LE PATRIMOINE IMMOBILIER JAPY
- Dossier IA25001053 réalisé en 2013
- Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Historique
En 1910, la société Japy Frères réunit autour de Beaucourt une douzaine d’usines employant 6000 ouvriers et produisant de l’horlogerie, des ustensiles de cuisine, des plaques émaillées, des moteurs, de la quincaillerie, du mobilier, des machines agricoles, des pompes, etc.
Le berceau de la société se situe à Beaucourt, faisant alors partie du Haut Rhin (actuellement Territoire de Belfort) où Frédéric Japy fait construire en 1777 une fabrique d’ébauches de montres. Il y emploie des machines-outils, certes manuelles, mais qui permettent de mécaniser certaines opérations d’usinage sur des pièces d’ébauches. Voué au succès, ce procédé sera appliqué aux articles de grosse horlogerie à la manufacture de Badevel, fondée vers 1815 non loin de Beaucourt, dans le Doubs où apparaissent d'autres usines. Reprise par les fils de Frédéric Japy, la société se diversifie et se lance au début du 19e siècle dans la fabrication de visserie et de quincaillerie (Beaucourt, Etupes), d’articles ménagers en fer étamé puis émaillé (Fesches-le-Châtel, Bart), puis des moteurs (thermiques, électriques) et du matériel agricole (Dasle), des machines à écrire, tout en poursuivant son activité horlogère (Seloncourt).
Contrainte d’ouvrir en 1928 son capital à des investisseurs extérieurs et transformée en société anonyme, Japy Frères se scinde en 1954 en quatre entités autonomes, correspondant aux quatre branches de fabrication : mécanographie, visserie-boulonnerie, électromécanique et équipements ménagers. L’année 1979 marque la fin de cette entreprise, dont certaines activités seront poursuivies sous d’autres raisons sociales, à Beaucourt, ou Fesches-le-Châtel - Dampierre-les-Bois.
Dans un contexte de forte désindustrialisation, cette situation a réservé des issues très variables au patrimoine immobilier des usines Japy. Première d’entre toutes, la Pendulerie de Beaucourt a pu être partiellement sauvegardée au prix d’une reconversion à vocation d’habitat en 1984. Elle accueille aujourd’hui le musée Japy. Certaines, telle l’usine de la Casserie à Fesches-le-Châtel, aujourd’hui occupée par la société Cristel, ont bénéficié d’une réhabilitation respectueuse du lieu tout en poursuivant leur projet industriel (idem pour la Scop des Pompes Japy). D’autres enfin, malgré leur représentativité architecturale et leur valeur patrimoniale (usines d’horlogerie de Badevel ou de Berne à Seloncourt), ont été détruites au détour des années 1980 à cause de leur état de dégradation avancée.
Période(s)
Principale :
- 19e siècle
- 20e siècle
Source(s) documentaire(s)
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Grassias, Ivan. Sur les traces de "l'empire" Japy. – Salins-les-Bains : MTCC, 2001
Grassias, Ivan. Sur les traces de "l'empire" Japy. – Salins-les-Bains : MTCC, 2001 -
Lardière, Bernard. Japy. Sites et architecture : Franche-Comté, 1993
Lardière, Bernard. Japy. Sites et architecture : Franche-Comté / Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté, Service régional de l'Inventaire ; photogr. Yves Sancey, Jérôme Mongreville. - Paris : Erti éditeur, 1993. 44 p. : ill. ; 30 cm. (Images du Patrimoine ; 35). -
Lamard, Pierre. Cristel - Fesches-le-Châtel. In : Cilac, n° 34, 1999
Lamard, Pierre. Cristel - Fesches-le-Châtel. In : Cilac, n° 34, 1999 -
Lamard, Pierre. Histoire d'un capital familial au XIXe siècle : le capital Japy (1777-1910), 1988
Lamard, Pierre. Histoire d'un capital familial au 19e siècle : le capital Japy (1777-1910). - Belfort : société d’Emulation, 1988, 358 p.
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Thématiques :
- patrimoine industriel du Doubs
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