USINE D'HORLOGERIE (USINE DE FOURNITURES POUR L’HORLOGERIE) FRÉSARD-VADAM PUIS FRÉSARD-PANNETON
25 - Charquemont
2 rue Cuvier
- Dossier IA25001178 réalisé en 2013 revu en 2014
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
En 1937, Joseph Frésard se met à son compte en créant la fabrique d'assortiments à cylindre (échappements) Frésard-Vadam.
Fils d'un autre fabricant d'assortiments à cylindre, Aster Frésard (1848-1912), Joseph était depuis 1911 associé à ses frères Constant et Victorin et à son beau-frère Paul Bessot (époux de sa sœur Constance) au sein de la société Frésard Frères et Bessot. Né en 1886 à Bure (Suisse) et mort en 1970, il est marié à Claire Vadam (1887-?), issue de cette famille de Maîche exploitant une société de transports, qui lui donnera cinq enfants (Simone, Élisabeth, Pierre, René et Hubert).
Au milieu des années 1930, Joseph reprend (reconstruit ?), non loin de sa maison (actuel 4 rue Cuvier) bâtie à la fin de la première guerre mondiale, un atelier parallèle à cette rue. Cet atelier a été édifié vers 1923 par Joseph Guillaume à côté de la ferme dont il est propriétaire (attestée sur le plan cadastral de 1811 sous le numéro E 24, celle-ci appartient au début du 19e siècle à Jean-Baptiste Triponney) et face à son usine établie aux 13 et 15 Grande Rue. Frésard agrandit son bâtiment à la fin de la décennie ou au tout début de la suivante, et lui adjoint des appartements au cours des années 1940 : l'ensemble présente alors un plan en L, avec une aile en retour à l'ouest.
Les enfants de Joseph Frésard sont partie prenante de sa société à l'exception de Pierre, sorti de l'école d'horlogerie de Cluses, qui a fondé la sienne en 1933 : les Établissements Frésard-Panneton, du nom de sa femme Damienne Panneton, fille de Georges Panneton, industriel et négociant de Morteau. Son entreprise, qui emploie trois ouvriers à ses débuts, est la première de Charquemont à réaliser des assortiments à ancre.
Les deux affaires sont installées dans le même local mais elles vont connaître une destinée inverse, liée au sort de leur fabrication : avec l'abandon progressif des mouvements à cylindre, celle de Joseph va diminuer jusqu'à ne produire que des pièces destinées à la réparation tandis que l'essor des échappements à ancre va doper celle de Pierre. Ce dernier est rejoint par ses frères en 1947 et la société devient le 1er février de cette année Sarl des Ets Frésard-Panneton (au capital de 10 000 F) puis Fabrique d'Assortiments Frésard-Panneton. Elle fusionne en 1950 avec la maison Clérian du Russey (Pierre Frésard a épousé en seconde noce Lucienne, une des deux filles de ce fabricant d'assortiments à ancre). Sarl au capital de 15 000 000 F en 1952, elle ouvre cette année un atelier de galvanoplastie dans son usine. Pour se développer, elle achète et démolit en 1951 la ferme et la forge du maréchal-ferrant Grandperrin (appartenant auparavant à Guillaume puis à un militaire, Georges Bierer). Elle la remplace par un bâtiment à usage d'atelier et de garage, qu'elle agrandit et dote d'un transformateur au cours de la même décennie (cette extension est inaugurée en 1955 ou 1956).
Devenue leader (puis le seul fabricant) dans son domaine, la société exploite en outre trois autres unités : à Maîche les Ets Elvé (17 rue du Général de Gaulle) de 1948 à 1990, au Russey les Ets Clérian de 1950 à 1982, et à Annemasse (Haute-Savoie) les Ets Frésard Frères (47 route des Vallées) dirigés par René. Elle produit également un mouvement automatique appelé Autodyne.
