PEINTURES MONUMENTALES
21 - Beaune
64 rue de Lorraine
- Situé dans : Théâtre municipal
- Emplacement : Plafond de la salle, garde-corps des premières loges d'avant-scène
- Dossier IM21008493 réalisé en 1996 revu en 2021
- Auteur(s) : Claudine Hugonnet-Berger, Virginie Inguenaud, Laurent Poupard
Historique
Le décor est contemporain de la construction du théâtre (1860-1862). Il a été exécuté par les peintres-décorateurs parisiens Charles Cambon et Joseph François Désiré Thierry (plafond et rideau de scène) et par le Beaunois Hippolyte Michaud (garde-corps des premières loges d'avant-scène). Seul celui des loges d'avant-scène a été entièrement conservé (il a été restauré en 1988 ou 1989).
- 3e quart 19e siècle
Date de naissance : 21/04/1802 - date de décès : 21/10/1875
Cambon, Charles Antoine (1802-1875). Peintre et décorateur de théâtre français, élève puis collaborateur de Ciceri. Travaille habituellement seul mais collabora avec Philastre (de 1832 à 1847) et avec Joseph Thierry. Habite à Paris, au 2 rue du Faubourg-Saint-Denis en 1824, au 95 rue de Turenne en 1875. (Source : L'Art lyrique français, https://www.artlyriquefr.fr/personnages/Cambon%20Charles%20Antoine.html)
Date de naissance : 13/03/1812 - date de décès : 11/10/1866
Thierry, Joseph François Désiré (1812-1866). Entre à l'école des Beaux-Arts de Paris en 1831. Elève de Gros. Peintre décorateur associé à Charles Cambon. Chevalier de la Légion d'honneur en 1863. (Source : La Chronique des Arts et de la Curiosité, 1866, p. 246. https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/cac1866/0254)
Date de naissance : 20/08/1823 - date de décès : 05/09/1886
Michaud, Claude Hippolyte (1823-1886). Peintre. Admis à l'école des Beaux-Arts de Paris en 1843. Nommé conservateur du musée des Beaux-Arts de Beaune vers 1864. (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hippolyte_Michaud).
Description
Des motifs décoratifs en stuc peint sont présents sur le garde-corps des balcons (frise en partie basse et en partie haute), sur et dans le prolongement des pilastres encadrant les loges d'avant-scène et sur le garde-corps de ces loges, qui porte en outre au 1er niveau un médaillon figuré peint.
- peinture murale
- gypserie
- enduit, support (?), peinture à l'huile
Dimensions non prises.
Le plafond était à l'origine orné d'une balustrade en trompe-l'oeil décorée de guirlandes et s'ouvrant sur un ciel nuageux. Le garde-corps des premières loges d'avant-scène présente un décor floral en stuc encadrant un médaillon figurant la Comédie (côté jardin) et la Tragédie (côté cour).- ornement à forme architecturale balustrade guirlande nuées
- allégorie Comédie
- allégorie Tragédie
Le nom en grec de chaque allégorie est peint à côté de la figure, dans le médaillon.- inscription donnant l'identité du modèle, sur l'oeuvre, grec, peint
- oeuvre mutilée
- Le décor du plafond a disparu.
Source(s) documentaire(s)
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Archives municipales de Beaune : 4 M 7 Théâtre municipal. 1859-1986.
Archives municipales de Beaune : 4 M 7 Théâtre municipal. 1859-1986.
(Ancienne cote : M IV § 14 art. 2.)Lieu de conservation : Archives municipales, Beaune - Cote du document : 4 M 7
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Hugonnet-Berger, Claudine ; Maulmin, Pascale de ; Sonnet, Bernard. Théâtres en Bourgogne : architectures du spectacle 1800-1940. 1996.
Hugonnet-Berger, Claudine ; Maulmin, Pascale de ; Sonnet, Bernard. Théâtres en Bourgogne : architectures du spectacle 1800-1940 / Service régional de l'Inventaire général, Direction régionale des Affaires culturelles de Bourgogne ; photogr. Michel Rosso ; carte Alain Morelière. Dijon : Direction régionale des Affaires culturelles, 1996. 28 p. : ill. ; 23 cm. (Itinéraires du Patrimoine ; 124). -
Inauguration du théâtre de Beaune. 10 décembre 1862.
Inauguration du théâtre de Beaune. Journal de Beaune. 10 décembre 1862.
À voir
Informations complémentaires
Inauguration du théâtre de Beaune. Journal de Beaune. 10 décembre 1862.
L'ouverture de notre nouvelle salle de spectacle était annoncée chaque jour, et attendue avec impatience depuis quelque temps ; elle a eu lieu enfin samedi soir, six décembre. Nous savons que la construction d'un théâtre, surtout en province, est une affaire très-compliquée par les détails de toute nature qu’elle comporte. Quelle que soit la prévoyance de l’architecte, il se trouve presque toujours une cause de retard au moment où l'on croit toucher au but ; c'est une livraison qui n’arrive pas à temps promis, un accident fortuit qu'il faut réparer ; toutes choses dont notre exigence ne tient pas compte et qui sont les petites misères d'une pareille entreprise. Aussi, malgré cette différence de quelques jours, devons-nous savoir gré à M. Goin et aux artistes qui l'ont secondé, d'avoir répondu aussi tôt à l'appel impatient du public.
D'ailleurs, comme on le dit vulgairement, nous n'avons pas perdu pour attendre, et nous voici en possession d'un théâtre charmant, et que bien des villes, supérieures à la nôtre en population, nous envieraient.
La façade, élevée au-dessus d'un large perron, et à laquelle il ne manque pour être complète que les deux statues qu'attendent les niches vides, est d'une élégante simplicité. Le péristyle, les couloirs, les escaliers conduisant aux deux premières galeries, et en général tous les dégagements intérieurs, nous ont paru bien appropriés et fort commodes. Nous trouvons, il est vrai, les portes des loges un peu basses, mais nous n'avons pas appris que personne jusqu’ici se soit décapité en entrant.
La salle offre un aspect très-gracieux et tout à fait séduisant ; le ton en est doux et harmonieux ; rien de criard, rien de lourd dans la décoration sobre et de bon goût. Au-dessus des trois galeries, tapissées d'un fond rouge-clair, et dont les devants, blanc et or, sont ornés, suivant les étages, d'entrelacs, de cartouches et de médaillons en camaïeu, reliés par des guirlandes de fleurs, le plafond, porté sur des voussures, s'élève comme un dôme d'azur pâle entouré d'une balustrade fleurie, et coupé de treillages à jour qui ouvrent à l'oeil ravi les perspectives éthérées. Cet effet est d'une illusion pleine de charme et de fraîcheur.
Les loges d'avant-scène, encadrées par des pilastres, et plus mouvementées que celles des galeries, sont drapées de velours dont la couleur pourpre tranche vigoureusement sur les devants, blanc et or, de style néo-grec, comme l'ensemble de la salle. Les deux loges à salon des premières nous offrent, au milieu de l’enroulement de leurs rinceaux, deux médaillons dus au pinceau brillant et habile de notre compatriote Hippolyte Michaud, et représentant, sur fond d'or, les figures de la Tragédie et de la Comédie, d'un beau caractère et très-largement peintes.
Le rideau attire l'oeil du spectateur par une composition originale et d'une grande distinction. Entre les plis opulens d'une draperie pourpre à demi ouverte et rehaussée d'une riche crépine d’or, se déroule une sorte de tapisserie à fonds gris perle, entourée d'ornements dans le goût du siècle dernier ; au centre se détache un cippe de marbre blanc, dont la base est jonchée d'attributs scéniques ; sur le chapiteau, s'ébattent deux colombes aux ailes frémissantes, - symbole de l'amour, inépuisable thème du théâtre antique et moderne ; au-dessus se balancent les blanches couronnes de l'hyménée. L'agencement du rideau proprement dit, avec la partie supérieure ou manteau d’Arlequin, est des plus heureux. Des plis magistralement dessinés, partant des frises de l'avant-scène, viennent s'attacher à un écusson timbré d'un raisin, et portant pour légende ces mots qui figuraient autrefois, nous dit-on, dans les armoiries de Beaune : CAUSA NOSTRAE LAETITIAE. Ce rideau, qui sort des compositions ordinaires, est certes un des mieux réussis que nous connaissions.
Les décors sont à l'avenant. La première représentation nous a déjà fait voir un palais d'architecture italienne du XVIe siècle, rappelant dans ses splendides perspectives le palais Doria de Gênes, et un délicieux fond de parc aux pelouses verdoyantes, aux grands arbres frissonnants, et parsemé d'admirables massifs de pivoines et de roses trémières. Nous avons connaissance des autres décors, et nous pouvons affirmer qu'ils ne le cèdent nullement en mérite à ceux dont nous venons de parler.
Nos éloges ne sauraient rien ajouter à la réputation de M. Cambon, l'auteur des peintures de la salle et des décors de la scène ; disons seulement qu’il a été dans cette oeuvre à la hauteur de son talent et de sa juste renommée. Mais rendons grâce à notre municipalité d'avoir eu l'heureuse inspiration de s'adresser à cet éminent artiste.
Au dire des gens du métier, la scène est parfaitement machinée et offre toutes les ressources d'un grand théâtre.
Par contre, le système d'éclairage laisse à désirer ; si nous l'avons trouvé suffisant pour la scène, il nous a paru très-défectueux pour la salle. Que ce soit défaut de pression ou de qualité du gaz, ou bien encore insuffisance de becs, il nous semble difficile que les choses restent en cet état, et nous appelons sur ce point l’attention de qui de droit.
Quant au foyer, il n'est pas encore meublé. Malgré ses proportions peut être un peu exiguës, nous pensons qu'il suffira à sa destination.
- recensement des peintures murales
- salles de spectacle de Bourgogne-Franche-Comté
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