USINE D'HORLOGERIE (USINE DE BOÎTES DE MONTRE BERTHET FRÈRES PUIS USINE DE FOURNITURES POUR L'HORLOGERIE BERTHET)
25 - Charmauvillers
- Dossier IA25001144 réalisé en 2013
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
Vers 1877-1880, après son apprentissage d'horloger au village des Bois (Suisse), Joseph Berthet (1850-1911) s'établit dans une ferme située au 7 rue de la Goule (cadastrée AC 56 en 2013) et y ouvre vers 1888 un atelier d'horlogerie. Un temps transférée à Porrentruy (Suisse), sa fabrique de boîtes de montre est reprise par ses trois fils réunis au sein de la société Berthet Frères : Édouard (né en 1879), Albert (né en 1882) et Camille (né en 1893), qui ont une sœur Marguerite (née en 1885). La société achète en 1890, la même année que Jeambrun Frères, deux tours Dubail (inventés par M Frossard, de la société Dubail, Monnin, Frossard et Cie, de Porrentruy), machines modernes à cette époque.
Claude succède en 1949 à son père Camille et la Sarl des Ets Camille Berthet et Cie (au capital de 7 000 F) est créée le 27 mai 1949. Il donne une dimension industrielle à l'affaire et la transfère en 1952 dans l'usine qu'il vient de faire construire (au 23 Grande Rue), sur ses plans, par l'entreprise Lacoste de Maîche. Ce site est bientôt trop petit et les installations de galvanoplastie sont installées dans l'étage en surcroît du bâtiment.
La SA des Ets C. Berthet et Fils (au capital de 105 000 F) demande donc en mai 1976 l'autorisation de bâtir un nouvel atelier (toujours suivant les plans de Claude). Elle emploie alors 12 personnes à la fabrication de 15 000 boîtes de montre par mois (pour un poids total de 450 kg), utilisant en moyenne chaque jour une cinquantaine de kg de métal, en tôle ou en tube ; au plus fort de son activité, le personnel atteindra 45 personnes et la fabrication mensuelle 150 000 boîtes en métaux communs (sans compter celles en or ou en argent). Les procédés de fabrication sont détaillés dans la demande de 1976 : "découpage, emboutissage, tournage, polissage et chromage de boîtiers de montre en métal (laiton et acier inoxydable). 1/ découpage sur presse à excentrique de 25 tonnes (1) ; 2/ emboutissage sur presse hydraulique silencieuse (1) ; 3/ sciage sur tronçonneuse automatique (1) ; 5/ tournage sur machines Ebosa et Kummer (6) ; 6/ émerisage sur bakstand (2) ; 7/ chromage". Au nombre de la vingtaine de machines déclarées se trouvent : "1 machine à polir sur brosses coton, marque Tousdiamants avec aspiration ; 1 machine à polir sur coton simple avec aspiration ; 1 machine à émeriser Bula avec aspiration ; 1 Bakstand à émeriser avec aspiration [...] 1 presse hydraulique Meyer 150 t fonctionnement silencieux ; 1 presse à excentrique Perla 25 t". L'autorisation est accordée par l'arrêté préfectoral du 19 novembre 1976 et le deuxième bâtiment ouvre en 1977.
La même année, l'entreprise prend une participation majoritaire dans l'affaire de son partenaire commercial à Villers-le-Lac : la société Fabior-Watch. L'implantation d'un bureau d'études dans cette dernière lui permet de développer ses mouvements 16 lignes (36 mm), destinés notamment à ses montres squelette ou à ses montres-bracelets à complications. La société Berthet fabrique d'ailleurs maintenant son propre mouvement mécanique 16 1/2 lignes (37,2 mm), utilisé avec des complications déposées, labellisé Swiss Made et présent au catalogue général des mouvements français édité par le Cetehor.
En 2013, la Sarl Berthet est tenue par deux des fils de Claude, Pierre et Gérard, leur frère Camille étant à la tête d'un espace d'exposition au 8 place Vendôme à Paris. Les boîtes, composants et mouvements fabriqués à Charmauvillers (par six personnes) sont assemblés à Villers-le-Lac. La société dispose de la délégation de poinçon de garantie des métaux précieux, octroyée par le service des douanes françaises pour insculper les boîtes en or ou en argent massif (son poinçon de maître représente un éléphant stylisé). Sans parler de celles produites en "private label", montres-squelettes ou à complications, montres de gousset ou montres-bracelets pour homme en acier sont vendues sous les marques Bellecour, Fabior-Watch, Montre Gousset, C. Berthet, Berthet depuis 1888 (marque re-déposée en 2014), Carol Anguenot et Charles Oudin. Cette dernière est une marque de haute joaillerie relancée en 1998 par Camille et concernant également les montres dame et les pendulettes.
