SALLE DE SPECTACLE ET RESTAURANT DITS LA GRANDE TAVERNE, HÔTEL DE VOYAGEURS DIT HÔTEL TERMINUS

21 - Dijon

22-26 avenue du Maréchal Foch

Dossier IA21005815 réalisé en 2021
Auteur(s) : Laurent Poupard

salle de spectacle cinéma hôtel de voyageurs restaurant © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique

La Grande Taverne est bâtie à la toute fin du 19e siècle. Elle succède à un édifice créé en 1869 par Emile Mavoir sous le nom de Casino d'Eté ("café-concert-bal"), à l'angle des rues Guillaume Tell et de la Gare (actuelle avenue du Maréchal Foch). Le bâtiment sur rue est reconstruit en 1893 par Emile Loos (un incendie sera signalé en 1896) et le site devient le Casino Cirque, avec piste, scène et gradins. Le nouvel établissement associe l'hôtel du Casino et la Brasserie alsacienne (une tête d'Alsacienne domine d'ailleurs sa travée centrale), cette dernière décorée de deux toiles datées de 1885 et signées par A. Pages et Antoine Calbet. La salle de spectacle consiste en une halle métallique issue d'une exposition lyonnaise et mesurant 30 x 20 m, laquelle comporte "fauteuils, galeries, loges et promenoirs" et compte 439 places. Des séances de cinéma y ont parfois lieu. En 1905, Loos vend le site à la société Prudhon "qui édifie alors, dans toute la France, de grandes salles de brasserie-concerts". L'hôtel prend le nom d'hôtel Terminus (et est doté d'un étage en surcroît) et le restaurant devient la Grande Taverne. Géré par Mme Guillemaut, l'établissement est surtout dédié au music-hall mais il a une petite activité cinématographique. Il est acheté en 1922 par Victor Maillard qui en fait un "hôtel-brasserie-théâtre-cinéma", cette dernière fonction l'emportant sur les autres pour le divertissement. L'entrée est à droite du bâtiment sur l'avenue Foch et les projections ont lieu dans la grande salle de la brasserie. Le 17 juillet 1930, Maillard demande l'autorisation (obtenue le 8 septembre) de transformer cette salle en vraie salle de cinéma (avec reconstruction de la cabine de projection et fixation au sol des fauteuils) ; la scène est toutefois conservée (mais un arrêté municipal interdira le 12 janvier 1953 les représentations théâtrales dans l'établissement). C’est là qu'est donnée en 1931 la première représentation de cinéma parlant de Dijon avec le film Le Chanteur de jazz. En 1934, Gabriel Maillard succède à son père. La salle est rénovée à l'été 1954 et dotée d'une entrée séparée. En 1969 le cinéma, qui compte 820 places, appartient à la Société Terminus Hôtel et Grande Taverne, de Gabriel Maillard. Nouvelle rénovation en 1971, par l'agence Jean Balme (26 rue du Château d'Eau), avec exécution de planchers en béton (plat pour la scène et incliné pour la salle), changement des fauteuils, climatisation, etc. La destruction du site est envisagée au milieu de la décennie afin de laisser place à un ensemble associant un nouvel hôtel, des commerces, logements, etc., initialement prévu à l'emplacement du Grand Hôtel de la Cloche (avenue de la 1ère Armée française). Le projet rédigé en février 1975 par l'architecte D. Prudhomme, qui prévoit notamment un immeuble de 13 étages au long de l'avenue Foch, demeure sans suite. Le site est acquis en 1976 par l'UGC (Union générale cinématographique) Rhône-Alpes, qui le transforme en un complexe de cinq petites salles d'une capacité totale de près de 850 places (aménagement de deux salles superposées en remplacement de la scène - actuelles salles 6 et 7 - et de deux salles supplémentaires - salles 9 et 10 - dans l'immeuble voisin, aux 15 et 17 rue des Perrières). Elle vend l'hôtel-brasserie-restaurant en 1980 à la S.A. Terminus Grande Taverne et en juin de la même année le cinéma au groupe CinéAlpes, de Gérard Davoine. La grande salle est rénovée en 1989 (fauteuils, écran, son Dolby, etc.). Revendu en 1996 au groupe dijonnais MJM (Marcel-Jean Massu), le cinéma ferme en 2002. Il fusionne en 2007 avec l'ancien cinéma Gaumont pour former un multiplexe de dix salles, l'Olympia, accessible depuis l'entrée au 16 avenue du Maréchal Foch. Les salles sont de nouveau rénovées à cette date. L'hôtel est devenu hôtel Kyriad Prestige, le restaurant est fermé.

Période(s)

Principale :

4e quart 19e siècle

Secondaire :

1er quart 20e siècle
3e quart 20e siècle
4e quart 20e siècle

Date(s)

1893 : daté par travaux historiques

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : Jean Balme, architecte, attribution par source

Date de naissance : 23/03/1914

Balme, Jean Gabriel. Né en 1914. Architecte. Diplômé de l'École des Travaux publics et du Bâtiment de Paris, de l’Ecole des Beaux-Arts (entrée le 19 mars 1941, sortie le 14 juin 1946). Elève d'Alphonse Defrasse, Alfred Recoura et Jean Baptiste Mathon, André Hilt et Otello Zavaroni. Architecte à Dijon [entre 1949 et 1973] (au 26 rue du Château d’Eau en 1971), Beaune et Lamarche [en 1949]. (Source : notice de Marie-Laure Crosnier-Leconte dans Agorha : https://agorha.inha.fr/ark:/54721/f7e46863-e45c-4164-8ea1-93d54976b41c)

remploi provenant de :

Lyon

Illustrations

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Description

La façade antérieure de l'hôtel-restaurant associe brique et pierre de taille, la façade postérieure est en moellons calcaires enduits. La cage d'escalier fait appel au pan de bois avec hourdis de briques enduites (?) ou au béton. Le bâtiment compte un sous-sol, deux étages carrés et un étage en surcroît, desservis par un escalier hors-oeuvre tournant à retours avec jour, en charpente, et un ascenseur. La travée centrale de son pan coupé s'achève par une fenêtre en plein cintre surmontée par une tête sculptée, un fronton triangulaire et un dôme carré. Il est coiffé d'un toit à longs pans brisés, avec brisis couverts d'ardoises et terrassons de zinc. Un corps de bâtiment couvert d'une terrasse en béton le relie à la grande salle du cinéma (salle 2 de l'Olympia), orientée nord-sud, dotée d'une charpente métallique apparente et d'un toit à longs pans recouvert de feutre bituminé (shingle). Deux salles sont disposées transversalement contre le mur nord de cette grande salle : la 6 au rez-de-chaussée et la 7 à l'étage, desservie par des escaliers droits et tournants en béton (qui donnent aussi accès aux salles 9 et 10 dans la propriété voisine). La cabine de projection de la salle 2 est accessible par un escalier métallique en vis.

Murs :

calcaire
brique
pierre de taille
moellon
brique et pierre
enduit

Toit :

ardoise
zinc en couverture
béton en couverture

Etages :

sous-sol
2 étages carrés
étage en surcroît

Couvrement :

charpente métallique apparente

Elévation :

élévation ordonnancée

Couvertures :

toit à longs pans brisés, noue
dôme carré
toit à longs pans, pignon couvert

Escalier :

escalier hors-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour, en charpente
escalier dans-oeuvre, escalier droit escalier tournant, en maçonnerie
escalier dans-oeuvre, escalier en vis sans jour, en charpente métallique

Autre :

ascenseur

Représentations :

tête de femme

Sculpture dominant le pan coupé de l'hôtel : tête de femme couronnée, assimilable à une Alsacienne avec ses deux tresses et sa coiffe à grand noeud.

Décors :

sculpture

Sculpture dominant le pan coupé de l'hôtel : tête de femme couronnée, assimilable à une Alsacienne avec ses deux tresses et sa coiffe à grand noeud.

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Archives municipales de Dijon : Versement 40/1997-657. 20 avenue Maréchal Foch - S.A. Terminus Cinéma « Grande Taverne » - Corresp. du 27.04.1971 concernant des travaux non soumis à permis de construire. 1971.
Archives municipales de Dijon : Versement 40/1997-657. 20 avenue Maréchal Foch - S.A. Terminus Cinéma « Grande Taverne » - Corresp. du 27.04.1971 concernant des travaux non soumis à permis de construire. 1971.
Lieu de conservation : Archives municipales, Dijon - Cote du document : Versement 40/1997-657
Archives municipales de Dijon : Versement 40/1997-657. 22 avenue Maréchal Foch - S.A. Terminus - Grande Taverne - PC 80R0289 du 18.09.1980. 1980.
Archives municipales de Dijon : Versement 40/1997-657. 22 avenue Maréchal Foch - S.A. Terminus - Grande Taverne - PC 80R0289 du 18.09.1980. 1980.
Lieu de conservation : Archives municipales, Dijon - Cote du document : Versement 40/1997-657

Documents figurés

Documents multimédias

Dijon en 1900 [en ligne]. 1er quart 21e siècle.
Dijon en 1900 [en ligne]. 1er quart 21e siècle. Accès internet : http://dijon1900.blogspot.com/

Bibliographie

1895-1995, 100 ans de cinéma en Bourgogne. 1995.
1895-1995, 100 ans de cinéma en Bourgogne. Dijon : Conseil régional de Bourgogne, 1995. 168 p. : ill. ; 26 cm.
Annuaire du cinéma Bellefaye
Annuaire du cinéma Bellefaye. Paris : Bellefaye, 1948-2015.Titres :Annuaire du cinéma. [1948]-1963.Annuaire du cinéma et télévision. 1964-1985Annuaire du cinéma, télévision, vidéo. 1986-2005.Annuaire du cinéma et de l'audiovisuel. 2006-2015.Numérique à partir de 2016.
Bazin, Jean-François. Le tout Dijon. 2003.
Bazin, Jean-François. Le tout Dijon. Dijon : Editions Cléa, 2003. 966 p. : ill. ; 23 cm.
"Cinéma" : annuaire de la projection fixe et animée. 1911.
"Cinéma" : annuaire de la projection fixe et animée. 1ère éd. Paris : Charles-Mendel Fils, 1911.
Gauchat, R. L'Urbanisme dans les villes anciennes, les faubourgs de Dijon du XVIIIe siècle à nos jours. 1947-1953.
Gauchat, R. L'Urbanisme dans les villes anciennes, les faubourgs de Dijon du XVIIIe siècle à nos jours. Mémoires de la Commission des Antiquités de la Côte-d'Or, t. 23, 1947-1953, p. 280-358 : ill.
Mourin, Pierre. Salles de spectacles à Dijon au 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle. 1991.
Mourin, Pierre. Salles de spectacles à Dijon au 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle. Annales de Bourgogne, t. 63, 1991, p. 89-110.

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

salles de spectacle de Bourgogne-Franche-Comté

Aire d’étude et canton : Bourgogne-Franche-Comté

Dénomination : salle de spectacle, hôtel de voyageurs, restaurant

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