ECART DE CHAUMONT
71 - Oyé
Chaumont
- Dossier IA71003571 réalisé en 2017 revu en 2020
- Auteur(s) : Aurélien Michel
Historique
Le village s'est vraisemblablement développé au cours du Moyen-Âge, autour des bâtiments construits par l'abbaye de Cluny - actuel château - pour l'exploitation d'un domaine, reçu en donation par le seigneur des lieux au XIe siècle. L'absence de documents concernant le village, avant la fin du XVIe siècle, ne permet pas de connaître plus précisément ses origines. En 1690, le village, dans lequel sont alors inclus les écarts d'Orval et Daron, compte 30 individus taillables (soumis à l'impôt royal) avec leurs familles, issus des différentes couches de la société rurale de l'époque : 4 marchands, 4 laboureurs, dont 3 possèdent leur propre charrue, quelques artisans (2 tailleurs d'habit et un charpentier), six vignerons, mais aussi 13 journaliers (ouvriers agricoles) et pauvres. La composition des habitants de Chaumont est à l'image de celle de l'ensemble de la paroisse, comprenant essentiellement des marchands et laboureurs (25%) et une majorité de modestes journaliers et de pauvres n'ayant aucun bien propre (50%). Chaumont est alors un des hameaux les plus peuplés de la paroisse et le reste longtemps. En 1841, le recensement de population y dénombre 102 habitants (contre 98 dans le bourg-centre de la commune), parmi lesquels 21 petits cultivateurs et ouvriers agricoles, 8 artisans (2 maçons, 1 tailleur de pierre, 2 maréchaux-ferrants, 1 tonnelier, 1 huilier et 1 menuisier) et 1 marchand de bétail, qui exploite en fermage le domaine de la famille Circaud/Du Marais. La population décline après la Première Guerre mondiale. Le hameau ne compte plus que 33 habitants en 1931.
La maison à galerie (milieu XVIIIe s., début XXe s.)
La maison à galerie, située légèrement en retrait de la route venant du bourg d'Oyé, fait partie des éléments d'architecture les plus intéressants du hameau. En 1825, elle appartient à François Merle (1758-1832), fils de Jacques Merle, jardinier à Chaumont comme l'indique l'acte de naissance de son fils, le 26 février 1758. Il travaille au château pour Jean Circaud. Le fils de ce dernier, François-Edmond, est d'ailleurs le parrain du nouveau-né. Originaire de Marcilly-d'Azergues, entre Villefranche-sur-Saône et Lyon, Jacques Merle est probablement à l'origine de la construction de la maison, peu après son installation à Oyé, où il a épousé le 25 novembre 1755 Antoinette Desarbres. Revendu en 1911 à Albert du Marais, l'édifice subit quelques transformations. Ayant besoin de nouveaux bâtiments agricoles, après avoir transformé l'ancienne grange du château en salle d'apparat et poursuivi le développement de son domaine (dont il augmente de 52 % la surface en herbe entre 1911 et 1933), du Marais fait démolir une petite dépendance à l'angle sud de la maison (visible sur le plan de 1825) et construire une nouvelle annexe (une étable surmontée d'un fenil) contre le mur-pignon est de celle-ci. Il fait également aménager le rez-de-chaussée de l'habitation en remise et percer une porte de grange, en lieu et place de la porte d'entrée d'origine. L'ensemble est aujourd'hui inutilisé et sa conservation menacée.
La grange face au château (troisième quart du XVIIIe s.)
En 1825, les Circaud possèdent, en plus du château et de ses dépendances, deux fermes dans le hameau. L'exploitation de leur domaine est donc répartie entre ces trois ensembles. La grange, face à l'entrée du château, en est l’élément le plus remarquable, avec son imposante toiture à deux pans et ses ouvertures soignées, en pierre de taille, couvertes d'arcs en plein cintre. La date de 1765 est inscrite sur une pierre d'encadrement d'une des portes d'étable et en indique probablement l'année de construction, en lieu et place d'un précédent bâtiment. La maison d'habitation, située dans la même cour que la grange, est divisée en trois parties correspondant vraisemblablement à des logements différenciés (chacun possédant sa propre porte d'entrée) abritant les familles des grangers en charge de l'exploitation des propriétés de la famille Circaud. L'ensemble a peu évolué. Seuls ont été ajoutés un petit appentis dans le prolongement de la maison, à l'est, et des abris pour le menu bétail sur la façade antérieure de la grange dans les angles formés par les débords des murs-pignons. Près de l'entrée de la cour, un bâtiment a également été construit dans les années 1920 pour abriter une pompe à eau.
