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MOULIN GAILLARD

25 - Éternoz

4 rue du Moulin

  • Dossier IA25001462 réalisé en 2015 revu en 2016
  • Auteur(s) : Raphaël Favereaux
Prise d'eau de la retenue et passage couvert de la scierie. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Le moulin des Rochers est construit à l’aplomb de la cascade du ruisseau de la Vau, dont la chute accuse 74 mètres de dénivelé. Propriété de la seigneurie d’Eternoz, il apparaît pour la première fois dans un acte de 1663, lequel mentionne les "moulin, rebatte et outils…". A l’exception de la période 1820-1840, il a toujours exploité par la famille Gaillard, d’où l’appellation commune de moulin Gaillard.
Une scierie aurait été installée vers 1832. En 1840, le moulin appartient à la veuve de Jean-Louis Gaillard. Une huilerie apparaît sur le plan cadastral de 1840, en amont du bassin de retenue, mais elle est supprimée vers 1860. Le moulin et la maison sont agrandis en 1846 par Eugène Gaillard. Suite à un incendie, le bâtiment du moulin est reconstruit en 1864-1865, toujours par Eugène Gaillard. La "construction nouvelle" achevée en 1881, attestée sur la matrice cadastrale, correspond vraisemblablement à un logement, édifié dans le prolongement oriental de l’habitation. De même, la mention d’un "chantier" en 1886 signale l’apparition d’une scierie. Joseph Gaillard succède à son père Eugène à la fin du 19e siècle. Jusqu’en 1901, la force motrice est assurée par trois roues hydrauliques superposées, disposées dans le haut de la chute. En 1901, une turbine de marque Laurioz, fabricant à Arbois (IA39000100) est mise en place dans une cavité à 25 m sous le niveau du moulin. Reliée à une dynamo Gramme, elle fournit de l’électricité (110 volts). Une seconde turbine Laurioz est installée au pied de la chute, alimentée par une conduite forcée. La force motrice est transmise au moulin par quatre poulies et un câble de 350 m de longueur. Un moteur auxiliaire à gaz pauvre, de marque anglaise Sandiacre, est acquis au début du siècle pour pallier le manque d’eau en période d’étiage. Placé dans un local au nord-ouest du moulin, il est alimenté par un gazogène Léon de Prez-Grassier, fabricant à Paris. Le logement, au nord, est de nouveau agrandi pendant la Première Guerre mondiale. Outre l’activité de meunerie (assurée par deux paires de meules) et de scierie, l’établissement connaît trois autres activités saisonnières : une huilerie (équipé d’un broyeur et d’un pressoir), une cidrerie et une distillerie, pourvue d’un alambic. Constant, fils de Joseph, puis Eugène, son petit-fils reprennent l’affaire dans le cours du 20e siècle.
Suite à un incendie en 1947, le moulin est rétabli, rehaussée d’un étage et équipé de quatre broyeurs à cylindres et d’un plansichter. Relancé en 1950, il traite la farine et les céréales secondaires pour le bétail, et cesse de fonctionner en 1970. Equipée de deux châssis multilames, d’une scie bilame et d’une scie circulaire de marque Laurioz (Arbois, 39), l’atelier de scierie travaille pour la charpente et la menuiserie. Il ferme ses portes en 1966. Depuis 1983, une micro-centrale hydroélectrique a repris du service pour les besoins domestiques, alimentée par alternateur couplé à la turbine Laurioz, établie au pied de la chute.
Les broyeurs à cylindres ont été ferraillés, mais le plansichter est encore en place, ainsi que les deux châssis multilames, la scie bilame et la scie circulaire. Le moteur Sandiacre (Premier Gas Engine) et le gazogène De Prez-Grassier (modèle Durax), ainsi que deux moteurs diesel (Douge, à Besançon, et Berliet) ont également été conservés.
Période(s)
Principale :
  • 2e quart 19e siècle
  • 3e quart 19e siècle
Secondaire :
  • 1er quart 20e siècle
  • 2e quart 20e siècle
Date(s)
1864 : porte la date

Description

Murs :
  • calcaire
  • moellon
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • 1 étage carré
Energie utilisée :
  • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
  • énergie hydraulique produite à distance turbine hydraulique
  • énergie thermique produite sur place moteur thermique à combustion interne

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 225/1 État de sections (1840)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 225/1 État de sections (1840)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 225/1
  • 3 P 225/2 Matrice des propriétés foncières bâties (19e siècle)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 225/2 Matrice des propriétés foncières bâties (19e siècle)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 225/2
  • 3 P 225/3 Matrice des propriétés bâties (1882-1910)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 225/3 Matrice des propriétés bâties (1882-1910)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 225/3
  • 3 P 225/5 Matrice des propriétés bâties (1911-1954)
    Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 225/5 Matrice des propriétés bâties (1911-1954)
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 225/5
  • Frechard, Patrick. Les moulins du canton d'Amancey [...], 1998.
    Frechard, Patrick. Les moulins du canton d'Amancey. Histoire, fonctionnement, inventaire. - [Besançon] : P. Frechard, 1998, 141 p.
  • Mennerat C. Notule historique sur le moulin d'Eternoz, 1952.
    Mennerat C. Notule historique sur le moulin d'Eternoz. Le Jura français, 59, 07/1952, p. 169-170.
  • Gaillard, Elisabeth et Raymond, co-propriétaires, Eternoz, le 2/07/2015.
    Gaillard, Elisabeth et Raymond, co-propriétaires, Eternoz, le 2/07/2015.

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Vallées, plateaux et montagnes du Doubs
Hydrographie : ruisseau de la Vau
Dénomination : moulin à farine, scierie
Parties constituantes non étudiées :
  • logement
  • vanne
  • bassin de retenue
  • atelier de fabrication
  • salle des machines
  • conduite forcée
Carte interactive
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