LABORATOIRE D'ESSAIS DIT CENTRE TECHNIQUE DE L'INDUSTRIE HORLOGÈRE (CETEHOR) PUIS COMITÉ FRANCÉCLAT

25 - Besançon

39 avenue de l' Observatoire

Dossier IA25001848 réalisé en 2018
Auteur(s) : Laurent Poupard

Façade postérieure, corps oriental : toiture et baies, vues en enfilade. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Présentation

Historique

Le bâtiment du Centre technique de l’Industrie horlogère (Cetehor) est inauguré le 6 septembre 1962. Il a été conçu par l'architecte suisse Denis Honegger (1907-1981) qui, formé à Lausanne, travailla pour les frères Perret (de 1928 à 1933) puis pour Beaudouin et Lods (en 1933-1934) avant d’ouvrir en 1935 sa propre agence à Paris puis en 1937 une deuxième à Fribourg (Suisse). Il est l’auteur de l’institut de Physique de Genève (1945-1952). A Besançon, où les Perret ont construit une usine de montres pour Raymond Dodane (1939-1943), Honegger établit en 1957 un projet (sans suite) d'usine d'horlogerie pour les Ets Bouillier (avec comme maître d'ouvrage The United States Time Corporation, connue par ses marques Timex et Kelton).
Le maître d’ouvrage est le Cetehor, représenté par son directeur André Donat (1908-1973). Créé le 12 février 1945, il s'inscrit dans la ligne de deux organismes dédiés au développement de l’horlogerie : le Bureau des Etudes horlogères, fondé en 1939 sur l'initiative des directeurs de l'Ecole nationale d’Horlogerie (Louis Trincano) - qui l’héberge -, de l’Institut de Chronométrie (Jules Haag) et de l’Observatoire (René Baillaud), et le Comité d'Organisation de la Montre (Comontre), qui lui succède en 1940 et s’installe l’année suivante dans l’ancienne usine de pipes Frossard, au 16 avenue Carnot. Centre d'études et de recherches au service des entreprises horlogères, le Cetehor est en outre chargé de normalisation, documentation et veille technologique. Il est organisé en quatre services : métallurgie et essais mécaniques, études des calibres, service chronométrique ("Service officiel de Contrôle de la Marche des Montres" ouvert en 1944), études des spiraux. Ses effectifs augmentent, passant à une trentaine de personnes en 1954, ce qui motive la décision de faire construire un laboratoire adapté.

Donat est appuyé par la municipalité qui, en 1953, le met en relation avec Georges Jouven (1911-1986), architecte en chef des Monuments historiques (229 rue de Tolbiac, Paris), et lui propose un terrain avenue Fontaine-Argent. Architecte et directeur visitent des laboratoires récents, tant à Paris qu’en Suisse, puis le premier rédige en projet, bien avancé lorsque le Cetehor met un terme à leur collaboration en 1957.
Entretemps, un nouveau terrain a été trouvé à la Bouloie où s’amorce, à l’écart de la ville, la création du campus universitaire (qui ouvrira à partir de 1962). Honegger donne ses premiers plans en 1957-1958. La construction, confiée pour le gros-oeuvre à l’entreprise Joseph Saintot, débute en juillet 1959 et la première tranche de travaux est livrée en 1962. En effet, pour des raisons financières, l’extrémité nord (laboratoires au 1er étage de soubassement, salle de conférences au rez-de-chaussée et cafétéria à l’étage) n’a pas été aménagée. Cette deuxième tranche de travaux s’étale sur 1966 et 1967.
Des modifications importantes sont apportées au cours de la décennie suivante : mise en place en 1976 d’un toit à longs pans, réglant les problèmes d’infiltration d’eau par le toit terrasse, et construction l’année suivante d’une maison préfabriquée pour le gardien, dont le logement de fonction est convertit en laboratoires. Cette habitation est réalisée par la société Maison Okal (rue de la Division Leclerc, Petersbach, Bas-Rhin), sous le contrôle des architectes Gérard Boucton et Pierre Grillier (13-15 rue de l’Industrie).
Le centre se développant (il comptera 52 personnes en 1983), une extension est nécessaire pour déplacer la métrologie et réaliser une nouvelle bibliothèque ainsi que des espaces d’archivage. Un nouveau bâtiment est conçu en 1980 par le cabinet Terco (Techniques et Etudes de Réalisation de Constructions, à Châtillon-le-Duc), présidé par Pierre Tardy. Implanté en retour au nord-ouest, il est réalisé en 1981 sous la direction de l’architecte Christian Vidal, de Terco, par l’entreprise des Constructions individuelles de l’Est (Thise), gérée par G. Marzio. La réception a lieu le 29 janvier 1982.
Un nouveau programme de travaux est confié en 1990 à l’Atelier Pierre Bourgeois (4 rue Fanart) : aménagement d’une salle blanche « pour l’usinage chimique du silicium », extension de la métrologie, réaménagement de la mécanique, transformation du vide sanitaire en lieu de stockage, etc. Cet architecte supervisera aussi en 1992 l’installation de garages préfabriqués de la société Echarroux (94 boulevard de Troyes, Talant, Côte-d’Or).

Ces réaménagements traduisent l’expansion du centre et l’évolution de ses domaines de compétence. Etudiant dès 1954 les applications du transistor à l’horlogerie, le Cetehor s’est intéressé dans les années 1960 aux montres électriques et à diapason, puis aux montres à quartz dont il a présenté le 25 février 1972 deux prototypes, réalisés suite à une demande de la Société d’Etudes pour la Montre électronique (Montrelec), par la suite intégrée dans France Montre électronique (Framelec) à Morteau. Il construit des micromoteurs piézo-électriques en 1992 puis électromagnétiques en 1994 des micromoteurs (2 mm). Il est aussi actif dans le domaine du moulage par injection de métaux (MIM).
Effectuant à partir de 1994 le contrôle de la garantie sur les métaux précieux, il s’ouvre en 1996 au milieu de la bijouterie et aux détaillants horlogers, bijoutiers et joailliers (HBJO), qui vont dorénavant lui apporter la majeure partie de ses financements. Les recherches sont de ce fait orientées plus sur les traitements de surface, les études de matériaux et le prototypage par conception assistée par ordinateur (CAO).
Le centre se réorganise en 1999, se recentrant sur ses missions. Il se sépare de son département Métrologie, vendu à la société alsacienne Mecasem (Ostwald, Bas-Rhin), fondée en 1980 par Marc Meyer, qui en loue les locaux jusqu’en 2011. Dans le même temps, il participe à la création du Centre de Transfert des Microtechniques (CTM), groupement d’intérêt public l’associant à l’Université de Franche-Comté, au CNRS et à six entreprises (cette structure gagnera son indépendance en 2004). Réduit à une vingtaine de personnes, il devient donc centre technique de l’horlogerie, la bijouterie, la joaillerie et l’orfèvrerie. Il est aussi le Bureau de Normalisation horlogère de l’Afnor.

En 2008, le Cetehor est absorbé par le Comité professionnel de Développement de l’Horlogerie, issu du Comité professionnel inter-régional de la Montre (né en 1963). Le CPDH a lui-aussi vu en 1996 ses compétences élargies à la bijouterie, la joaillerie et à l’orfèvrerie, puis en 2007 aux arts de la table. Investi en 2004 d’une mission de service public, il prend en 2009 le nom de Comité Francéclat. Soutien des réseaux de fabrication et de commercialisation de la filière, il a un rôle de diffusion de l’innovation, de formation, de promotion, de veille et d’information. Il emploie 38 personnes en 2019, dont 22 au sein de l’ancien Cetehor qui en constitue dorénavant la direction technique.

Période(s)

Principale :

3e quart 20e siècle

Secondaire :

4e quart 20e siècle

Date(s)

1959 : daté par source

1981 : daté par source

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : Denis Honegger, architecte, signature

Date de naissance : 13 octobre 1907 - date de décès : 26 août 1981

Honegger Denis (Andrinople [Edirne, Turquie], 13 octobre 1907-Monaco, 26 août 1981) : étudie l'architecture à Lausanne et fait dans cette ville des stages chez les architectes Ch. Thévenaz, et Dubois et Favarger (1923-1924). Entre à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1923 et y fréquente l'atelier d'Auguste Perret (1924-1930) ; fait un stage dans l'agence de Le Corbusier à Paris (1926). Chef d’agence pour les frères Perret (1928-1933) puis pour Beaudouin et Lods (1933-1934), il ouvre sa propre agence à Paris en 1935 puis une deuxième à Fribourg (Suisse) en 1937. Dans ce pays, il enseigne à l’Ecole d’Architecture de Genève (1943-1946) et au Technicum de Fribourg (1944). (Source : Archiwebture, Cité de l'Architecture et du Patrimoine)

Auteur : Techniques et Etudes de Réalisation de Constructions, agence d'architecture, signature

Société Techniques et Etudes de Réalisation de Constructions ou Terco : SA présidée par Pierre Tardy, avec siège social à Châtillon-le-Duc. Placée en règlement judiciaire le 19 mars 1981.

Illustrations

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Description

Le bâtiment d'Honegger est constitué de trois corps mitoyens alignés dans un axe est-ouest, le corps central plus large formant avant-corps au nord et au sud. Il comporte trois niveaux (deux étages de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé), quatre sur le corps central (doté d'un étage carré) ; les dessertes sont assurées par deux escaliers dans-oeuvre tournants à retours. Son parti constructif associe structure poteaux - poutres, avec remplissage des murs par des éléments préfabriqués, et dalles, le tout en béton laissé apparent. Ce même parti est mis en oeuvre pour les garages, en soubassement et en retour d'équerre au nord, et le laboratoire de métrologie au nord-ouest, plus récent et sur deux niveaux. Les toits terrasse d'origine ont été remplacés par des toits à longs pans et croupes, en zinc. La maison du gardien associe béton armé et parpaings de béton ; elle a un étage de soubassement et un rez-de-chaussée surélevé, et est coiffée d'un toit à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques.

Murs :

béton
béton
pan de béton armé
béton armé

Toit :

zinc en couverture
béton en couverture
tuile mécanique

Etages :

2 étages de soubassement
rez-de-chaussée surélevé
1 étage carré

Elévation :

élévation à travées

Couvertures :

toit à longs pans, croupe
pignon couvert

Escalier :

escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie
escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
escalier de distribution extérieur, escalier symétrique, en maçonnerie
escalier isolé,

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Documents figurés

Documents multimédias

Allenspach, Christoph. Honegger, Denis, 7 octobre 2005
Allenspach, Christoph. Honegger, Denis. In : Dictionnaire historique de la Suisse. - Fondation DHS, 7 octobre 2005. Article accessible en ligne à l'adresse : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F31008.php (consultation : 10 décembre 2018)
Développement : l'institut Pierre-Vernier opérationnel à Besançon, 20 avril 2008
Développement : l'institut Pierre-Vernier opérationnel à Besançon. Les Echos, 20 avril 2008.
Document accessible en ligne sur le site LesEchos.fr à l'adresse : https://www.lesechos.fr/10/04/2008/LesEchos/20149-025-ECH_developpement---l-institut-pierre-vernier-operationnel-a-besancon.htm (consultation : 18 février 2019)
Georges Jouven, 2016
Georges Jouven. - 2016. Notice biographique accessible en ligne sur le site de La Compagnie des Architectes en chef des Monuments historiques : http://www.compagnie-acmh.fr/jouven (consultation : 6 février 2019)

Bibliographie

Témoignages oraux

Caron Jean-Loup (témoignage oral)
Caron Jean-Loup, membre du Comité Francéclat, président de l'Afaha. Miserey-Salines

À voir

Informations complémentaires

Comité Francéclat

Groupe Mecasem

Aire d’étude et canton : Besançon

Dénomination : laboratoire d'essais

Parties constituantes non étudiées :

laboratoire
bureau
bureau d'études
cantine
vestiaire
magasin industriel
transformateur
chaufferie
garage
conciergerie
quai
cour
stationnement
escalier indépendant

Carte interactive