SITE D'ÉCLUSE N° 49 DE LA MALATE (CANAL DU RHÔNE AU RHIN)
25 - Besançon
La Malate - Malate - 35 chemin de la Malate
- Dossier IA25000400 réalisé en 2003 revu en 2006
- Auteur(s) : Vania Jacquelet, Laurent Poupard
Historique
En 1823, dans son projet pour la traversée de Besançon par le canal du Rhône au Rhin, le chevalier Picot de Moras, ingénieur en chef de la place de Besançon, propose le remplacement du barrage du moulin de Rivotte par un autre à construire à la Malate, en amont de la ville. Ce nouvel ouvrage doit être accompagné par une écluse à sas submersible, de 2, 35 m de chute, et une maison éclusière (agrandie par la suite). Le projet est approuvé le 22 avril 1826 par le ministre de l'Intérieur, Corbière, et les travaux en sont confiés au service des Ponts et Chaussées. Définis par l'ingénieur en chef Rance, ils sont adjugés le 22 décembre 1827 à l'entrepreneur Etienne Boussard, de Froidefontaine. Les ouvrages sont bâtis en 1829 et 1830 avec des pierres provenant des carrières de Chailluz et, pour partie, d'une carrière ouverte juste en amont de la maison de l'éclusier. L'adoption de la loi Freycinet impose un allongement des écluses à 38, 50 m de longueur utile et l'obtention d'un mouillage minimum de 2 m sur les buscs. A la Malate, la topographie impose soit la construction d'une nouvelle écluse précédée d'une dérivation de 290 m (pour un coût de 225 000 F), soit l'abaissement du radier de l'écluse existante (estimé à 50 000 F environ) ce qui impose de reprendre les bajoyers en sous-oeuvre. Cette opération, préconisée le 18 avril 1882 par l'ingénieur Paul Schoendoerffer, est risquée et doit être précédée d'un essai. Approuvée par le ministère le 11 mai suivant, elle est menée avec succès sur toute la longueur de l'écluse durant le chômage de cette année. Le 28 septembre 1883, Schoendoerffer rend son projet pour l'allongement de l'ouvrage, avec réfection du perré de 20 m la protégeant vers l'aval. Les pierres sont à prendre dans les carrières de la Malate (pierres cassées), de l'Abbaye-Damparis ou Dole (carrières Javelle, Violet ou Lagé) dans le Jura (pierres de taille), d'Aveney (moellons épincés et libages) et de la Malcombe (moellons smillés). Validés par la décision ministérielle du 14 février 1884, les travaux sont réalisés en 1887 par l'entrepreneur Claude Gaucher, de Lichères-sur-Yonne (?). Dans le cadre du 3e Plan de Modernisation et d'Equipement (1957-1961), il est prévu de porter le mouillage du canal à 2, 60 m afin d'obtenir un tirant d'eau (enfoncement) de 2, 20 m : le tonnage transporté par les péniches passerait alors de 280 à 350 t. L'augmentation du mouillage devant être obtenue par un relèvement du plan d'eau de 0, 40 m, l'ingénieur Escoffier demande à tester un système permettant de limiter l'impact de ces travaux sur l'importance des crues. Il fait donc installer en 1959-1960 une vanne clapet dans le barrage, solution qui n'est reprise dans aucun autre barrage du canal. Le mur guide installé en amont date peut-être de cette époque. La manoeuvre de l'écluse est électrifiée en 1964-1965, sous la direction de l'ingénieur Lanchy, par la SARL Ateliers Dagot, d'Arc-lès-Gray (Haute-Saône), puis est automatisée en 1990.
- 2e quart 19e siècle
Rance, ingénieur des Ponts et Chaussées. 19e siècle.
Etienne Boussard, entrepreneur. 19e siècle.
Paul Schoenderffer, ingénieur civil.
Claude Gaucher, entrepreneur à Lichères-sur-Yonne (?) (Yonne). 19e siècle.
