Moulin et scierie communale, puis centrale hydroélectrique, actuellement logement ⋅ Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté

Historique

Un établissement hydraulique figure sur la carte de Cassini en 1760. Propriété de la seigneurie de Joux jusqu’à la Révolution, le moulin se compose alors de trois tournants (paires de meules), d’une ribe ou macquette (meules pour écraser les fibres textiles), d’une scierie et d’une huilerie. En 1791, il est vendu comme bien national pour 6300 livres à J.A. Pône, J.B. Barthelet, J. Girod, A.F. Vorbe et A.J. Prince. En 1828, P.C. Barthelet, J.F. et C.A. Girod, J.B. Vorbe vendent leur moulin "aux habitants de la communauté d’Oye-et-Pallet" pour 10 000 francs (vente entérinée par l’ordonnance royale du 4 février 1829).
En mai 1847, le conseil municipal vote la reconstruction de la scierie, établie sur la rive gauche de bief de dérivation, et qui menace ruine. Les plans et devis sont dressés en 1848 par l’architecte pontissalien Louis Girod. L’étage de soubassement abrite le mécanisme de la scierie, le rez-de-chaussée accueille l’atelier de sciage, un logement et une place pour une ribe ou une forge, et l’étage sert d’entrepôt pour "les bois de travail" et permettra d’installer "plusieurs scies circulaires, de scies à refendre". Les scies, composées de deux châssis, "recevront le mouvement de la roue hydraulique […] au moyen d’un engrenage simple appelé double harnais […]. Construite d’après le système de M. Poncelet, le plus favorable pour l’économie de l’eau" […], la roue de 4,30 m de diamètre et 1,16 m de largeur est construite en sapin, montée sur un axe en chêne. Le marché est adjugé le 19 avril 1849 aux frères Jeannin, de Chaffois, pour la somme de 9315 francs. Le procès-verbal de réception provisoire des travaux est signé en décembre de la même année.
En 1863, le plan de l’usine communale prend la forme d’un U, disposé symétriquement sur le canal de dérivation. Le moulin à farine se compose de quatre paires de meules, d’un diamètre moyen de 1,35 m, en pierre de Moissey (39), à l’exception d’une paire installée en 1857, en "pierre dite grise", d’un diamètre de 1,65 m. Chacune d’elles est desservie par une roue hydraulique en sapin de 2,33 à 3,08 m de diamètre. Le moulin comprend également une ribe à chanvre, une huilerie composée d’un pressoir et d’un "fourneau", et une scierie, équipée de deux châssis actionnés par une roue de 4,20 m de diamètre, via une transmission par rouet, lanterne et manivelle.
Locataire de l’usine communale depuis 1891, C.J.V. Vieille-Grosjean voit son bail renouvelé en 1898 pour une durée de douze ans, à charge pour lui de "construire à ses frais une turbine de la force de 25 chevaux pour servir de moteur aux scies et faire aux mêmes scies les transformations rendues nécessaires par le changement du moteur". Le constructeur-mécanicien Pouguet, établi à Ornans (IA25000133), installe cette turbine de type Fontaine dès 1898. Un procès-verbal de visite daté de septembre 1909 atteste la présence de quatre paires de meules, dont deux pour l’avoine, et une pour le blé, remplacée en 1907 en provenance de La Ferté-sous-Jouarre (77). Les deux bluteries, le nettoyeur et le trieur à grains ne semblent plus être en service en 1909. Le moulin n’est plus desservi que par deux roues, dont une en fer et une en bois datant de 1907. Le matériel de la scierie se compose de deux châssis ("grande multiple et petite multiple") installés en 1898 et modifiés en 1904, et d’un banc de scie circulaire. L’état des lieux mentionne aussi un moulin à gruaux, une presse (pressoir ?), une bascule à levier et un atelier d’affûtage équipé d’un "malbec" (banc d’affûtage ?). En 1910, des travaux sont entrepris pour élargir l’atelier de scierie : un nouveau châssis horizontal est installé, complétant deux châssis multiples "de 650" et la scie circulaire, déplacée vers l’est.
En 1912, le conseil municipal décide d’adjoindre à la scierie une petite centrale hydroélectrique pour assurer l’éclairage du village. La société Jacob Rieter et Cie (Winterthür, Suisse) installe une turbine de type Francis à axe horizontal de 30 chevaux, sous une chute de deux mètres. Les Ateliers de construction Oerlikon (Lausanne, Suisse) fournissent l’équipement électrique, dont un alternateur triphasé de 20 kW, et l’installation du réseau de distribution. Les procès-verbaux de réception provisoire sont signés en 1913, et la centrale vraisemblablement mise en service en 1914. Elle est exploitée à partir de 1919 par la société de Saint-Point ( ?), puis en 1925 par une société suisse des Verrières. La centrale est arrêtée vers 1965. La scierie est louée à M. Vieille, puis à M. Bully jusqu’en 1971, et enfin à Raymond Carrez et Louis Faivre jusqu’en 1982. Ses locaux abritent de 1986 à 1997 une activité de mécanique générale.
Désaffecté, le bâtiment de la scierie a été converti en habitations en 2000. L’étage de soubassement conserve une ribe (paire de meules pour écraser les oléagineux). Le bâtiment de la centrale, construit au-dessus du bief de dérivation, a été démoli à cette occasion.

Période(s)

Principale :

19e siècle

Date(s)

Auteur(s) & personnalité(s)

Auteur : Louis Irénée Girod, architecte, attribution par source

Architecte. Il a réalisé un projet de reconstruction de l'église de Montlebon (Doubs) en 1871.

Illustrations

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Description

Le bâtiment est construit en moellon de calcaire enduit, et comprend un étage de soubassement et un étage en surcroît. Il est couvert d’un toit à longs pans en tuile mécanique. Il semble avoir été fortement modifié lors de sa conversion en habitation. Le bief de dérivation a été conservé, ainsi que le vannage principal et la vanne de décharge.

Murs :

calcaire
moellon
enduit

Toit :

tuile mécanique

Etages :

étage en surcroît
étage de soubassement

Energie utilisée :

énergie hydraulique produite sur place

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Bibliographie

Bulletin municipal, 2004.
Bulletin municipal, 2004, p. 4, 24.

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Vallées, plateaux et montagnes du Doubs

Hydrographie : dérivation du Doubs

Dénomination : scierie, moulin à farine

Parties constituantes non étudiées :

atelier de fabrication
bief de dérivation
vanne

MOULIN ET SCIERIE COMMUNALE, PUIS CENTRALE HYDROÉLECTRIQUE, ACTUELLEMENT LOGEMENT