Face au déclin de la montre mécanique, concurrencée par la montre à quartz, elle diversifie ses activités et se reconvertit dans la micromécanique et l'électronique, ouvrant une nouvelle usine à Besançon (3 rue Gay-Lussac) à partir de la fin des années 1960. Elle est même, dans la seconde moitié de la décennie 1970, associée pendant quelques mois avec la société Cheval au sein de la Sofrelec pour fabriquer des quartz barreau (sous licence de la Société suisse pour l'Industrie horlogère). L'entreprise emploie 145 personnes en 1971 (elle en comptera au maximum 250, toutes unités confondues) et produit jusqu’à 22 millions d'assortiments ancre en 1978. Pierre (qui fut maire de Charquemont de 1950 à 1959) en cède la présidence à son frère Hubert en juillet 1980. Reprise par ses cadres en 1986, elle est placée en redressement judiciaire en septembre 1990.
Elle est achetée en avril 1991 par le SA suisse Nivarox-Far, propriétaire dès 1962 de la moitié de ses actions, qui ne conserve que l'établissement de Charquemont et fonde le 1er mai 1991 la SA Frésard Composants. Filiale du groupe Swatch ayant son siège social au Locle (10 avenue du Collège), Nivarox-Far est née en 1984 de la fusion, l'année précédente, de Nivarox SA (créée en 1933 à Saint-Imier et devenue une SA indépendante en 1937) et des Fabriques d'Assortiments Réunies (FAR), ces dernières apparues en 1932 par la réunion de plusieurs fabriques suisses d'assortiments à ancre. La société Frésard Composants fait construire en 2002 une nouvelle usine au 4 rue Pierre Frésard et délaisse l'ancien site qui, deux ou trois ans plus tard, est converti en immeuble d'habitation.
- 1ère moitié 20e siècle
- 3e quart 20e siècle
Description
Le bâtiment d'origine, vraisemblablement au plan en L, a été prolongé au nord par un retour et à l'ouest par une extension, apparemment réalisée en deux fois. Les constructions, aux murs de moellons calcaires enduits, sont coiffées de toits à longs pans à couverture de tuiles mécaniques. Celle d'origine présente des demi-croupes, les autres des croupes. Si la première compte un étage carré et un étage en surcroît, l'aile en retour a deux étages carrés et un comble, et l'extension un étage carré et un comble, partiellement transformé en étage en surcroît.
- calcaire
- béton
- moellon
- enduit
- enduit
- tuile mécanique
- 2 étages carrés
- étage de comble
- élévation à travées
- escalier dans-oeuvre
- énergie électrique achetée
Source(s) documentaire(s)
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171 W 3 Établissements classés (1950-1964)
171 W 3 Établissements classés (1950-1964)
Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 171 W 3 -
1132 W 389 Établissements classés (20e siècle)
1132 W 389 Établissements classés (20e siècle)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 1132 W 389 -
Papier à en-tête de la société J. Frésard-Vadam, 9 avril 1941
Papier à en-tête de la société J. Frésard-Vadam, 9 avril 1941Lieu de conservation : Collection particulière : Jean-Marie Bessot, Maîche -
Papier à en-tête des Ets Frésard-Pannetton, 25 septembre 1948
Papier à en-tête des Ets Frésard-Pannetton, 25 septembre 1948Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans -
Papier à en-tête des Ets Frésard-Pannetton, 1er septembre 1951
Papier à en-tête des Ets Frésard-Pannetton, 1er septembre 1951Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Bonnet, Fournet-Luisans -
Les Ets Frésard-Pannetton vous présentent le bloc automatique Autodyne [publicité et notice de montage], 3e quart 20e siècle
Les Ets Frésard-Pannetton vous présentent le bloc automatique Autodyne [publicité et notice de montage], s.n., s.d. [3e quart 20e siècle]Lieu de conservation : Collection particulière : Jacques Donzé, Charquemont
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[Plan de l'atelier de galvanoplastie], 1952
[Plan de l'atelier de galvanoplastie], dessin (tirage à l'ammoniaque), s.n., s.d. [1952], 51 x 62 cm, sans échelle [1/200 ?]Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 171 W 3 -
Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle)
Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr) -
Charquemont (Doubs) [la rue Cuvier vue du nord], 1er quart 20e siècle (après 1918)
Charquemont (Doubs) [la rue Cuvier vue du nord], carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle, après 1918], F. Joly libraire éd. à Charquemont, Ets. C. Lardier (CLB) impr. à Besançon. Porte la date 27 août 1925 (tampon) au recto.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces -
Charquemont (Doubs). 11059 - Vue aérienne [depuis l'ouest], entre 1950 et 1955
Charquemont (Doubs). 11059 - Vue aérienne [depuis l'ouest], carte postale, s.n., s.d. [entre 1950 et 1955], Éditions aériennes Cim, Combier impr. à MaconLieu de conservation : Collection particulière : Jacques Donzé, Charquemont -
En avion au-dessus de... 2. Charquemont (Doubs) [le quartier de la mairie vu du sud], années 1960 ?
En avion au-dessus de... 2. Charquemont (Doubs) [le quartier de la mairie vu du sud], carte postale, s.n., s.d. [années 1960 ?], Lapie éd. à Saint-MaurLieu de conservation : Collection particulière : Jacques Donzé, Charquemont -
[Projet de conversion du bâtiment en logements : ensemble de 7 plans, coups et élévations], 2004
[Projet de conversion du bâtiment en logements : ensemble de 7 plans, coups et élévations], dessin numérique, par l'architecte Patrick Masson, s.d. [2004].Lieu de conservation : Archives privées : Patrick Masson, Besançon
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Sirene, base de données de l'Insee consultable sur le site internet Score3.fr
Sirene, base de données de l'Insee consultable sur le site internet Score3.fr
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Anguenot, Robert. L'évolution du mouvement de montre, 1996
Anguenot, Robert. L'évolution du mouvement de montre. In De l'horlogerie aux microtechniques, 1965-1975 : actes du colloque / organisé par le Cetehor et le Musée du temps, Besançon, 9 et 10 février 1995. Besançon : Université de Franche-Comté, 1996, p. 61-66. -
Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au XIXe siècle, 1984
Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au 19e siècle. - Besançon : Technicmédia, 1984. 328 p. : ill. ; 28 cm. -
Chatelain, Emma. Nivarox-FAR SA, 2011
Chatelain, Emma. Nivarox-FAR SA. In Dictionnaire du Jura, 2011. Article consultable en ligne : http://www.diju.ch/f/notices/detail/8200 (consultation : 20 décembre 2013) -
Donzé, Jacques. Charquemont. Comment ? Pourquoi ? 1339-2010, 2010
Donzé, Jacques. Charquemont. Comment ? Pourquoi ? 1339-2010.- S.l. [Charquemont] : s.n. [l’auteur], 2010. 209 p. : ill. ; 30 cm. -
Henriot, François. L'École d’horlogerie de Morteau : témoignages et souvenirs, 1998
Henriot, François. L'École d’horlogerie de Morteau : témoignages et souvenirs. - S.l. [Morteau] : s.n. [Impr. Bobillier], 1998. 244 p. : ill. ; 23 cm. -
Mathieu, Philippe. Rolex convoite l'horlogerie de Frésard Panneton, 1991
Mathieu, Philippe. Rolex convoite l'horlogerie de Frésard Panneton. Les Échos, n° 15 853, 21 Mars 1991, p. 24. -
Monnet, Bruno ; Sichler, Guy. Charquemont, Fournet-Blancheroche, 1770-1890, 2012
Monnet, Bruno ; Sichler, Guy. Charquemont, Fournet-Blancheroche, 1770-1890. - [S.l.] : Association Pages d'histoire, 2012. 435 p. : ill. ; 30 cm. -
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm. -
Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973, 2003
Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973. - Besançon : Université de Franche-Comté, 2003. 56 p. : ill. ; 30 cm. Mém DEA : histoire industrielle : Besançon : 2003 ; 51. -
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, 1991
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991. 243 p. : cartes postales ; 31 cm.
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Bessot Jean (témoignage oral)
Bessot Jean, fils d'André Bessot, horloger et décolleteur. Charquemont -
Donzé Jacques (témoignage oral)
Donzé Jacques, ancien horloger, historien de Charquemont -
Prêtre Jean-Luc (témoignage oral)
Prêtre Jean-Luc, responsable du site Frésard Composants, de Charquemont
À voir
Informations complémentaires
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