DISTILLERIE FAIVRE-CHALON PUIS USINE DE BOUTONS DUVERBECQ, PUIS ATELIER DE FOURNITURES POUR L’HORLOGERIE HUMBERT, PUIS CLAUDOT-BILLON

25 - Besançon

14 avenue Fontaine-Argent

Dossier IA25001727 réalisé en 2017 revu en 2018
Auteur(s) : Raphaël Favereaux

Ruelle de la Mouillère. Façade vitrée d'un atelier. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique

Une distillerie est construite en 1857 par Joseph Duvoid sur une vaste parcelle, bordée au sud-ouest par la rue de la Mouillère et traversée par le ruisseau de Fontaine-Argent. Elle sera par la suite délimitée au nord-ouest par l’avenue Fontaine-Argent, avec un accès au n°14.
Une corroierie (travail du cuir après tannage) est bâtie sur la parcelle en 1872 par un dénommé Victor Bourdon, à laquelle succède une scierie à vapeur établie en 1876 par Louis Isidore Roussel. La distillerie Faivre-Chalon s’installe sur le site, au nord du ruisseau, vers 1898. Etablie "à la Mouillère" en 1878, elle s'installe 11 rue des Chaprais vers 1883 (B 61), avant de s'installer à l'extrême fin du 19e siècle dans des locaux qu'elle fait construire. La distillerie est classée en 1889 dans la spécialité "absinthe". D'après la matrice cadastrale, une "petite distillerie" est imposée en 1902, donc achevée en 1899, suivie d'une autre "petite distillerie", imposée en 1907, donc achevée en 1904. Un "logement et atelier" sont achevés en 1905. Encore signalée dans l'annuaire départemental de 1921-1922, la distillerie Faivre-Chalon disparaît peu après, son propriétaire étant mentionné en 1925 comme négociant.
Une partie de la distillerie est occupée dès 1904 par les Etablissements de Gravures chimiques. Spécialisée dans la fabrication de cadrans et de plaques gravées par procédés chimiques, la société fait construire de nouveaux ateliers à l’est en 1908 et 1912 (détruits vers 2010), où elle fixera le centre de son activité (15 impasse de la Mouillère).
Vers 1904, Paul Humbert fait construire sur la parcelle une fabrique de fournitures pour l’horlogerie (pendants, anneaux, couronnes), domiciliée au n°13 rue de la Mouillère. Il apparaît pourtant comme "établisseur en horlogerie" dans l'annuaire départemental de 1905. En 1912, il sollicite l'aide du conseil municipal pour l'aider à transférer son établissement dans une nouvelle usine au lieu-dit Sous Beauregard (IA25001742). Toujours active rue de la Mouillère en 1917-1918, l'usine emploie alors 250 personnes.
En 1923, les Ets Duverbecq frères (Jules et Henri) s’installent (ou font construire ?) un atelier de fabrication au sud-est de la distillerie. Leur affaire,fondée en 1922 au n°10 rue de Lorraine et dénommée Société des Boutons Français, fabrique des boutons, articles pour chemisier et bijouterie fantaisie pour hommes (barrettes, épingles, fixe-cravates). Elle effectue aussi le commerce et la fabrication de bonneterie fantaisie (cravates, cache-cols, écharpes). Passée en SARL le 24 juin 1928, elle possède des bureaux et un dépôt à Paris (12 rue du Caire) et commercialise ses articles sous diverses appellations : Duverbecq frères, société Cratri ou société des Boutons Français. Après une liquidation judiciaire en 1935, une nouvelle société est formée avec les industriels Ernest Gintzburger et Georges Robardey, mais il ne semble pas que l’activité ait perduré.
La société Preserwett est attestée au n°14 avenue Fontaine-Argent entre 1922 et 1930. Dite "Manufacture d’équipement en cuir et en toile pour automobiles, aviation, marine, chemin de fer et toutes industries", elle fabrique des sacs et des housses en toile et en cuir (serviettes pour écoliers, housses de roues, sacs à provision, musettes, trousses à outils, enveloppes de coussins, couvre-radiateurs, etc.). La société emploie 30 ouvriers et ouvrières sur place, ainsi que "60 ouvrières en chambre", mais rapatrie en 1930 la production dans son usine d’Asnières.
La fabrique de ressorts de montres Billon et Fils est mentionnée vers 1925 au n°13 rue de la Mouillère. Fondée en 1908 par Jules Claudot-Billon au n°49 de la rue Bersot, elle avait déménagé vers 1913 rue des Ragots (IA25001746), puis au 64 rue des Granges après la Première Guerre. Renouvelée en 1939 par Marcel André et Jules Edouard, les fils de Jules Claudot-Billon, la société semble disparaître pendant la Seconde Guerre.
En 1924, l'ingénieur civil Marcel Marie Maurice Billon fonde à cette adresse la Société des Pistons idéals et Segments étanches. Exploitant divers brevets, la société travaille pour l'industrie automobile et les moteurs à combustion interne. En 1932, la société prend pour nom Rectification automobile de Franche-Comté, avant d'être liquidée en 1935. D’après un croquis du quartier dressé en 1926, sont également présentes sur le site les fabriques "Bloc" et "Julien Lévy" dont l’activité reste inconnue.
Les Ets Serge Meunier, fabricants d'horlogerie de précision implantés au n°75 rue Battant, transfèrent leur atelier au 14 avenue Fontaine-Argent au début de l’année 1955. Il n’apparaît plus en 1960.
Domiciliés en 1958 au n°14 avenue Fontaine-Argent, les Ets Raylux, fabricants de produits d’entretien et accessoires divers (cires, détergents, poudres), demandent de transférer leur activité aux Montarmots.
Dans le dernier quart du 20e siècle, les bâtiments ont abrité les ateliers de la Société Bisontine d’Imprimerie, qui travaillait principalement pour l’enseigne de distribution Cedis (départ en 1984). Les bâtiments sont actuellement occupés par des logements, des activités de service et un atelier de reliure.

