GRAND HÔTEL
58 - Pougues-les-Eaux
34 avenue de Paris
- Dossier IA58001331 réalisé en 2019
- Auteur(s) : Fabien Dufoulon
Historique
L'édifice est le résultat d'agrandissements successifs sur différentes parcelles qui ont été réunies par les propriétaires. Marien dit Georges Bigouret construit une première maison sur une parcelle donnant sur l'avenue de Paris (parcelle B 201) vers 1851-1858. Elle compte 32 ouvertures, et doit correspondre à la façade à deux niveaux et cinq travées de longueur dans la partie sud de l'ensemble actuel. Le propriétaire est entrepreneur en maçonnerie. Cette maison bourgeoise a sans doute été sa demeure personnelle, puis celle de sa veuve Hortense Jacquelin après sa mort en 1858. Leur fils, André Bigouret, est plus tard associé à la famille Rodier de Montlouis au sein de la société de l'établissement thermal de Pougues-les-Eaux. Les travaux attestés dans les matrices cadastrales autour de 1860 correspondent peut-être à la construction d'une travée supplémentaire, au nord. La maison est acquise en 1879 par Jules Guimard, maître d'hôtel qui assure alors la gestion du Grand Hôtel de l'établissement thermal situé de l'autre côté de l'avenue de Paris, au croisement de celle-ci et de l'avenue de Conti. Il la dote d'un garage (aujourd'hui détruit) vers 1905. Dès son acquisition, Jules Guimard en fait une villa à louer. C'est de celle-ci qu'il doit s'agir dans une publicité du Grand Hôtel de l'établissement thermal à la fin du guide de Janicot et Giron (1881) : "sa villa séparée pour les familles". Guimard fait construire sur les deux parcelles voisines, côté nord, un nouvel hôtel de voyageurs qui correspond à la façade en brique sur l'avenue de Paris. La chaîne de pierre harpée qui divise la façade en deux s'explique par la succession de deux tranches de travaux autour de 1891. Dans un premier temps, la partie droite (5 travées) est construite sur la parcelle 199 ; elle compte dans les matrices cadastrales 27 ouvertures. Dans un second temps, la partie gauche (3 travées) est construite sur la parcelle 200 ; elle compte dans les matrices cadastrales 26 ouvertures. Une remise-écurie sans doute située à l'arrière complète les deux constructions à la même époque. Le Grand Hôtel de Guimard remplace le Grand Hôtel de l'établissement thermal qui ferme ses portes en 1890. Jules Guimard est désormais propriétaire-gestionnaire de son propre établissement. Ce dernier reste entre les mains de la famille jusqu'à la Libération. Il est acquis par Eugène Bretet Valdant et consorts, à La Charité-sur-Loire, en 1951. L'hôtel ferme au début des années 1980. La toiture a été refaite en 2014. L'édifice est encore sans affectation en 2019.
- 3e quart 19e siècle
- 4e quart 19e siècle
- 1er quart 20e siècle
Description
L'ensemble se compose aujourd'hui de deux corps de bâtiment le long de l'avenue de Paris. La maison de Marien dit Georges Bigouret (partie sud) est construite en moellon calcaire enduit. Elle s'élève sur deux niveaux (rez-de-chaussée et un étage) et comprend un comble. Elle est couverte d'un toit à longs pans en ardoise. L'extension de Jules Guimard (partie nord) est construite en brique. Elle s'élève sur trois niveaux (rez-de-chaussée et deux étages) et comprend également un comble. Elle est couverte d'un toit à longs pans et à croupes en ardoise. Des bâtiments à l'arrière bordent une cour ouverte.
- calcaire
- brique
- moellon
- enduit
- ardoise
- rez-de-chaussée
- 2 étages carrés
- étage de comble
- élévation à travées
- toit à longs pans, pignon découvert
- toit à longs pans, croupe
- baie rectangulaire
- tête humaine saison masque de théâtre
Les deux têtes ornant l'encadrement de la porte de la maison de Marien dit Georges Bigouret sont des allégories de l'automne (tête couverte d'une couronne de pampres, à gauche) et de l'été (tête couverte d'une couronne d'épis de blé, à droite). Le contraste entre les deux visages peut être une référence au monde du théâtre : la comédie (masque souriant, à gauche) et la tragédie (masque sévère, à droite).
- sculpture
- désaffecté, menacé
Source(s) documentaire(s)
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Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Pougues-les-Eaux. [1812-1953].
Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Pougues-les-Eaux. [1812-1953].
- Atlas parcellaire (1812) : 3 PP 214
- État de sections (1812) : 3 P 214/1
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 214/2 (folio 1 à 352 et folio 1 à 175)
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 214/3 (folio 1 à 220), 3 P 214/4 (folio 221 à 354) 3 P 214/5 (folio 355 à 750), 3 P 214/6 (folio 751 à 1482)
- Matrice cadastrale des propriétés bâties (1883-1891) : 3 P 214/7
- Matrice cadastrale dite "matrice noire" des propriétés bâties : 3 P 214/8Lieu de conservation : Archives départementales de la Nièvre, Nevers - Cote du document : 3 P 214
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Pougues-les-Eaux. Le Grand Hôtel. [Premier quart du 20e siècle].
Pougues-les-Eaux. Le Grand Hôtel / [auteur inconnu]. [Pougues-les-Eaux] : J.L., [premier quart du 20e siècle. Carte postale.Lieu de conservation : Collection particulière -
Pougues-les-Eaux. Le Grand Hôtel. [Premier quart du 20e siècle].
Pougues-les-Eaux. Le Grand Hôtel / [auteur inconnu]. [S.l.] : L.L., [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.Lieu de conservation : Collection particulière -
Pougues-les-Eaux (Nièvre). La Route de Paris. Grand Hôtel. [Premier quart du 20e siècle].
Pougues-les-Eaux (Nièvre). La Route de Paris. Grand Hôtel / [auteur inconnu]. [S.l.], Tarcelin, [premier quart du 20e siècle].Lieu de conservation : Collection particulière -
Pougues-les-Eaux (Nièvre). Vue aérienne sur la Route Bleue (Nationale 7) et l'Hôtel Normandy. [Milieu du 20e siècle].
Pougues-les-Eaux (Nièvre). Vue aérienne sur la Route Bleue (Nationale 7) et l'Hôtel Normandy / [auteur inconnu]. Mâcon : Combier, [milieu du 20e siècle]. Carte postale.Lieu de conservation : Collection particulière
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Janicot, Jean. Giron, Aimé. Pougues médical et pittoresque. 1881.
Janicot, Jean. Giron, Aimé. Pougues médical et pittoresque. Paris : Motteroz, 1881. 369 p. -
Gonzalez, Julien. En Bourgogne, les villes d'eau oubliées. 2005.
Gonzalez, Julien. En Bourgogne, les villes d’eaux oubliées : Pougues-les-Eaux, Fourchambault-Garchizy, Saint-Parize-le-Châtel, Decize-Saint-Aré, Maizières, Saint-Christophe-en-Brionnais. Nevers : Éditions Loire et Nièvre, 2005. 157 p. ISBN 2-9524476-0-8.
À voir
Informations complémentaires
- thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine