LE MOBILIER DE L'ÉGLISE PAROISSIALE SAINT-MARTIN
70 - Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin
rue de l' Église
- Situé dans : Église paroissiale Saint-Martin
- Dossier IM70001155 réalisé en 2018
- Auteur(s) : Fabien Dufoulon
Présentation
L'église conserve des éléments de mobilier du 17e siècle, antérieurs à la construction de l'édifice. Deux bénitiers en pierre sculptée se trouvent dans le clocher-porche ; l'un d'entre eux est classé au titre des Monuments historiques (arrêté du 16 septembre 1974). L'une des deux sacristies conserve par ailleurs un retable-tabernacle en marbre sculpté décoré de putti ; il provient du cimetière de la commune, précisément des abords de la chapelle funéraire de la famille de Bauffremont, et a été transféré dans l'église dans le troisième quart du 20e siècle, d'après des témoignages oraux. L'origine précise de ce fragment est inconnue ; compte tenu de la qualité de sa sculpture, on ne peut exclure l'hypothèse d'une provenance de la chapelle de l'ancien château de Scey-sur-Saône, démoli pour faire place au nouveau château à la fin du 17e siècle et au début du 18e siècle.
Historique
Jacques François Marca signe le contrat de construction du premier maître-autel "à la romaine" et de son tabernacle (disparus) pour un montant de 200 livres le 11 octobre 1750. Il pourrait aussi avoir réalisé les autels secondaires des deux chapelles orientées. L'autel de la chapelle du bas-côté sud (consacré à saint Claude) subsiste encore aujourd'hui. L'autel de la chapelle du bas-côté nord en revanche a été remplacé. La décoration du chœur, qui n'est pas évoquée dans les archives, est sans doute contemporaine. Elle est un témoignage de l'influence de celui de l'abside du Saint-Suaire de la cathédrale Saint-Jean de Besançon exécuté sous la direction de Germain Boffrand quelques années plus tôt. Les tableaux représentent, de gauche à droite, la Présentation au Temple, l'Assomption, la Résurrection du Christ, l'Apothéose de saint Martin et la Naissance de la Vierge. Les autres éléments du mobilier datant du 18e siècle sont exécutés d'après les projets d'Anatoile Amoudru. La communauté des paroissiens demande à l'architecte des plans et des devis (perdus) pour lesquels il reçoit 1 600 livres d'honoraires. Le mobilier est financé grâce à la coupe d'une partie du quart de réserve, autorisée par un arrêt du Conseil du 20 octobre 1778. La chaire est comparable à celle de Vy-lès-Rupt exécutée d'après un modèle de l'architecte quelques années plus tôt. La cuve de la chaire est décorée des quatre Évangélistes. L'abat-voix est surmonté d'une figure de femme voilée portant la croix, allégorie de la Religion. Les retables des chapelles latérales (à l'exception de celle de la chapelle de Bauffremont, dont le décor date du 19e siècle) correspondent également à un modèle utilisé à plusieurs reprises par l'architecte. Les stalles, aujourd'hui conservées dans la deuxième chapelle du bas-côté nord et dans la troisième chapelle du bas-côté sud, prenaient place contre les piliers séparant la quatrième et la cinquième travée de la nef. Deux confessionnaux sont également conservés, et présentés à l'entrée de la nef. Un troisième (dans une chapelle latérale) a été "reconstitué" en suivant le même modèle.
Date de naissance : 1697 - date de décès : 1773
Membre d'une famille de sculpteurs et stucateurs originaires du Piémont. Artiste qui s'installe à Scey-sur-Saône dans les années 1730. Actif dans les départements de la Haute-Saône et du Doubs. Retour en Italie à la fin de sa vie. Père d'Antoine François Marca, qui participe à l'exécution de ses travaux avant de voyager en Europe.
Date de naissance : 06/01/1739 - date de décès : 08/03/1812
Amoudru, Anatoile (1739-1812). Architecte. Né à Dole (Jura) le 6 janvier 1739, mort dans cette même ville le 8 mars 1812. Maire de Dole de 1790 à 1796. Nommé en 1775 architecte de la maîtrise des Eaux et Forêts pour les provinces de l'Est. Outre ses réalisations en tant qu'architecte, il a réalisé le premier cadastre parcellaire de la ville de Dole (1797-1807).
Source(s) documentaire(s)
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Derrider, Annick. Jean-Pierre Galezot, architecte et sculpteur (1686-1742), 2000
Derrider, Annick. Jean-Pierre Galezot, architecte et sculpteur (1686-1742). Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs, n° 42, 2000, p. 77-101. -
Boisnard, Patrick. Église Saint-Martin de Scey-sur-Saône. 2011.
Boisnard, Patrick. Église Saint-Martin de Scey-sur-Saône. Dossier de protection au titre des Monuments historiques. 2011.Lieu de conservation : Conservation régionale des Monuments historiques, Besançon -
Zito, Mickaël. Les Marca (fin XVIIe-début XIXe siècles). Itinéraires et activités d'une dynastie de stucateurs piémontais en Franche-Comté et en Bourgogne. 2013.
Zito, Mickaël. Les Marca (fin XVIIe-début XIXe siècles). Itinéraires et activités d'une dynastie de stucateurs piémontais en Franche-Comté et en Bourgogne. 4 vol. Th. doct. : histoire de l'art : Université de Bourgogne : 2013. -
Langrognet, Jean-Louis. Anatoile Amoudru (1739-1812) architecte ou les bois devenus pierres, 2013
Langrognet, Jean-Louis. Anatoile Amoudru (1739-1812) architecte ou les bois devenus pierres. - Dole : Ed. de la Passerelle, 2013. 429 p. : ill. ; 30 cm.Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon - Cote du document : R.HA 5133
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Bernard Renaud (témoignage oral)
Bernard Renaud, témoignage oral, juillet 2018. -
André Messelet (témoignage oral)
André Messelet, témoignage oral, juillet 2018.
Informations complémentaires
L'église conserve des éléments de mobilier du 17e siècle, antérieurs à la construction de l'édifice. Deux bénitiers en pierre sculptée se trouvent dans le clocher-porche ; l'un d'entre eux est classé au titre des Monuments historiques (arrêté du 16 septembre 1974). L'une des deux sacristies conserve par ailleurs un retable-tabernacle en marbre sculpté décoré de putti ; il provient du cimetière de la commune, précisément des abords de la chapelle funéraire de la famille de Bauffremont, et a été transféré dans l'église dans le troisième quart du 20e siècle, d'après des témoignages oraux. L'origine précise de ce fragment est inconnue ; compte tenu de la qualité de sa sculpture, on ne peut exclure l'hypothèse d'une provenance de la chapelle de l'ancien château de Scey-sur-Saône, démoli pour faire place au nouveau château à la fin du 17e siècle et au début du 18e siècle.
- val de Saône
- autel
- chaire à prêcher
- retable
- tableau d'autel
- © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine