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MAISON PUIS AUBERGE DITE HÔTEL DE L'UNION ET BUREAU DE POSTE, ATELIER D'OUTILLAGE D'URBAIN COMTE, MAISON DE NÉGOCIANT DÉMOLY-TISSERAND

25 - Les Gras

5-6 place de la Libération et du Souvenir français

  • Dossier IA25001624 réalisé en 2016 revu en 2017
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Façade antérieure, de trois quart gauche. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Représentée sur le plan cadastral de 1816, la maison date du 18e siècle ou du tout début du 19e siècle. En 1816 déjà, elle est divisée en deux : la partie sud (cadastrée E 47), accompagnée d'un bûcher (E 48), appartient à Claude Ferdinand Garnache-Creuillot (1770-1830), également propriétaire d'une ferme au long de la Grande Rue (E 139, actuel n° 10 Grande Rue) ; la partie nord (E 45) et ses jardins (E 43 et 46) sont aux mains de la veuve et des héritiers du maître taillandier Claude Antoine Nicod (1768-1804), frère de François Xavier Nicod, autre taillandier qui s'établira vers 1823 au Dessus de la Fin. La partie sud passe vers 1839 à François Augustin Ferdinand Garnache-Creuillot (né en 1799), un fils de Claude Ferdinand. Maire des Gras en 1832, François Augustin Ferdinand est dit tourneur sur métaux et agent-voyer à Morteau. Il est fabricant d'outillage dès 1823 : à cette date, il emploie quatre ouvriers pour fabriquer, avec 400 kg de cuivre, "200 douzaines de chalumeaux de divers numéros, 150 [douzaines de] compas d'épaisseurs dits 8 de chiffres à alidade ou arc régulateur, 10 [douzaines de] porte verres, 30 [douzaines d'] outils à river, etc. et différens autres outils suivant les demandes". Par son mariage (en 1826) avec Marie Hélène Nicod (1805-1838), nièce de Claude Antoine Nicod, il récupère la partie nord. Les deux sont de nouveaux séparées au milieu de la décennie 1860 et vont connaître des destins différents. La partie sud est acquise vers 1867-1868 par l'aubergiste Jules Dornier. Elle est reprise en 1870 par sa veuve Ludivine Bouthiaux puis par leur fils Louis, dit hôtelier et tourneur sur métaux (son frère Armand est lui aussi fabricant de fournitures d'horlogerie, depuis 1898 au moulin du Bas puis à partir de 1919 à celui du Haut, au 6 rue du Moulin). Au décès de Louis Dornier en 1905, l'hôtel de l'Union est tenu par sa femme Elisa Tisserand. Urbain Comte, qui lui succède par la suite dans le bâtiment, est hôtelier mais aussi (en hiver) fabricant de manches d'outils pour graveurs. Vers 1926, cette partie du bâtiment est achetée par le frère d'Elisa, le marchand d'outillage Louis Tisserand (1875-1941), qui a fondé son affaire en 1898 (il était tout d'abord fabricant d'outils d'horlogerie avant de se lancer dans leur commercialisation). Tisserand, qui conserve son établissement au 18 Grande Rue, loue les locaux, occupés notamment par un café (qui disparaît vers 1946). Au milieu du 20e siècle, sa veuve les laisse à sa fille Madeleine et à son gendre Marc Démoly, également grossistes en outillage et travaillant seuls. L'affaire Démoly-Tisserand disparaît en 1972. Quant à la partie nord, elle est passée vers 1864 à Constant Létondal (né en 1830), dit messager aux Gras puis à Villers-sous-Chalamont. Elle abrite au début du 20e siècle et jusque dans les années 1930 le bureau de poste puis elle est acquise par Aubin Baron (1895-1966), qui y a peut-être un atelier. La maison n'abrite plus d'activité productive et ne sert plus que d'habitation.
Période(s)
Principale :
  • 18e siècle
  • 1er quart 19e siècle

Description


La maison a des murs en moellons calcaires enduits, protégés par un essentage de planches à l'ouest sur la façade postérieure du n° 6 et au nord sur son mur pignon (au rez-de-chaussée surélevé et à l'étage en surcroît, où elle associe rang pendu et lambrichure). Elle est coiffée d'un toit à longs pans, pignons couverts et couverture de tuiles mécaniques, dont le centre est marqué par la souche du tué (grande cheminée). Elle comporte un sous-sol, un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé (accessible de plain-pied à l'ouest) et un étage en surcroît, desservis par des escaliers dans-oeuvre. Les baies ont des linteaux délardés en arc segmentaire. La façade antérieure (à l'est) est percée, de chaque côté de la travée centrale (formée d'une porte et d'une porte-fenêtre superposées), de deux travées de fenêtres horlogères (dans la partie droite, celle du rez-de-chaussée la plus proche de l'axe central a été murée lorsqu'une nouvelle porte a été ouverte à côté d'elle) ; le mur pignon nord présente aussi des fenêtres multiples et une fenêtre horlogère.
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • sous-sol
  • étage de soubassement
  • en rez-de-chaussée surélevé
  • étage en surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre,
  • escalier isolé,
Typologie :
  • baie horlogère

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 298 Cadastre de la commune des Gras, 1814-1967
    3 P 298 Cadastre de la commune des Gras, 1814-1967
    - 3 P 298 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Vergne et Garcin, 1816
    - 3 P 298/1 : Registre des états de sections (1816-1818)
    - 3 P 298/2, 5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1822-1875
    - 3 P 298/3-4 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914
    - 3 P 298/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
    - 3 P 298/7 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1967
    - 3 P 298/8 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1967
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 298
  • Notice sur les fabriques de la commune des Gras, pour être adressée à monsieur le sous-préfet de Pontarlier en exécution de sa lettre du 17 mars 1823, dressé sur les renseignements qui lui ont été produits par les fabricans, par Garnache, le 9 avril 1823
    Notice sur les fabriques de la commune des Gras, pour être adressée à monsieur le sous-préfet de Pontarlier en exécution de sa lettre du 17 mars 1823, dressé sur les renseignements qui lui ont été produits par les fabricans, par Garnache, le 9 avril 1823. Photocopie d'un document conservé aux Archives départementales du Doubs
    Lieu de conservation : Collection particulière : Louis Girard, Grand’Combe-Châteleu
  • Sites pittoresques de Franche-Comté - Les Gras (Doubs) - La place et la poste, [1er quart 20e siècle]
    Sites pittoresques de Franche-Comté - Les Gras (Doubs) - La place et la poste, carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle], C. Lardier éd. à Besançon (CLB).
    Lieu de conservation : Collection particulière : Elisabeth Bonnet, Les Gras
  • Les Gras (Doubs). 22157 A - Vue aérienne [le village vu du sud], 2e quart 20e siècle [après 1930]
    Les Gras (Doubs). 22157 A - Vue aérienne [le village vu du sud], carte photographique, par Combier ?, s.d. [2e quart 20e siècle, après 1930], Ed. aériennes Combier Impr. à Mâcon
    Lieu de conservation : Collection particulière : Elisabeth Bonnet, Les Gras
  • Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques
    Guichard, Jean-Marie. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Mus-Garnache-Creuillot, Marie-José. Recherches généalogiques
    Mus-Garnache-Creuillot, Marie-José. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Laithier, René. Fabricants d’outils pour horlogers bijoutiers de la commune des Gras. Les artisans de la fin du 19e à la fin du 20e siècle, 1990
    Laithier, René. Fabricants d’outils pour horlogers bijoutiers de la commune des Gras. Les artisans de la fin du 19e à la fin du 20e siècle. - 1990. 4 f. dactyl. Porte la mention : "Liste non exhaustive établie en 1990, par René Laithier, les Epaisses, Les Gras".
    Lieu de conservation : Collection particulière : Rémy Cerf, Les Gras
  • Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, 1978
    Vuillet, Bernard. Le val de Morteau et les Brenets en 1900, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1978. 294 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Petitjean Guy (témoignage oral)
    Petitjean Guy, ancien propriétaire de la maison Georges Vernier, commerce de fournitures et outils d'horlogerie. Les Gras
  • Tisserand Roger (témoignage oral)
    Tisserand Roger, fils d'Arsène Tisserand, ancien agriculteur. Les Gras
  • Bonnet Elisabeth (témoignage oral)
    Bonnet Elisabeth, fille d'André Dornier. Les Gras

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : maison, auberge, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • escalier indépendant
  • rampe d'accès
Carte interactive
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