IMMEUBLE ET ATELIER D'HORLOGERIE SCHWARTZMANN AÎNÉ
25 - Morteau
12 et 12 bis rue Pasteur
- Dossier IA25001760 réalisé en 2012 revu en 2018
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
L'immeuble du 5 rue des Corvées (puis 6 rue Pasteur, actuel n° 12) est construit vers 1901 pour l'horloger Arthur More, lequel fait aussi édifier vers 1905 un deuxième bâtiment (dépendance puis atelier de fabrication ?) à la même adresse (par la suite le 10 rue Pasteur, actuel n° 12 bis). Dans un plan d'alignement non daté (deuxième moitié des années 1920 ?), l'immeuble sur rue est mitoyen avec celui de la société coopérative L'Avenir (actuel n° 10). Il abrite en 1955 la fabrique d'horlogerie Schwartzmann Aîné, fondée par Marcel Schwartzmann (1912-1988). Ce dernier est le fils aîné de Jules Schwartzmann (1883-1940), fabricant d'horlogerie originaire de Charquemont et qui s'inscrit dans une lignée d'horlogers dont il fait remonter l'origine à 1860. Après le décès de son père en 1940, Marcel a créé sa propre affaire tandis que le reste de la famille s'est associé dans deux sociétés (qui s'installent en 1953 au 12 rue René Payot) : Schwartzmann Frères et Les Fils de Jules Schwartzmann. Il emploie deux ouvriers à l'atelier (Pierre Faivre et, à partir de 1954, son fils Jean-Claude Schwartzmann) et deux autres à domicile (MM Mera et Létoublon), ces derniers payés à la pièce. Il exploite les marques Precisor et Oméor (acronyme pour : outillage moderne électrique de l'ouvrier rhabilleur), déposée en 1946. Il produit essentiellement des montres avec mouvement Parrenin (HP 40, HP 87 et HP 90) et Cupillard (VC 233), dont quelques montres pour aveugle, mais il est aussi fournituriste et fabrique des machines à nettoyer les montres. Il profite ainsi de la mise à disposition de brevets allemands, au titre de la compensation des dommages de guerre, notamment de celui d'une machine de marque Elma à trois bains et séchage. Il en produit un grand nombre d'exemplaires (les parties en aluminium étaient fondues à Besançon, dans un établissement proche de la rue Fontaine-Argent, puis usinées à Morteau par André Luchini, établi au Bas de Ville). Son épouse tient un salon de coiffure au rez-de-chaussée de l'immeuble sur rue. Marcel Schwartzmann quitte Morteau au début de 1958 pour s'établir à Saint-Vit, où il travaille avec son fils et Pierre Faivre (Jean-Claude Schwartzmann sera, de 1961 à 1969, rhabilleur pour les Ets Difor, de Besançon, puis il reprendra une bijouterie à Dole). Les bâtiments ne semblent pas avoir abrité d'activité productive après.
- 1er quart 20e siècle
Description
L'immeuble et le bâtiment sur cour ont des murs en moellons calcaires enduits et un toit à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques. Mitoyen à l'est, l'immeuble comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés et un étage en surcroît, desservis par un escalier dans-oeuvre tournant à retours en béton. L'axe central de la façade à trois travées est marqué par un avant-corps légèrement saillant et un fronton triangulaire au-dessus de la porte ; la boutique à droite est accessible par un escalier extérieur symétrique. Les baies sont majoritairement en arc segmentaire, avec encadrement en briques grises. L'étage en surcroît est éclairé par deux lucarnes côté façade antérieure (au sud), des fenêtres anciennes dans le mur pignon ouest et des fenêtres récentes au nord (où le mur a été rehaussé). Le deuxième bâtiment (dépendance puis ancien atelier ?) a un sous-sol, un étage carré et un étage en surcroît, avec escalier dans-oeuvre. Il présente des fenêtres horlogères sur son mur pignon.
- calcaire
- moellon
- enduit
- tuile mécanique
- étage de soubassement
- rez-de-chaussée surélevé
- 2 étages carrés
- étage en surcroît
- élévation ordonnancée
- escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour, en maçonnerie
- escalier de distribution extérieur, escalier symétrique, en maçonnerie
- baie horlogère
Source(s) documentaire(s)
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3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
3 P 412 Cadastre de la commune de Morteau, 1816-1978
- 3 P 412 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Girardier et Mestre, 1816-1817
- 3 P 412/1 : Registre des états de sections, 1818
- 3 P 412/4-5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1875. Le 1er volume manque.
- 3 P 412/2-3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1876-1914
- 3 P 412/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
- 3 P 412/7-9 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1911-1965
- 3 P 412/10-13 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1978Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 412 -
50 J 41 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1947-1962
50 J 41 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1947-1962Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 50 J 41
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Ville de Morteau. Plan d'alignements [rues de la Chaussée, Pasteur et René Payot], décennie 1920 ? [après le 9 janvier 1926].
Ville de Morteau. Plan d'alignements [rues de la Chaussée, Pasteur et René Payot], photocopie d'un dessin (plume, lavis), s.n., s.d. [décennie 1920 ? après le 9 janvier 1926], échelle 1/500, 54 x 105,5 cm
9 janvier 1926 = vente de l'immeuble au 8 rue Gonsalve Pertusier à Charles Edmond Reuille.Lieu de conservation : Collection particulière : Henri Leiser, Morteau
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Renaud, Gabriel. Recherches généalogiques
Renaud, Gabriel. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
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Droz Yves (témoignage oral)
Droz Yves, collectionneur de pièces horlogères et fondateur du Musée de la Montre, Villers-le-Lac -
Roy Denis (témoignage oral)
Roy Denis, fils du gérant de la coopérative L'Avenir, à Morteau. -
Schwartzmann Gilles (témoignage oral)
Schwartzmann Gilles, ancien gérant de la société Schwartzmann. Morteau -
Vuez Jean-Claude (témoignage oral)
Vuez Jean-Claude, descendant d'une famille d'horlogers, historien de la société Parrenin, Villers-le-Lac
À voir
Informations complémentaires
- patrimoine industriel du Doubs
- atelier de fabrication
- boutique
- logement
- cour
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine