FERME ET ATELIER DE FOURNITURES POUR L'HORLOGERIE DE LÉOPOLD GLASSON
25 - Les Fontenelles
5 rue Principale
- Dossier IA25001909 réalisé en 2018
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
Peut-être bâtie dans le quatrième quart du 18e siècle ou dans le premier quart du 19e siècle, la ferme (B 242) dessinée sur le plan cadastral de 1832 appartient à cette date aux frères Guillaume. Elle passe vers 1860 à Joseph Guillaume qui l’agrandit vers 1861 (corps dans l’angle ouest ?) puis vers 1867 à Auguste Edouard Mauvais (1815-1871).
La propriété est acquise vers 1874 par son neveu l’horloger Léopold Glasson (1842-1913). Etabli à son compte en 1869, celui-ci fabrique tout d’abord des roue d’échappement à cylindre : il achète les roues taillées (à Numa Jacquot des Ecorces par exemple), les amincit, en découpe les dents et les polit (les opérations de terminaison sont faites à l’atelier ou à domicile). Dans un second temps, il produit l’assortiment (échappement) à cylindre complet : il achète et assemble les "écorces" (corps du cylindre), réalisées par des travailleurs à domicile, et les "siettes". Il réalise les assortiments en trois dimensions (calibres) : 12 lignes 1/2 (28 mm), 13 lignes (29 mm) et 18 lignes (40 mm) ; les deux premiers sont des calibres dame facturés de 26 à 28 F la grosse (soit 144 pièces), le troisième est un calibre homme facturé 24 F la grosse. Sa clientèle est en grande partie suisse : La Chaux-de-Fonds, Le Locle, Sonvilier, Les Breuleux, La Ferrière, Fontainemelon, etc. Le 17 juin 1869, Léopold Glasson a déposé un brevet (accordé sous le n° 85712 le 17 juillet suivant) pour une "machine à ébaucher les roues pour montres à échappement à cylindre", qu’il fait fabriquer par Léon Renaud. Cette machine permet de découper 15 dents en 5 tours de manivelle, et de produire une grosse (12 douzaines) de roues en 20 minutes au lieu de 8 à 12 douzaines par personne et par journée de 12 heures (soit près de 5 200 roues par jour au lieu de 150). La même année 1869, un autre horloger des Fontenelles Jules Cheval invente, pour réaliser les mêmes opérations, une machine conçue différemment mais dont le débit est moindre (800 roues par jour). La machine de Glasson sera largement diffusée par la société Viénot Père et Fils, de Rosureux, après 1880 lorsque le brevet sera tombé dans le domaine public, et sera par la suite modernisée par Adelin Berçot, mécanicien à Maîche (les 15 dents seront découpées en seulement 3 tours de manivelle).
Au décès de Léopold, Rémy Glasson (1897-1973) prend la suite de son père puis abandonne l’activité horlogère vers 1935-1936. Maire pendant 43 ans, il s’occupe uniquement de la ferme, qui passe ensuite à son fils, également prénommé Rémy. Ce dernier transfère la partie agricole dans un bâtiment construit de l’autre côté de la rue vers 1965-1966. L’ancienne ferme ne sert alors plus que d’habitation.
- limite 18e siècle 19e siècle
- 3e quart 19e siècle
- 3e quart 20e siècle
Description
La ferme a des murs en moellons calcaires enduits, avec essentage de planches sur le pignon sud et sur le mur pignon nord. Protégée par un toit à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques, elle comporte un sous-sol, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble. La desserte s'effectue avec un escalier dans-oeuvre tandis que la grange, occupant en partie l'étage carré, est directement accessible au nord par une rampe (levée de grange). Des fenêtres horlogères sont visibles sur les murs sud et est avec aussi, sur ce dernier, des fenêtres multiples à l'étage ; le pignon sud est percé de deux fenêtres en arc brisé. Dans l'angle nord-ouest, le petit corps accolé est en moellons calcaires enduits au premier niveau et en pan de bois essenté de planches au second ; son toit est couvert de tuiles violon. Le bâtiment d'exploitation des années 1960 associe béton enduit, pan de béton armé et essentage de planches ; son toit est semblable à celui de la ferme.
- calcaire
- bois
- béton
- moellon
- pan de bois
- pan de béton armé
- enduit
- essentage de planches
- enduit
- tuile mécanique
- sous-sol
- rez-de-chaussée surélevé
- 1 étage carré
- étage de comble
- élévation à travées
- escalier dans-oeuvre
- rampe d'accès
- baie horlogère
- baie multiple
Source(s) documentaire(s)
-
3 P 250 Cadastre de la commune des Fontenelles, 1832-1937
3 P 250 Cadastre de la commune des Fontenelles, 1832-1937
- 3 P 250 : Atlas parcellaire (4 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Barthaux et Receveur, 1832
- 3 P 250/1 : Registre des états de sections, [1832]
- 3 P 250/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, [1832-1913]
- 3 P 250/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
- 3 P 250/4 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1937
- 3 P 250/5 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1937Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 250 -
Papier à en-tête de Léopold Glasson, 12 juin 1903
Papier à en-tête de Léopold Glasson, 12 juin 1903Lieu de conservation : Collection particulière : Patrice Mazzotti, Montlebon
-
Monneret, Christian. Recherches généalogiques
Monneret, Christian. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
-
Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au XIXe siècle, 1984
Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au 19e siècle. - Besançon : Technicmédia, 1984. 328 p. : ill. ; 28 cm. -
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm. -
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre en 1900. Tome I, Le canton du Russey, 1982
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre en 1900. Tome I, Le canton du Russey, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, 1982. 360 p. : cartes postales ; 31 cm.
-
Glasson Paul (témoignage oral)
Glasson Paul, petit-fils de Léopold Glasson. Les Fontenelles
À voir
Informations complémentaires
- patrimoine industriel du Doubs
- atelier de fabrication
- logement
- grange
- étable à vaches
- garage
- citerne
- rampe d'accès
- verger
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine