1745-1798).
Cette acquisition permet à ce dernier de doter l’un de ses fils cadets, Benoît-Marie, qui se marie peu de temps après, le 7 octobre 1793, avec Anne Charlet, fille d’un négociant en vins de Juliénas dans le Beaujolais. Le 19 mai 1810, Benoît-Marie est, comme ses frères, déclaré en faillite. Le bilan de la faillite dressé le 6 juin suivant, montre que son activité, dans laquelle il est associé à Thomas Gondard (domicilié à Frécy, également sur la commune d’Oyé), est importante. En plus des propriétés d’Oyé, les associés exploitent trois autres domaines à Changy : celui de Villaine, qui appartient à Benoît-Marie, et deux autres qu’ils tiennent en fermage. Ils disposent d’un cheptel de 124 bœufs d’embouche (dont 10 destinés à l’hôpital de Lyon), 2 vaches « convenant pour l’engrais », et quelques autres animaux (bœufs de traits, vaches allaitantes, taureaux, cochons et chevaux) qu’ils possèdent parfois en commun. Ils emploient également du personnel (5 domestiques pour Benoît-Marie, 3 pour Thomas Gondard). Après la faillite, il transmet la propriété de ses biens à sa femme. Il meurt le 3 avril 1843. Anne Charlet lui survit 10 ans. Après sa mort, la propriété est vendue à Pierre Augagneur, marchand-emboucheur au Grand Bois, sur la commune de Saint-Christophe-en-Brionnais. Son fils aîné, Jacques (1832-1894), s'y installe. Au début du XXe siècle, le domaine est exploité par Charles Augagneur (1873- ?), fils cadet du précédent. Ses descendants sont encore aujourd’hui propriétaires des lieux, mais l’activité agricole y a cessé depuis une vingtaine d’années.
Les bâtiments de la ferme ont peu évolué et l’ensemble présente une authenticité notable. Deux appentis sont construits à l’arrière de la maison, avant 1825 (date du cadastre). Deux petites annexes sont ajoutées contre le bâtiment de dépendance, sans doute dans la seconde moitié du XIXe siècle. Des soues à cochons sont enfin édifiées dans l’angle sud-est de la cour de ferme, suite à son agrandissement (consécutif au décalage, légèrement plus au sud, de la route passant devant la propriété).
Période(s)
Principale :
  • 3e quart 18e siècle
Secondaire :
  • 2e moitié 19e siècle

Description


Le logis est bâti en moellons enduits, compte un étage carré et un étage en surcroît. Il est couvert d'un toit à croupes percé de trois lucarnes donnant sur la façade antérieure, couvert en petites tuiles. Sa forme parallélépipédique a été augmentée d'appentis qui se déploient en façade postérieure. Les parties agricoles - étable, fenil et remise - sont construites en moellons de calcaire et couverts partiellement d'enduit. Elles ont un toit à longs pans, à pignons découverts, couvert en petite tuiles, avec des reprises partielles en tuiles mécaniques. Un petit édifice en rez-de-chaussée à usage de remise (toit à longs pans couvert de tuiles mécaniques, pignons découverts) est construit au sud dans le prolongement de la grange. Au nord, un édifice s'appuie perpendiculairement à la grange. Son toit à longs pans et pignons découverts, est couvert de petites tuiles et de tuiles mécaniques. Cet édifice est lui même prolongé d'un autre, plus petit, en rez-de-chaussée et s'appuyant au pignon à l'ouest. Son toit à longs pans et pignons découverts est en petites tuiles plates.
La trace de deux bâtiments détruits subsiste de part et d'autre de l'entrée de la parcelle. Jouxtant cette entrée à droite, un édicule (soue et poulailler?) en rez-de-chaussée est couvert d'un toit à deux pans en petites tuiles.
Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
  • enduit partiel
Toit :
  • tuile plate
  • tuile mécanique
Etages :
  • 1 étage carré
  • comble à surcroît
  • rez-de-chaussée
Couvrement :
  • charpente en bois apparente
Elévation :
  • élévation ordonnancée
Couvertures :
  • toit à longs pans, croupe
  • appentis, noue
  • pignon découvert
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre

Source(s) documentaire(s)

  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 337/1. Cadastre de la commune d'Oyé. 1826-1965.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 337/1. Cadastre de la commune d'Oyé. 1826-1965.- 3P 337/1 MA. Registre des états de section. 1826.- 3P 337/1 MA. Matrice cadastrale des propriétés bâties et non-bâties. 1826-1882 (propriétés bâties), 1826-1914 (propriétés non-bâties).- 3P 337/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.- 3P 337/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non-bâties. 1914-1965.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune d'Oyé. 1836-1936.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune d'Oyé. 1836-1936.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6U 975. Dépôts de bilans, dossiers de faillites, de liquidations judiciaires, de réglements transactionnels, de réhabilitations commerciales (Tribunal de commerce de Charolles). An IX-1818.
    Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6U 975. Dépôts de bilans, dossiers de faillites, de liquidations judiciaires, de réglements transactionnels, de réhabilitations commerciales (Tribunal de commerce de Charolles). An IX-1818.Dossier de faillite d'Antoine, Benoit, Claude-Marie et Jean-Baptiste Mommessin, et Thomas Gondard, négociants à Oyé. 1810-1813.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Côte-d'Or : C 7452. Rôles des tailles de la paroisse d'Oyé. 1551-1789.
    Archives départementales de la Côte-d'Or : C 7452. Rôles des tailles de la paroisse d'Oyé. 1551-1789.
    Lieu de conservation : Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon
  • Vue de la ferme, dite "Ducarre", à Orval. Vers 1970.
    Vue de la ferme, dite "Ducarre". Photographie (noir et blanc), par Raymond Oursel, vers 1970.
    Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Vue d'un petit bâtiment, en contrebas de la ferme, dite "Ducarre", à Orval. Vers 1970.
    Vue d'un petit bâtiment, en contrebas de la ferme, dite "Ducarre", à Orval. Photographie (noir et blanc), par Raymond Oursel, vers 1970.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • architecture rurale du Charolais-Brionnais
Aire d’étude et canton : Charolais-Brionnais
Dénomination : ferme
Parties constituantes non étudiées :
  • toit à porcs
  • cour
  • poulailler
  • abreuvoir
  • puits
  • mur de clôture
  • étable à vaches
  • fenil
  • remise agricole
  • logis
Carte interactive
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