Période(s)
Principale :
- 18e siècle
Date(s)
1765 :
porte la date
Description
Le village de Chaumont se situe à moins de 2 kilomètres du bourg d'Oyé et se divise en deux parties : l'une à l'ouest du château le long des chemins reliant Oyé à Saint-Julien-de-Civry, l'autre à l'est, autrefois traversée par le chemin menant à Orval et Amanzé, et désormais contournée par une route aménagée au XXe siècle. Au sein du village, deux éléments architecturaux se distinguent dans la partie ouest. Tout d'abord, une petite ferme composée d'une maison sur deux niveaux (rez-de-chaussée et un étage carré), dont la façade antérieure présente une galerie accessible par un escalier en bois, aujourd'hui disparu. Cette dernière est protégée par un débord de toit soutenu par le dépassement des murs-pignons de la bâtisse. Le toit est à longs pans couverts en tuiles plattes. Une dépendance, abritant une étable surmontée d'un fenil, se situe contre la maison au nord-est. Les bâtiments se prolongent en appentis à l'arrière.
Face à l'entrée du château, une ferme plus importante présente une imposante grange, abritant une remise en son centre et deux étables, surmontées de fenils, de part et d'autre. Le bâtiment est couvert d'un toit à longs pans en tuiles plates, présentant un débord soutenu par le dépassement des murs-pignons et des aisseliers en bois. La façade antérieure est percée de plusieurs ouvertures : une porte charretière (avec un linteau en bois) et une porte piétonnière, aujourd'hui bouchée, pour l'accès à la remise, deux portes d'étables couvertes d'un arc en plein cintre. Plusieurs dates ont été gravées sur les pierres d'encadrement des ouvertures, notamment celle de "1765" sur une des portes d'étables. Deux petits bâtiments (poulaillers, soue à cochons) se situent dans l'angle formé par le dépassement des murs-pignons. Une maison se trouve à l'ouest de la cour (fermée d'un muret et accessible par un portail). Elle est de plan quadrangulaire, couverte d'un toit à longs pans en tuiles plates. Elle est percée de trois portes, indiquant probablement plusieurs logements, et prolongée par deux petits bâtiments au nord-est. Près du portail, un autre édifice avec un mur-pignon à redents abrite une ancienne pompe hydraulique.
Murs :
- calcaire
- moellon
- enduit partiel
Toit :
- tuile plate
Etages :
- 1 étage carré
Couvertures :
- toit à longs pans
Source(s) documentaire(s)
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 337/1. Cadastre de la commune d'Oyé. 1826-1965.
Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 337/1. Cadastre de la commune d'Oyé. 1826-1965.
- 3P 337/1 MA. Registre des états de section. 1826.
- 3P 337/1 MA. Matrice cadastrale des propriétés bâties et non-bâties. 1826-1882 (propriétés bâties), 1826-1914 (propriétés non-bâties).
- 3P 337/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.
- 3P 337/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non-bâties. 1914-1965.Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon -
Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune d'Oyé. 1836-1936.
Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune d'Oyé. 1836-1936.Lieu de conservation : Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon -
Archives départementales de la Côte-d'Or : C 7452. Rôles des tailles de la paroisse d'Oyé. 1551-1789.
Archives départementales de la Côte-d'Or : C 7452. Rôles des tailles de la paroisse d'Oyé. 1551-1789.Lieu de conservation : Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon
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Informations complémentaires
Aire d’étude et canton :
Charolais-Brionnais
Dénomination :
écart
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine, PETR du Pays Charolais-Brionnais