CITÉ OUVRIÈRE ET USINE DES BOILLOTS
25 - L'Isle-sur-le-Doubs
18 à 22 rue de la Velle
- Dossier IA25001078 réalisé en 2014
- Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Historique
En 1872, la société Japy Frères acquiert des terrains dans la partie sud de l’île située entre les deux bras du Doubs, au lieu-dit les Boillots. Elle projette d’y transférer une partie de l’activité de son usine de visserie-boulonnerie (IA25001077), située au nord de l’île. Le premier projet, établi par l’ingénieur civil G. Robert, de Troyes, prévoit la construction d’un nouvel atelier de forge. Le second, en provenance des Ets Koechlin et Cie (Mulhouse, 68), imagine le transfert de l’atelier de visserie. C’est ce dernier qui est retenu mais les travaux, amorcés en 1873, ne sont pas menés à leur terme. En revanche, la société Japy lance en 1875 la construction de deux logements d’ouvriers et d’une "loge de charretier". L’habitation ouvrière située à l’ouest, datée 1875 sur un cartouche, est construite par les soins de l’entrepreneur local Jules Laurent et renferme 14 logements. Celle située à l’est, bâtie par l’entrepreneur Alexandre Py, abrite 10 appartements. Ces constructions sont "réceptionnées" en 1876 par l’architecte François Michaux. Un plan daté 1897 précise qu’un atelier (fabrication de vis et de boulons) a été construit au sud du logement occidental et qu’un réfectoire jouxte le logement oriental. Vers 1903, d’autres ateliers sont construits sur les parcelles voisines vers la pointe sud de l’île : "salle des tambours, bâtiment des transformateurs, bâtiment du redenage ( ?) du fer". Peu après, l’usine utilise l’énergie produite par la centrale hydroélectrique (IA25001079) construite à l’emplacement du moulin, sur la rive droite du petit bras du Doubs. Le site abrite également des entrepôts et sert d’aire de stockage de divers matériaux. En 1911, le réfectoire a été déplacé dans le bâtiment ouest. La production du site des Boillots a été abandonnée vers 1930, après la construction de la nouvelle usine Japy (IA25001080). Les bâtiments ont ensuite servi de magasins de stockage et d’ateliers de conditionnement. Tous les bâtiments industriels ont été rasés après la Seconde Guerre. Ne subsistent que les deux logements ouvriers de 1875-1876.
- 3e quart 19e siècle
- 4e quart 20e siècle
- 1er quart 20e siècle
Description
Les deux logements sont construits sur le même modèle, celui situé à l'ouest étant légèrement plus long. Chaque habitation comprend un sous-sol, quasiment de plain-pied, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage en surcroît. Les murs sont en moellon de calcaire enduit, à l'exception des soubassements en pierre de taille, et les toits à longs pans sont couverts en tuile mécanique. Les logements de chaque habitation sont desservis par trois entrées, auxquelles on accède par deux escaliers droits adossés à la façade principale. Ils sont surmontés d’une coursive longeant l'étage carré de cette façade. L’accès aux caves du logement occidental, situé sur la façade est, est surmonté d’une pierre à bossage en pointe de diamant, frappée de la date 1875.
- calcaire
- calcaire
- moellon
- pierre de taille
- enduit
- tuile mécanique
- sous-sol
- rez-de-chaussée surélevé
- 1 étage carré
- étage en surcroît
- élévation à travées
- escalier hors-oeuvre escalier droit en maçonnerie
- énergie électrique produite à distance
Source(s) documentaire(s)
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Oudin, Eugène. L'Isle-sur-le-Doubs. Origine des usines, du moulin et des ponts, 1933
Oudin, Eugène. L'Isle-sur-le-Doubs. Origine des usines, du moulin et des ponts. - L'Isle-sur-le-Doubs : Doubs Généalogie, dactyl., 1933, 75 f.
À voir
Informations complémentaires
- patrimoine industriel du Doubs
- logement d'ouvriers
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine