VILLAGE DE FERRIÈRES-LÈS-SCEY
70 - Ferrières-lès-Scey
- Dossier IA70000909 réalisé en 2017
- Auteur(s) : Apolline Cade, Guillaume Gézolme
Historique
Le village présente un habitat aggloméré organisé en « village-rue ». Les fermes, qui représentent la majorité du bâti, se sont développées le long de deux axes principaux : la rue de Scey-sur-Saône – qui devient, à partir de la mairie, rue de Port-sur-Saône - et la rue de la Prairie. Deux types de fermes, de tailles variables et mitoyennes, s’articulent de part et d’autre de ces rues :
- les « fermes blocs », composées d’un seul corps de bâtiment et regroupant sous le même toit le logis, la grange et les écuries. Construites parallèlement à la rue, les travées de ces édifices sont lisibles en façade par la typologie des ouvertures : d’un côté les portes et les fenêtres d’habitation, de l’autre la porte charretière donnant accès à la grange, suffisamment haute et large pour rentrer le chariot, et la porte d’écurie aux dimensions plus modestes.
- les fermes « en retour d’équerre » : le corps de logis est perpendiculaire à la rue, tandis que la grange est en retrait, perpendiculaire à l’habitat et parallèle à la rue : c’est le cas du 10 rue de la Prairie, et du 7 rue de Scey-sur-Saône.
Nombreuses sont les fermes qui disposent de cours, placées à l’avant ou à l’arrière du corps de logis. Certaines possèdent même un puits : l’un d’eux est encore conservé rue de la Prairie et se situe devant de la façade de la ferme, probablement à proximité de la cuisine. Les matériaux utilisés sont identiques pour l’ensemble de ces bâtiments : les murs sont en moellons, les couvertures en tuiles mécaniques et les encadrements de baies en pierre de taille.
Les inscriptions gravées sur les linteaux de portes, les niches ou les pierres de fondation de certaines façades permettent parfois de dater les édifices ; quelques fermes remontent au XVIIe et au XVIIIe siècles : 1634 (n°7 rue du Tilleul), 1734 (n°10 rue de la Prairie), 1783 (impasse du Château), beaucoup d’autres datent du XIXe siècle.
Le village comprend aussi des édifices témoignant des diverses activités pratiquées par la population : le long de la rue de Port-sur-Saône se trouve un ancien séchoir à tabac. En effet, la culture du tabac a longtemps été autorisée sous l’Ancien Régime en Haute-Saône. C’est dans ce bâtiment que les feuilles, récoltées au fur et à mesure de leur maturité, étaient mises à sécher enfilées sur des fils ou fixées sur des perches. On trouve également, à l’angle de l’impasse du Château, l’ancienne maison du pâtre communal, ainsi qu’une ancienne maison d’aubergiste dans la rue de Port-sur-Saône : l’auberge se situait à l’étage et la partie inférieure du bâtiment était réservée à la conservation du vin.
La maison commune se situe au centre du village, face à la fontaine publique. Elle fut construite en 1862 par l'architecte vésulien Charles Dodelier, et abrite à la fois la mairie et l'école.
La gare la plus proche du village se trouve à Port-sur-Saône. En 1901, le conseil général de la Haute-Saône décide d'ajouter à l'étude du tracé du chemin de fer d'intérêt local projeté entre Vesoul, Mailley-et-Chazelot, Scey-sur-Saône et la Haute-Marne, celle d'un embranchement allant de Scey-sur-Saône à la gare de Port-sur-Saône. Le conseil d’arrondissement de Vesoul émet alors le vœu que le nouveau tracé passe par le village de Ferrières-lès-Scey. Cette option était en effet bien moins onéreuse que l'autre tracé envisagé qui passait par la rive gauche de la Saône, empruntant les villages de Chemilly et Vauchoux. On demanda alors aux communes intéressées de faire l’avance des frais d’étude mais le conseil municipal de Ferrières-les-Scey, estimant que la commune était suffisamment bien desservie par la gare de Port-sur-Saône, refusa, le 10 novembre 1901, de voter sa quote-part de 90 francs. L'extrait du registre des délibérations du conseil municipal rapporte par ailleurs que la population était opposée à ce projet en raison des accidents que pourrait provoquer le passage d’un train dans le village. Le 19 avril 1902, le conseil général prononça donc l’ajournement de l’étude d’une ligne de chemin de fer d’intérêt local reliant Scey-sur-Saône à Port-sur-Saône en passant par Ferrières-lès-Scey : le village ne fut ainsi jamais traversé par une voie de chemin de fer.
Le ruisseau de la Fontaine l'Hermite, canalisé sur l'ensemble de son parcours, traverse le village : il a permis d’alimenter en eau les lavoirs en pierre construits le long de son tracé, grâce à un système de vannes permettant de réguler le débit d’eau. Ces lavoirs ne sont plus en activité. Par ailleurs, une importante fontaine publique, conçue par l’architecte Louis Moreau en 1929, se dresse au milieu du village : elle se compose d'un abreuvoir, d'un rinçoir, d'un lavoir et d'une galerie couverte pour les laveuses. Des abreuvoirs en fonte et des bornes-fontaines ont également été placés dans les rues. En 1942, le conseil municipal estime qu’il serait utile de régler l’acquisition d’un terrain destiné à la construction d’un château d’eau, prévue dans les travaux d’adduction d’eau potable. Ce projet est approuvé par le préfet du département de la Haute-Saône et 1943, et Maurice Charles Henri Tillon vend un terrain à la commune à cet effet. Cet édifice a été complètement détruit et n'est plus visible actuellement.
En 1904, le conseil municipal, considérant que l’établissement d’une bascule publique dans le village serait d’une grande utilité pour les cultivateurs, ouvre un crédit de 1 800 francs, et acquièrT la bascule la même année. Un abri pour la protéger est construit en 1906, jugé nécessaire pour la conservation du pont à bascule. Il se situait route de Port-sur-Saône, à quelques de la remise de matériel d'incendie, mais n'existe plus aujourd'hui.
Les croix monumentales en pierre qui signalent chaque entrée du village ont été rétablies en 1809 suite à leur destruction au cours de la Révolution. En 1889, le conseil municipal décide d'ériger un oratoire dédié à la Vierge sur la route de Scey-sur-Saône, situé quelques mètres avant l'entrée du village. Il se compose d'un édicule de plan carré, couvert d'un toit en pavillon, et d'une statue de la Vierge debout sur un socle en pierre. Celui-ci porte plusieurs inscriptions, dont les noms des donatrices (RECONNAISSANCE A MARGUERRITE GRANTE 1890 NEE TILLON ET MARIE PAGE 1897 NEE MEUDRE) sur le côté droit, et les noms des membres du conseil municipal et du curé de Scey-sur-Saône sur le côté gauche.
Source(s) documentaire(s)
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232 E dépôt 28 / N2. Bois, eaux, propriétés et droits divers (1790-1947)
232 E dépôt 28 / N2. Bois, eaux, propriétés et droits divers. Papier, 1790-1947Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 232 E dépôt 28 / N2 -
232 E dépôt 26 / M1. Édifices publics, édifices du culte et cimetières (1806-1930)
232 E dépôt 26 / M1. Édifices publics, édifices du culte et cimetières. Papier, 1806-1930Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 232 E dépôT 26 / M1 -
3 O 239. Travaux communaux de Ferrières-lès-Scey
3 O 239. Travaux communaux de Ferrières-lès-Scey depuis 1809. Papier.- Cote du document : 3 O 239 -
229 s 2. Travaux publics
229 s 2. Travaux publics. Voies ferrées d'intérêt local. Ligne de Champlitte à Mornay. Papier.Lieu de conservation : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul - Cote du document : 229 s 2
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Zeller-Belville, Catherine. Histoires de fermes. Architecture rurale des Vosges méridionales, 2007
Zeller-Belville, Catherine. Histoires de fermes. Architecture rurale des Vosges méridionales : Exposition. Epinal, Conseil général des Vosges. 2007. - Epinal : Conseil général des Vosges, 2007. 152 p. : ill., plans, cartes ; 21 cm.
Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Dijon - Cote du document : R.HA 3820
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Heiny Claude (témoignage oral)
Heiny Claude, érudit local, Ferrières-lès-Scey.
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Informations complémentaires
Thématiques :
- val de Saône
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