En 2015, la société Berthet Horlogerie compte, réparties entre Charmauvillers et Villers-le-Lac, une dizaine de personnes en production, quatre horlogers, un ingénieur et des apprentis permanents en alternance, réalisant mouvements et montres finies. Elle a d'ailleurs fait enregistrer 20 mouvements 16 1/2 lignes (37,2 mm) à complication : squelette, réserve de marche, phase de lune, automatique, "world time", régulateur, grande date, satellite, date centrale, etc. Les quantités de lancement d'un mouvement de ce type se situent entre 500 et 3 000 pièces. Les boîtes et composants sont fabriqués (par usinage 5 axes, décolletage, découpe laser ou par érosion à fil, etc.) à Charmauvillers, où sont également effectués les traitements ; l'assemblage se fait à Villers-le-Lac. La société réalise 90 % de son CA à l'export, dont 50 % avec le marché helvétique (certaines finitions et certains assemblages se font en Suisse afin de répondre aux normes du Swiss Made).
Période(s)
Principale :
- 3e quart 20e siècle
- 4e quart 20e siècle
Date(s)
1952 :
daté par travaux historiques
1977 :
daté par travaux historiques
Description
Les deux bâtiments ont des murs en parpaings de béton enduits (avec pan de fer ? et essentage de tôle partiel pour celui de 1977) et un toit à longs pans et pignons couverts. Celui de 1952 a un étage de soubassement surmonté d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage en surcroît accessible par une passerelle, et une couverture de tuiles mécaniques. Celui de 1977 est en rez-de-chaussée avec charpente métallique et couverture en plaques de ciment-amiante ondulées.
Murs :
- béton
- fer
- parpaing de béton
- pan de fer
- enduit
- essentage de tôle
Toit :
- tuile mécanique
- ciment amiante en couverture
Etages :
- étage de soubassement
- rez-de-chaussée surélevé
- étage en surcroît
Escalier :
- escalier isolé
Energie utilisée :
- énergie électrique achetée
Source(s) documentaire(s)
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336 W 18 Établissements classés (1955-1976)
336 W 18 Établissements classés (1955-1976)Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 336 W 18
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Plan de masse de la propriété de M Berthet Claude, cadastrée section AC n° 140 et 154, 1975
Plan de masse de la propriété de M Berthet Claude, cadastrée section AC n° 140 et 154, dessin (photocopie), par Jean Vincenot géomètre expert à Maîche, 1975, 30 x 42 cm, 1/500Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 336 W 18 -
Traitement de surfaces [et] Polissage [deux croquis de plan montrant les installations], 1975
Traitement de surfaces [et] Polissage [deux croquis de plan montrant les installations], dessin (photocopie), s.n. [par les Ets Berthet], s.d. [1975], 21 x 30 cm, sans échelleLieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 336 W 18 -
Fabrique de boîtes de montres C. Berthet & Fils [croquis de plan du nouveau bâtiment], 1976
Fabrique de boîtes de montres C. Berthet & Fils [croquis de plan du nouveau bâtiment], dessin (photocopie), s.n. [par les Ets Berthet], s.d. [1976], 21 x 30 cm, sans échelleLieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 336 W 18 -
Berthet vers 1930 [vue Intérieure de l'atelier]
Berthet vers 1930 [vue Intérieure de l'atelier], photographie. Publiée sur le site de la société (http://www.berthet.com/4656.html)
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Annuaire des Entreprises de France, le fichier national des chambres de commerce et d'industrie
Annuaire des Entreprises de France, le fichier national des chambres de commerce et d'industrie -
Charles Oudin (entreprise), 2013
Charles Oudin (entreprise). Article publié sur Wikipédia (consultation le 15 octobre 2013 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Oudin_(entreprise)) -
Historique des Établissements Berthet à Charmauvillers (France), 2013
Historique des Établissements Berthet à Charmauvillers (France). Texte publié sur le site de la société Berthet : http://www.berthet.com/4656.html (consultation : 15 octobre 2013)
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Bouchet, René (dir.). Charmauvillers : du comté et des boîtes. Du Seud au Bief d'Étoz, 2013
Bouchet, René (dir.). Charmauvillers : du comté et des boîtes. Du Seud au Bief d'Étoz / GHETE « Au Clos du Doubs », commune de Charmauvillers. - [Charmauvillers] : Groupement d’Études Hommes et Terroirs du Clos du Doubs, 2013. 151 p. : ill. ; 30 cm. (Cahier du Clos du Doubs ; n° 7) -
[Publicité de la société Dubail, Monnin, Frossard et Cie, de Porrentruy (Suisse)], 20 décembre 1890
[Publicité de la société Dubail, Monnin, Frossard et Cie, de Porrentruy (Suisse)]. La Fédération horlogère suisse, 20 décembre 1890, p. 490. (Accessible en ligne : doc.rero.ch/record/22735/files/18901220.pdf) -
Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973, 2003
Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973. - Besançon : Université de Franche-Comté, 2003. 56 p. : ill. ; 30 cm. Mém DEA : histoire industrielle : Besançon : 2003 ; 51. -
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, 1991
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991. 243 p. : cartes postales ; 31 cm.
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Berthet Pierre (témoignage oral)
Berthet Pierre, gérant de la Sarl Berthet, à Villers-le-Lac et Charmauvillers -
Bouchet René (témoignage oral)
Bouchet René, historien de Charmauvillers et descendant d'horloger. Charmauvillers, 2013
À voir
Informations complémentaires
Thématiques :
- patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton :
Pays horloger (le)
Dénomination :
usine d'horlogerie
Parties constituantes non étudiées :
- atelier de fabrication
- bureau
- garage
- passerelle
- stationnement
- escalier indépendant
- chaufferie
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine