SALINE DITE GRANDE SALINE

39 - Salins-les-Bains

place des Salines

Dossier IA39000138 réalisé en 1996 revu en 1997
Auteur(s) : Raphaël Favereaux

tour fortification d'agglomération © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique

L'activité de la grande saunerie (ou grande saline) est attestée dès le haut Moyen-Âge. Entre le milieu du 10e siècle et 1497, elle est rattachée au Bourg-Dessus (dit le Sire) alors que la petite saline, dite aussi puits à Muire, dépend du Bourg-Dessous (dit le Comte). A la fin du 15e siècle, ces deux établissement seront reliés par une galerie souterraine passant sous l'entre-deux-bourgs, ou surin. Deux grandes excavations maçonnées, appelées puits et où sont collectées et séparées les eaux douces et salées, ont été foncées, vraisemblablement au 13e siècle : le puits d'Amont, au sud, relié par un passage voûté de 150 mètres au puits à Grès (ou Grey), au nord. Après divers incendies (1352, 1409), les bâtiments de la surface (ateliers d'évaporation ou bernes, magasins à sel, entrepôts de stockage du bois de chauffe et ateliers divers) sont reconstruits en pierre au début du 15e siècle, incluant des éléments fortifiés bordant la Furieuse : tours de Flore, de Reculot et du Perroquet. Au milieu du 18e siècle est mis en place dans le puits d'Amont un système de pompage des eaux mu par une roue hydraulique actionnée par les eaux de la Furieuse (un tel système sera implanté plus tard dans le puits à Grès). L'incendie qui détruit une grande partie de la ville en juillet 1825 touche les bâtiments bordant l'entrée de la saline à l'est. Seule sera reconstruite vers 1830 une porte monumentale, portant aujourd'hui l'inscription ANCIENNE SALINE NATIONALE. Dans les années 1820, l'utilisation du charbon de terre s'accompagne de l'augmentation de la taille des poêles d'évaporation, désormais rectangulaires. Vers 1845, la technique du sondage (ou forage) permet d'atteindre le banc de sel et d'obtenir des eaux jusqu'à dix fois plus concentrées, autorisant des rendements très supérieurs. La production passe de 36 000 quintaux de sel en 1804 à 60 000 en 1864. Du fait de la concurrence du sel marin diffusé par voie ferroviaire à partir de la seconde moitié du 19e siècle, la saline n'est plus suffisamment rentable au 20e siècle mais continue de fonctionner pour fournir des eaux-mères (eaux résiduelles de cuite chargées en sulfates et chlorures divers) à l'établissement thermal. Les bâtiments de surface situés dans la partie nord sont rasés pendant la Seconde Guerre mondiale, une partie des matériaux étant déversée dans le puits à Grès. La saline cesse définitivement son activité en 1962. La ville achète les terrains en 1966, la salle des poêles et la galerie sont ouvertes à la visite en 1968. Couvrant le puits d'Amont, la maison dite du Pardessus, à fonction administrative, a été occupée par un casino entre les années 1970 et 2007, date à laquelle le bâtiment est ravagé par un incendie. L'édifice servant originellement d'écurie est aujourd'hui occupé par l'office de tourisme et la conservation du musée de la Grande saline. Des tennis et un jardin public ont été aménagés sur l'esplanade libérée pendant la Seconde Guerre entre les années 1970 et 2010. Les bâtiments de surface ont été protégés au titre des Monuments historiques, tandis que la galerie souterraine et ses installations ont été classées en 1971. La grande saline a été inscrite en 2009 sur la liste du Patrimoine mondiale de l'Unesco (extension de l'inscription de la saline d'Arc-et-Senans). A la fin de la décennie 2000, le musée de la Grande saline est redéployé dans l'ancien grenier à sel, jouxtant la salle des poêles au nord. Une extension, réalisée par l'agence d'architecte Michel Malcotti et Catherine Roussey (également auteur du nouveau casino bâti à côté en 2009) a été construite sur le pignon nord du grenier à sel.

Période(s)

Principale :

Moyen Age
15e siècle

Secondaire :

2e quart 19e siècle
2e quart 20e siècle
1er quart 21e siècle

Date(s)

1824 : porte la date

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : SCP Malcotti-Roussey, agence d'architecture, attribution par source

Société civile professionnelle, agence des architectes Michel Malcotti (né en 1952) et Catherine Roussey (née en 1952).

Illustrations

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Description

Construite en moellon de calcaire enduit, la tour de Reculot (parfois improprement appelée tour du Perroquet) est pourvue de trois étages carrés et est couverte d'un toit en pavillon en tuile plate. Elle est flanquée côté est d'un bâtiment couvert d'un appentis en tuile mécanique. On accède à la tour de Reculot par un escalier en maçonnerie placé contre la façade sud de ce bâtiment. Adossée contre son mur nord, la salle des poêles (ou salle d'évaporation) est bâtie en gros appareil de pierre calcaire, avec un bardage en planches sur le mur est. Deux cheminées sont encore en place : l'une, de plan circulaire, en brique et la seconde, de plan carrée, en maçonnerie enduite. Une seule poêle en plaques de tôle rivetée a été conservée. Prolongeant cet atelier au nord, le bâtiment du grenier à sel, également construit en pierre de taille calcaire, est pourvu d'une haute toiture en tuile plate ; il abrite les salles du musée de la Grande saline. L'extension contemporaine se présente sous la forme d'un parallélépipède en béton armé recouvert de tôle en acier Corten. La maison dite du Pardessus en construite en pierre de taille et moellon de calcaire enduit. Pourvue d'un étage carré, elle est couverte d'un haut toit à croupes en tuile plate, reconstruit à l'identique après sa disparition dans l'incendie de 2007. Les puits d'Amont et d'Aval, ainsi que la galerie les reliant, sont entièrement maçonnés en appareil calcaire et couverts d'une voûte en berceau renforcée par de nombreux arcs doubleaux.

Murs :

calcaire
bois
calcaire
brique
moellon
pierre de taille
enduit partiel
essentage de planches
enduit partiel

Toit :

tuile mécanique
tuile plate

Etages :

3 étages carrés

Couvrement :

voûte en berceau
charpente en bois apparente

Couvertures :

toit à longs pans
toit en pavillon
croupe
demi-croupe

Escalier :

escalier intérieur, escalier droit, en maçonnerie

Energie utilisée :

énergie hydraulique produite sur place roue hydraulique verticale

Source(s) documentaire(s)

Documents figurés

À voir

Informations complémentaires

Voir le dossier initial numérisé

Eléments remarquables : atelier de fabrication, galerie maçonnée, machine énergétique

Protection

inscrit MH partiellement : 1932/10/04

inscrit MH partiellement : 1957/10/18

inscrit MH partiellement : 1971/07/22

classé MH partiellement : 1971/07/22

Thématiques :

patrimoine industriel du Jura

Aire d’étude et canton : Jura

Hydrographie : la Furieuse

Dénomination : saline

Parties constituantes non étudiées :

bureau
atelier de fabrication
pièce de séchage
magasin industriel
entrepôt industriel
logement
cheminée d'usine
écurie
puits de sondage
galerie maçonnée

Carte interactive