Fortifications royales et nationales en Bourgogne-Franche-Comté du 16e siècle au 20e siècle

La région a connu une militarisation importante au cours des siècles passés. Les fortifications font ainsi partie intégrante du paysage local et constituent un patrimoine à conserver et à valoriser.

Étude en cours
Salins-les-Bains (39), fort Saint-André : porte d'entrée. © phot. T. Kuntz / Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine, 2022

Le terme « fortification » renvoie à des formes d’architecture diverses et variées. Ainsi la présente étude s’attache à étudier les édifices et les ouvrages royaux puis nationaux du 16e siècle au 20e siècle, période où la fortification évolue et s’adapte aux progrès constants de l’artillerie. Étudier les fortifications royales et nationales exclut de fait l’architecture féodale. 

Les premiers ouvrages royaux s’articulent autour de la Saône, qui sert de frontière naturelle entre l’ancien duché de Bourgogne, rattaché  au royaume de France depuis 1493, et le comté de Bourgogne (la Franche-Comté) alors détenu par les Habsbourg. Le 16e siècle marque l’affrontement entre François 1er, roi de France, et Charles Quint, empereur du Saint-Empire. Cette rivalité est due au fait que le royaume est encerclé par les provinces détenues par Charles Quint qui souhaite « récupérer » le duché de Bourgogne. La militarisation de la Saône se concrétise par la construction d’enceintes fortifiées de type bastionné, comme à Auxonne, Beaune, Saint-Jean-de-Losne, Seurre ou Chalon-sur-Saône, villes royales dont certaines conservent des traces de cette architecture.

Au 17e siècle, Louis XIV intègre définitivement la Franche-Comté au sein du territoire royal suite au traité de Nimègue (1678). Vauban, ingénieur militaire au service du Roi-Soleil, marque de son empreinte cette nouvelle province française en poursuivant la « ceinture de fer ». Il érige des citadelles à Besançon, Belfort, Salins-les-Bains ou encore le château de Joux, qui s’adaptent parfaitement au relief, renforçant ainsi son image de stratège hors norme.

Le 19e siècle constitue la dernière grande période de construction d’une architecture militaire dans la région avec les forts conçus par l’ingénieur et général Séré de Rivières. La ligne Maginot s’appuiera essentiellement sur les forts existants comme ceux des Rousses et de Joux par exemple ; elle sera complétée par des blockhaus installés entre 1938 et 1940.

L’enquête s’inscrit dans une opération thématique qui a pour objectif d’établir un état des lieux des édifices fortifiés, de les cartographier et de réunir dans une même base de données l’ensemble de ces ouvrages qui, pour certains, ont déjà fait l’objet d’une étude ponctuelle. La valorisation programmée à la fin de l'enquête, visera à sensibiliser les acteurs de la conservation du patrimoine et à mettre en valeur les sites étudiés, montrant ainsi l’importance, à l'échelle régionale, de l’architecture militaire en tant que patrimoine et facteur de dynamisme culturel et touristique.

 

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