Description
L'écluse est édifiée en lit de rivière, rive gauche, au point kilométrique 76, 285. Construite en pierre de taille, elle a été agrandie et rehaussée avec du béton. Elle est précédée par un mur guide en trois sections, associant piliers en béton, supports métalliques et lisses en bois, et se poursuit vers l'aval par un perré maçonné formant digue. Longue de 38, 50 m et large de 5, 20 m (dimensions utiles), elle est munie de deux portes automatisées, à deux vantaux métalliques équipés de vantelles glissantes (à guillotine). Sa hauteur de chute est de 2, 63 m. Le poste de commande est un édicule en maçonnerie enduite, en rez-de-chaussée, recouvert d'un toit en appentis. La maison de l'éclusier, aux murs de moellon enduit, associe étage de soubassement, desservi par un escalier extérieur droit, rez-de-chaussée surélevé et étage en surcroît, accessible par un escalier dans-oeuvre. Elle est coiffée d'un toit à longs pans. L'extension au sud-ouest, en appentis, a un étage de soubassement en pierre de taille apparente et un rez-de-chaussée. La porte d'entrée est sommée d'une corniche, celle du soubassement (sur la façade arrière) est encadrée par deux baies horizontales étroites. Les toitures sont protégées par des tuiles mécaniques.
- calcaire
- béton
- métal
- bois
- pierre de taille
- moellon
- enduit partiel
- tuile mécanique
- étage de soubassement
- en rez-de-chaussée surélevé
- étage en surcroît
- élévation à travées
- escalier dans-oeuvre,
- escalier isolé,
- escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
Source(s) documentaire(s)
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Besançon : extrait du plan cadastral, 2006, section KL.
Besançon : extrait du plan cadastral, 2006, section KL. -
Allongement des écluses n° 49 et 52. Ecluse n° 49 de la Malate. Plan et coupes, 1883.
Allongement des écluses n° 49 et 52. Ecluse n° 49 de la Malate. Plan et coupes, 1883. Dessin sur calicot (plume, lavis), 28 septembre 1883, 31 x 202 cm, par Schoendoerffer, Paul (ingénieur civil)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 S 383 -
Abaissement du radier de l'écluse n° 49 de la Malate. Plan et coupes, 1882.
Abaissement du radier de l'écluse n° 49 de la Malate. Plan et coupes, 1882. Tirage (lavis), 18 avril 1882, 31 x 190 cm (coté), par Schoendoerffer, Paul (ingénieur civil)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 S 385 -
[Vue d'ensemble du barrage du de l'écluse depuis l'aval], 1ère moitié 20e siècle.
[Vue d'ensemble du barrage du de l'écluse depuis l'aval], 1ère moitié 20e siècle. Photographie, s.d. [1ère moitié 20e siècle], par Manias (photographe) (attribution incertaine)Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : Fonds Manias, MA250121P -
Plan de l'écluse et du barrage de la Malate avec l'élévation des perrés déjà exécutés et à construire, 1831.
Plan de l'écluse et du barrage de la Malate avec l'élévation des perrés déjà exécutés et à construire, 1831. Dessin (plume), 25 février 1831, 54 x 40 cm (coté), par Formet (attribution incertaine)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 S 202 -
[Vue d'ensemble plongeante sur la vallée du Doubs du le site d'écluse de la Malate, depuis l'aval], 1ère moitié 20e siècle.
[Vue d'ensemble plongeante sur la vallée du Doubs du le site d'écluse de la Malate, depuis l'aval], 1ère moitié 20e siècle. Photographie, s.d. [1ère moitié 20e siècle], par Manias (photographe) (attribution incertaine)Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : Fonds Manias, MA250035PY
À voir
Informations complémentaires
- le canal du Rhône au Rhin
- maison
- écluse
- digue
- chemin de halage
- escalier indépendant
- jardin potager
- carrière
- poste de commande
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine