IMMEUBLE BULLE, CAFÉ RIÈME ET ATELIER D'HORLOGERIE CAILLER-ROUGNON, PUIS USINE DE FOURNITURES POUR L'HORLOGERIE PUIS DE DÉCOLLETAGE QUENOT
25 - Charquemont
- Dossier IA25001228 réalisé en 2013 revu en 2014
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
Le bâtiment est construit vers 1887 pour Camille Bulle, qui le modifie trois ans plus tard (le nombre de ses ouvertures passe de 22 à 31 selon la matrice cadastrale). Il abrite un temps une succursale de la maison Lucien Deleule, de Morteau, fabrique de montres par ailleurs associée avec l'entreprise Walcker (11 rue de l'Eglise), puis l'atelier Brischoux-Donzé s'y installe de 1911 à 1920 environ. Gaston Donzé (1886-1971), dont le père Victor est établi au 12 Rue Neuve, s'est associé en 1911 avec un ami d'enfance, Joseph Brischoux (1884-1965), pour former la fabrique de montres J. Brischoux et G. Donzé. Connaissant quelques déboires à leurs débuts (la défection d'un client parisien leur fait tout perdre), ils quittent les lieux vers 1920 pour le 4 rue Cuvier (maison de Joseph Frésard) puis le 5 rue du Château. Le bâtiment passe en 1922 aux mains d'Henri Stadelmann (fils de Joseph) et l'année suivante à Joseph Cailler, marié en 1908 à Claire Rougnon. Ce dernier y débute sa propre affaire de fabrication de montres, la maison Cailler-Rougnon, qui emploie 39 ouvriers en 1930 et sera ensuite (en 1931 ou 1932 ?) transférée à Maîche (où elle donnera naissance à la société Relliac). Autre affaire attestée là (dans l'étage en surcroît) : l'atelier des frères Feuvrier, travaillant pour la société Chatelain au 28 Grande Rue (le "Château"). A cette époque et jusqu'en 1935-1936, l'étage de soubassement est occupé par le café Rième (le rez-de-chaussée accueillant le logement de cette famille).
Le bâtiment est repris en 1938 par la famille Quenot (dont le nom s'écrit Cuénot avant 1854). Edmond (1859-1938), fils de l'horloger Auguste Quenot (né en 1820 à Charquemont) et frère de Marie Quenot (veuve de Lydic Beaumann, décédé en 1931 et père d'Henri), est employé chez Joseph Guillaume (13 et 15 Grande Rue) avant de se mettre à son compte vers 1895 en ouvrant un atelier de finissage de roues de cylindre. Ses fils suivront dans cette voie. Ainsi, Charles (1892-1965) fonde sa propre société de découpage à Besançon (48 avenue Georges Clemenceau), associé avec son beau-frère Alphonse Pagès (marié à sa soeur Eglantine), propriétaire de l'usine d'horlogerie puis de décolletage et d'emboutissage du 13 rue de la Gare. Auguste (né en 1907) crée une fabrique de roues de cylindre à Boult (Haute-Saône), intégrée en 1937 au sein de l'usine Beaumann, des Bois (canton du Jura, Suisse), établissement relevant de la société Beaumann et Chatelain dont il devient directeur pour la production des assortiments à cylindre (échappements). Jean (1897-1968) travaille avec Auguste puis devient mécanicien à Besançon (de la société immobilière S.M.C.I., fondée par Pagès).
Pour sa part, Roland (1895-1973), marié en 1919 à Albertine Déchaux, reprend l'affaire paternelle. Il élargit après 1926 sa fabrication à l'assortiment à cylindre complet, employant plus d'une trentaine de personnes et sous-traitant abondamment auprès des ateliers familiaux avoisinants (une deuxième unité est ouverte à Maîche). En 1939, lorsque la demande pour cette production diminue, il se convertit au décolletage de précision. Son atelier remplace alors le logement Rième au rez-de-chaussée du bâtiment. Roland constitue la société R. Quenot, qui deviendra en 1965 R. Quenot et ses Enfants, puis Quenot Frères et Sœur ("décolletage de précision, toutes matières de 05, à 20 m/m de diamètre"), produisant notamment des "anses américaines" (anses à pompe permettant de fixer le bracelet sur le boîtier de la montre). La Sarl Décolletage Quenot (au capital de 21 000 F) est fondée le 21 septembre 1971. Lorsqu'elle disparaît, elle est un temps remplacée par la société Zwahlen, entreprise de décolletage de Maîche (absorbée par Coeurdor), qui y établit un comptoir modeste et éphémère.
Le bâtiment est redevenu une habitation.
Période(s)
Principale :
- 4e quart 19e siècle
Description
Le bâtiment, aux murs en moellons calcaires enduits, comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé (accessible côté Grande Rue par un escalier extérieur droit en maçonnerie), un étage carré et un étage en surcroît, desservis par un escalier dans-oeuvre. Il est coiffé d'un toit à longs pans et pignons couverts, à couverture de tuiles mécaniques. Ses murs pignons sont percés de fenêtres multiples, avec en outre des baies horlogères au sud.
Murs :
- calcaire
- moellon
- enduit
Toit :
- tuile mécanique
Etages :
- étage de soubassement
- rez-de-chaussée surélevé
- 1 étage carré
- étage en surcroît
Elévation :
- élévation à travées
Escalier :
- escalier dans-oeuvre,
- escalier de distribution extérieur, escalier droit, en maçonnerie
Typologie :
- baie horlogère
- baie multiple
Energie utilisée :
- énergie électrique achetée
Source(s) documentaire(s)
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3 P 128 Cadastre de la commune de Charquemont, 1812-1963
3 P 128 Cadastre de la commune de Charquemont, 1812-1963
- 3 P 128/1 : Registre des états de sections (1812)
- 3 P 128/2-3 : Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties [1823-1906]
- 3 P 128/5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties (1882-1910)
- 3 P 128/8-9 : Matrice cadastrale des propriétés bâties (1911-1963)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 128 -
M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930
M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : M 3044
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Acquisitions, aliénations, échange d'immeubles communaux [terrain au 8 Rue Neuve à aliéner à Ernest Curtit], 27 mai 1901
Acquisitions, aliénations, échange d'immeubles communaux [terrain au 8 Rue Neuve à aliéner à Ernest Curtit], dessin sur calque (plume, lavis), par le géomètre Bourquin, Maîche le 27 mai 1901, 36,5 x 45 cm, échelle 1/1000Lieu de conservation : Mairie, Charquemont -
Projet d'aliénation d'immeubles communaux [terrain aux 4 et 6 Rue Neuve à aliéner à Elisa Fallot], 21 janvier 1904
Projet d'aliénation d'immeubles communaux [terrain aux 4 et 6 Rue Neuve à aliéner à Elisa Fallot], dessin sur calque (plume, lavis), par le géomètre Bourquin, Maîche le 21 janvier 1904, 38 x 49 cm, échelle 1/500Lieu de conservation : Mairie, Charquemont -
Charquemont. - Fabrique de montres - Caillier-Rougnon, 1er quart 20e siècle
Charquemont. - Fabrique de montres - Caillier-Rougnon, carte postale, par J. Louvet, s.d. [1er quart 20e siècle], J. Louvet éd. à Charquemont. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard. - 1991, p. 138. -
Charquemont (Doubs) - Rue de Maîche [près du carrefour de la Rue Neuve], 2e quart 20e siècle
Charquemont (Doubs) - Rue de Maîche [près du carrefour de la Rue Neuve], carte postale coloriée, par Combier, s.d. [2e quart 20e siècle], Combier phot. à Mâcon, coll. PonçotLieu de conservation : Collection particulière : Henri Ethalon, Les Ecorces -
Charquemont (Doubs). 11059 - Vue aérienne [depuis l'ouest], entre 1950 et 1955
Charquemont (Doubs). 11059 - Vue aérienne [depuis l'ouest], carte postale, s.n., s.d. [entre 1950 et 1955], Éditions aériennes Cim, Combier impr. à MaconLieu de conservation : Collection particulière : Jacques Donzé, Charquemont -
En avion au-dessus de... 7. Charquemont (Doubs) [vue aérienne des rues de la Gare, Victor Hugo et des Villas depuis le sud], entre 1958 et 1967
En avion au-dessus de... 7. Charquemont (Doubs) [vue aérienne des rues de la Gare, Victor Hugo et des Villas depuis le sud], carte postale (tirage photographique), s.n., s.d. [3e quart 20e siècle, entre 1958 et 1967], Lapie éd. à Saint-MaurLieu de conservation : Collection particulière : Jacques Donzé, Charquemont
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Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au XIXe siècle, 1984
Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au 19e siècle. - Besançon : Technicmédia, 1984. 328 p. : ill. ; 28 cm. -
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm. -
Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973, 2003
Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973. - Besançon : Université de Franche-Comté, 2003. 56 p. : ill. ; 30 cm. Mém DEA : histoire industrielle : Besançon : 2003 ; 51. -
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, 1991
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991. 243 p. : cartes postales ; 31 cm.
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Donzé Jacques (témoignage oral)
Donzé Jacques, ancien horloger, historien de Charquemont -
Frésard Jean-Louis (témoignage oral)
Frésard Jean-Louis, fondateur de la société éponyme. Charquemont
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton :
Pays horloger (le)
Dénomination :
immeuble, café, atelier
Parties constituantes non étudiées :
- atelier de fabrication
- bureau
- logement
- jardin
- mur de soutènement
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