Période(s)

Principale :

4e quart 19e siècle

Secondaire :

1er quart 20e siècle

Illustrations

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Description

Construite en moellon de calcaire, la distillerie comprend un rez-de-chaussée et un étage carré, et est couverte de toits à longs pans en tuile mécanique. La brique est utilisée pour les encadrements de baies couvertes en arc segmentaire des deux niveaux, ainsi que pour les chaînes d’angle. Les ateliers longeant la ruelle de la Mouillère sont pourvus d’un étage carré et d’un étage en surcroît, et couverts de toits à longs pans. Ils sont bâtis en moellon de calcaire (ou maçonnerie) et enduit partiel, et leurs baies sont couvertes d’arcs segmentaires en brique. Seul un atelier, situé au 13B de la ruelle et occupé en 1923 par la société Duverbecq, est doté d’une ossature en béton armé. A l’exception des allèges, ses façades nord et sud sont entièrement vitrées. Le bâtiment construit dans son prolongement sud-ouest fait saillie dans la cour. Son pignon nord est orné d’un décor de brique polychrome. Un bâtiment en rez-de-chaussée, comprenant un logement jouxtant d'anciens bureaux, est couvert d’un toit à croupes. Bâti en moellon de calcaire et enduit partiel, ses baies sont également couvertes d’arcs segmentaires en brique.

Murs :

calcaire
béton
moellon
béton armé
enduit
enduit

Toit :

tuile mécanique

Etages :

1 étage carré
étage en surcroît
en rez-de-chaussée

Energie utilisée :

énergie électrique achetée
énergie thermique produite sur place

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Bibliographie

Indicateur Fournier du Doubs 1926.
Indicateur Fournier du Doubs 1926.
Delahaye Marie-Claude. L'absinthe : dictionnaire des marques. Tome 3 (D-F), 2007
Delahaye Marie-Claude. L'absinthe : dictionnaire des marques. Tome 3 (D-F). - Auvers-sur-Oise : le Musée de l'absinthe, 2007, 348 p.
La France horlogère
La France horlogère, journal bi-mensuel.

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Besançon industriel

Dénomination : distillerie, usine de boutons, atelier

Parties constituantes non étudiées :

atelier de fabrication

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