LE DÉCOR DU THÉÂTRE ET DU FOYER : LAMBRIS DE HAUTEUR, PEINTURE MONUMENTALE, DESSIN ET CHEMINÉE
21 - Chevigny-en-Valière
23 rue Mercey
- Situé dans : Ferme de vigneron puis château des Tourelles
- Emplacement : Communs : théâtre et foyer
- Dossier IM21013391 réalisé en 2022
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
Le théâtre et le foyer sont créés entre 1885 et 1897 ; la date 1890 est portée au crayon sur le mur du théâtre. Le commanditaire, Louis Brossard, fait réutiliser des éléments de décor provenant d'hôtels parisiens ou en fait réaliser suivant ses dessins. Il explique ses motivations dans ses mémoires : "comme j'avais la passion de la décoration, je me suis plu à faire de ce théâtre une véritable bonbonnière, non pas pour y faire jouer un jour la comédie, mais pour le seul plaisir de donner libre cours à mes penchants artistiques". Il ajoute : "Je me suis donc borné à faire exécuter la grande loge centrale, entièrement capitonnée de satin blanc, sans y ajouter des loges latérales. Le style de l'ensemble est assez étrange qui rappelle l'égyptien, le persan et le chinois. Les cinq grandes portes Louis XV proviennent de la démolition de l'hôtel du marquis de Canisy, rue Lafayette, à Paris. Un magnifique lustre de Venise assure l'éclairage. Un théâtre doit nécessairement comporter un foyer. Comme la place manquait, je fis mettre en place une poutre de fer sur toute la largeur du bâtiment, en surplomb au-dessus de la cour de la ferme. J'ai obtenu ainsi un espace de 6 m x 10 m. Les boiseries des murs viennent de la démolition d'un hôtel de la place des Victoires, à Paris. Le plafond de bois à caissons a été exécuté sur mes dessins. Les menuiseries destinées à recevoir les vitraux proviennent du pavillon de l'Amérique du Sud, à l'Exposition Universelle de 1878. La grande cheminée en marbre griotte des Flandres a été exécutée en Belgique." L'hôtel de la place des Victoires évoqué par Brossard est peut-être celui démoli en 1885 lors du percement de la rue Etienne-Marcel, tandis que le pavillon de l'Amérique du Sud correspond au pavillon dit de l'Amérique centrale et méridionale sur les dessins de l'architecte Alfred Vaudoyer (également auteur des élévations des pavillons du grand-duché de Luxembourg, de la république de Saint-Martin et d'Andorre et de la principauté de Monaco). Le décor de la coupole a été restauré entre 1976 et 1996 par Caroll Roughol ; le nom d'un autre restaurateur, Michel de Haese, est visible près de la cheminée, avec la date 1995. Les panneaux du foyer peints de personnages néo-renaissance ont été volés entre 1996 et 2020 ; les statuettes de sirènes occupant le centre des fausses niches ont également disparu.
- 4e quart 19e siècle
Date de naissance : 26/02/1819 - date de décès : 1907
Brossard, Louis (1819-1907). Né à Beaune, fils d'un juge au tribunal civil de Chalons-sur-Saône, Noël-Mathurin Brossard, et d'Anne-Flavie Terrand, propriétaire du domaine de Chevigny. Marié en 1863 avec Marie-Rose-Caroline Durand du Paisseau, de Poitiers. Avocat, rentier à Paris.
Date de naissance : 13/03/1846 - date de décès : 10/07/1917
Vaudoyer, Alfred Lambert (1846-1917). Architecte. Elève de l'école des Beaux-Arts de 1867 à 1872 et de son père l'architecte Léon Vaudoyer.(Source : Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, http://elec.enc.sorbonne.fr/architectes/492)
Date de naissance : 14/09/1959
Roughol, Caroll (née en 1959). Peintre. Elève de l'école des Beaux-Arts de Beaune de 1977 à 1979. (Source : https://www.artmajeur.com/fr/carollroughol/presentation - consultation le 4 avril 2022)
Haese, Michel de. Plâtrier à Seurre, créant son entreprise le 1er janvier 1973 et cessant ses activités le 31 janvier 2009 ? (Source : Société, consultation le 4 avril 2022, https://www.societe.com/societe/monsieur-michel-de-haese-778224402.html).
- hôtel du marquis de Canisy
- Paris
- hôtel
- Paris
- pavillon de l'Amérique centrale et méridionale
- Paris
Description
Le théâtre et le foyer sont situés à l'étage des communs. La salle du théâtre, au plan en U, se poursuit vers le sud par une petite scène de plain-pied, dont le lambrequin et le manteau d'Arlequin imitent un rideau. Ses murs sont peints de rosaces et scandés par cinq portes et des pilastres ornés (les deux qui encadrent la scène masquent chacun une porte). Au fond de la pièce, deux fausses niches (avec consoles et chutes feuillagées, corniche et agrafe à tête féminine) ont perdu leur décor central (une statuette de sirène). Le balcon, accueillant une unique loge centrale, ouvre sur la salle par des arcs d'inspiration orientale portés par 12 colonnettes. Ses garde-corps sont ornés de trophées de musique, la frise sous la loge de griffons affrontés. La fausse coupole à ouverture zénithale est peinte d'un ciel traversé d'hirondelles avec, en partie basse, un garde-corps partiellement masqué par des fleurs. Les murs des circulations et de la cage d'escalier sont couverts de treillages en bois. Le foyer est ouvert à l'est par six baies dont les menuiseries ont été dessinées par Alfred Vaudoyer. Des colonnes corinthiennes engagées découpent le lambris à soubassement marqueté en travées, chacune ornée d'un à trois panneaux. Les panneaux larges étaient peints de personnages d'inspiration Renaissance (disparus). A leur emplacement, dans l'angle sud-ouest, sont visibles des dessins tracés au crayon sur le plâtre du mur.
- menuiserie
- peinture
- gypserie
- bois feuillu, en plusieurs éléments, structure, support, peint
Dimensions non prises.
Date inscrite au crayon sur le mur de la fausse niche (côté cour) dans le théâtre : 1890. Signature peinte sur la fausse coupole du théâtre : Caroll Roughol. Signature et date peintes près de la cheminée dans le foyer : Michel De Haese / 1995.- date, sur l'oeuvre, manuscrit
- date, sur l'oeuvre, peint, récent
- signature, sur l'oeuvre, peint, récent
- manque
- Une partie du décor a été volée.
Source(s) documentaire(s)
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Exposition Universelle de 1878 à Paris. Etats de l'Amérique Cent[ra]le et Mérid[iona]le. Façade nationale [élévation]. 1877.
Exposition Universelle de 1878 à Paris. Etats de l'Amérique Cent[ra]le et Mérid[iona]le. Façade nationale [élévation]. Dessin (crayon, plume, lavis) sur calque collé sur papier, par Alfred Vaudoyer. 1877. 50,5 x 70 cm.
Accès internet : https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/exposition-universelle-de-1878-etats-de-l-amerique-du-sud-et-du-grand-duche-de-luxembourg-projets-de-facades-elevation-et-plan-67455Lieu de conservation : Musée d'Orsay, Paris - Cote du document : ARO 1986 35 -
Exposition Universelle 1878. Amérique Cent[ra]le et Méridionale. Façade nationale. Ensemble de la vérandah. 1877.
Exposition Universelle 1878. Amérique Cent[ra]le et Méridionale. Façade nationale. Ensemble de la vérandah. Dessin (crayon, lavis), par Alfred Vaudoyer. 1877. 52,5 x 70,5 cm, 1/25.
Accès internet : https://www.musee-orsay.fr/fr/oeuvres/exposition-universelle-de-1878-etats-de-l-amerique-du-sud-et-du-grand-duche-de-luxembourg-projets-de-facades-elevation-et-plan-67459Lieu de conservation : Musée d'Orsay, Paris - Cote du document : ARO 1986 39
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Leniaud, Jean-Michel. Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle [en ligne]. 2003.
Leniaud, Jean-Michel. Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle [en ligne]. Paris : Ecole des Chartes, 2003 [consultation du 4 avril 2022]. Répertoire augmenté et complété tiré de l'ouvrage de Leniaud : Les Cathédrales au XIXe siècle. Paris : Economica, 1993. Accès internet : http://elec.enc.sorbonne.fr/architectes/
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M., G. de. Extraits des mémoires de Monsieur Louis Brossard. 30 novembre 1975.
M., G. de. Extraits des mémoires de Monsieur Louis Brossard. 30 novembre 1975. 12 p. dactyl. : ill.; 30 cm.
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Informations complémentaires
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