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ENSEMBLE DE TRANSFORMATION DES MÉTAUX VANDEL ET CIE

25 - Jougne

  • Dossier IA25001997 réalisé en 2008 revu en 2020
  • Auteur(s) : Liliane Hamelin, Carole Josso, Laurent Poupard
ensemble de transformation des métaux © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Présentation

Le haut fourneau

Au cours des siècles, les activités industrielles de Jougne ont été essentiellement concentrées le long du ruisseau de la Jougnena, utilisé comme source d’énergie hydraulique.
L’activité métallurgique se développe autour du haut fourneau et de la forge de la Ferrière mentionnés dès le XVIe siècle. Le site présente des atouts, le minerai de fer et le bois à charbonner abondant à proximité. Très vite cependant, on note une pénurie de bois provoquée par de trop grands défrichements. Vers 1589, certains regrettaient déjà les « Joulx noires (...) tant peuplées de grands bois de haute futée qu’on ne pouvait rien veoir ». Néanmoins, malgré le manque chronique de combustible, le haut fourneau n’est abandonné qu’en 1795.
Une famille de maîtres de forges originaire de Morez, les Vandel, associée à un certain Perrad, rachète l’usine en 1806, alors composée d’un feu d’affinerie et d’un martinet (n° 8) [les numéros renvoient à la carte des hameaux le long de la Jougnena]. La forge poursuit son activité encore quelques années avant d’être supplantée par les nouvelles installations industrielles de la famille Vandel.

Les industries Vandel

Au XIXe siècle, le paysage industriel change, les Vandel préférant regrouper leurs usines sur un vaste terrain au sud de la Ferrière (n° 13).
Entre 1807 et 1838, Pierre Célestin Vandel y crée une tréfilerie, une maison de maître et des logements ouvriers. Vandel Aîné et Cie succède à Pierre Célestin. La société, créée en 1876, regroupe Charles, Alphonse et Emile, petits-fils et époux d’une petite-fille de Pierre Célestin. Très vite, le site se développe. À la fin du XIXe siècle, il ne compte pas moins de douze bâtiments, dont une tréfilerie, plusieurs clouteries, une décaperie, un dépôt d’huile, un local pour la machine à vapeur, une fabrique de câbles, un magasin de matières premières, une remise pour l’essayage des moteurs, sans compter les logements ouvriers.
Au début des années 1870, Vandel Aîné et Cie s’étend au nord du site précédent (n° 12). Les nouvelles usines, une forge, une tréfilerie et un atelier de galvanisation, sont alimentés par un étang artificiel creusé au prix d’efforts colossaux.

A la fin du XIXe siècle, l’ensemble des usines Vandel est dirigé par Julien Vandel, fils d’Emile, ingénieur des Arts et Manufactures. Motivé par l’impossibilité de pouvoir desservir ses usines par le train, par les difficultés créées par les barrières douanières entre la France et l’Italie et par l’ouverture vers le marché italien, Julien Vandel prend, en 1886, la décision de transférer ses ouvriers et ses machines en Italie, à Buttigliera Alta, près de Turin. Il conserve cependant ses propriétés à Jougne.
En 1902, il vend un hangar à Jules Authier (n° 12), aménagé en tonnellerie, en scierie (1940), puis en entreprise de travaux publics (1970).
Le site le plus important (n° 13) est loué dès 1906 à l’entreprise Zedel, qui, l’année suivante, passe sous le contrôle d’Alcyon et fabrique des moteurs de la marque Zürcher. Peu avant sa mort en 1919, Julien Vandel vend finalement le site à Zedel. Cette entreprise ferme ses portes en 1934 et cède le site à la Société de Fournitures d’Horlogerie Française créée par les frères Bourgeois. La S.F.H.F. fusionne avec France-Ebauche en 1979 et stoppe son activité en 1984. Les lieux sont rachetés par la commune. En 1991, les bâtiments sont l’objet d’un incendie contrôlé dans le cadre d’un exercice des pompiers français et suisses. Seuls sont conservés une microcentrale créée en 1920 par l’entreprise Zedel et un bâtiment de l’usine Vandel reconverti en dépôt communal.

La maison du maître de forges

Au début du XIXe siècle, Pierre Célestin Vandel loge dans un bâtiment près de ses nouvelles usines au sud de la Ferrière (n° 3). Vandel Aîné et Cie investit le bâtiment des anciennes forges familiales (n° 8) et le petit château construit à la fin du XIXe siècle (n° 10). Les deux maisons communiquent par l’intermédiaire d’un jardin d’où les Vandel accèdent à l’embarcadère aménagé sur l’étang (n° 9).
Peu après 1881, le bâtiment des anciennes forges quitte le giron Vandel pour arriver en 1906, après plusieurs mains, en possession d’Albert Philippe (n° 8). Julien Vandel s’installe vers 1880 dans le grand château, dont dépendent une maison de direction, un parc, un bassin et un oratoire (n° 13). À ces dépendances, il faut ajouter la chapelle de la Ferrière aménagée par les Vandel entre 1881 et 1900 dans les locaux d’une ancienne scierie et tréfilerie (n° 7).
Aujourd’hui, les deux châteaux abritent un centre de vacances pour les enfants des professionnels du cinéma.

Historique


Forges et haut fourneau sont attestés au 16e siècle, ce dernier fermant en 1795. L'usine (un feu d’affinerie et un martinet) est achetée en 1806 par la famille de maîtres de forges Vandel, originaire de Morez et associée à Perrad. Entre 1807 et 1838, Pierre Célestin Vandel construit une tréfilerie, une maison de maître et des logements ouvriers. En 1876 est créée la société Vandel Aîné et Cie, regroupant Charles, Alphonse et Emile Vandel, descendants de Pierre Célestin. Elle développe le site au sud de l'étang, qui comptera douze bâtiments à la fin du 19e siècle (dont une tréfilerie, plusieurs clouteries, une décaperie, un dépôt d’huile, un local pour la machine à vapeur, une fabrique de câbles, un magasin de matières premières, une remise pour l’essayage des moteurs et des logements d'ouvriers) ; elle s'étend aussi au nord de lui par la construction d'une nouvelle usine (forge, tréfilerie et atelier de galvanisation), pour laquelle est creusé un grand étang artificiel. Deux logements patronaux (le "petit château" et le "grand château") sont également édifiés. Mais Julien Vandel, qui dirige la société, décide en 1886 de transférer son affaire à Buttigliera Alta, près de Turin (Italie). Les bâtiments sont progressivement cédés : en 1902 un hangar qui deviendra la tonnellerie Authier, à la fin de la décennie 1910 le site au sud de l'étang vendu à la fabrique de moteurs Zedel (qui le loue depuis 1906). Ce site est détruit en 1991. Aujourd'hui subsistent les deux logements patronaux (qui abritent un centre de vacances), une chapelle, une microcentrale et divers bâtiments reconvertis.
Période(s)
Principale :
  • 1ère moitié 19e siècle
  • 2e moitié 19e siècle

Description

Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
  • tôle ondulée
Etages :
  • étage de soubassement
  • rez-de-chaussée surélevé
  • 1 étage carré
  • étage en surcroît
Couvertures :
  • toit à longs pans, pignon couvert
  • croupe

Source(s) documentaire(s)

  • Section C de la Ferrière en trois feuilles, 2e feuille [plan cadastral], 1839.
    Section C de la Ferrière en trois feuilles, 2e feuille [plan cadastral], dessin (plume, lavis), par le géomètre Gounand, 1839, 1/2 000
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 320
  • La Ferrière [2e feuille], 1906-1907.
    La Ferrière [2e feuille], dessin, par le géomètre Henri Lucas, 1906-1907, échelle 1:1 000
  • Parc-Hôtel, La Ferrière s/ Jougne [le "Grand Château"], [milieu 20e siècle].
    Parc-Hôtel, La Ferrière s/ Jougne [le "Grand Château"], carte postale, s.d. [milieu 20e siècle].
  • Hamelin, Liliane ; Josso, Carole. Jougne : petite cité comtoise de caractère, 2009.
    Hamelin, Liliane ; Josso, Carole. Jougne : petite cité comtoise de caractère. - Lyon : Lieux Dits, 2009. 72 p. : ill. en coul. ; 23 cm. (Parcours du patrimoine ; 348).

Informations complémentaires

Thématiques :
  • petites cités comtoises de caractère
Aire d’étude et canton : Mouthe
Hydrographie : bief de dérivation de la Jougnena
Dénomination : ensemble de transformation des métaux
Parties constituantes non étudiées :
  • chapelle
  • logement patronal
  • centrale hydroélectrique
  • serre
  • garage
  • jardin
Carte interactive
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