Minoterie, puis usine de produits pour l'alimentation animale, dite les Moulins d'Avanne ⋅ Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté

Historique

Un acte de vente du 30 avril 1548 mentionne l’existence du moulin d’Avanne. Figurant sur la carte de Cassini (1760), il est vendu comme bien national à Pierre-François Jeanningros le 26 juin 1796.
Son barrage est modifié vers 1810 suite à l’aménagement du canal du Rhône au Rhin et à la création d’une écluse sur la rive gauche. A la mort de Pierre-François Jeanningros en 1812, son fils Jean-Baptiste lui succède. En 1827, le moulin est adjugé pour la somme de 83 000 francs à une association formée par François Jacoulet (exploitant), Jean-Denis Jeanningros et Jean-Baptiste Meunier (ou Munier). A cette date, le moulin est mis en jeu par six roues hydrauliques. L’ordonnance royale du 7 janvier 1829 autorise les propriétaires à "remplacer deux moulins et la ribe à chanvre par trois moulins à blé de nouvelle forme et d’augmenter la largeur du bâtiment actuel de 3 mètres du côté de la rivière". L’établissement est partiellement détruit par un incendie en 1834. La construction, agrandie, est achevée en 1837. J.D. Jeanningros, F. Jacoulet et J. B Meunier se sont associés en 1835 au sein de la société "pour l’exploitation des moulins d’Avanne et le commerce de céréales". A la mort de Jacoulet en 1840, J.D. Jeanningros et J.B. Meunier poursuivent l’affaire en fondant une nouvelle société (1841). D’après un plan de 1843, le moulin comprend deux bâtiments, l’un, à l’est, au nom de Meunier, mis en jeu par six roues hydrauliques et le second, sur la rive droite, propriété de Jeanningros, actionné par cinq roues hydrauliques. A cette date, 26 personnes y sont employées.
En 1846, J.B. Meunier demande l’autorisation "d’ajouter aux moteurs existant une turbine de 12 chevaux destinée à faire marcher deux paires de meules ". Le projet est abandonné en 1854. Entre temps, l’architecte bisontin Alphonse Delacroix a racheté la part de Jeanningros. D'après l'enquête nationale sur l'industrie menée entre 1847 et 1852, l'usine est mise en jeu par 10 roues hydrauliques et emploie 20 personnes. En 1859, le nouveau propriétaire, le banquier bisontin Veil-Picard, demande l’autorisation d’établir une turbine. A cette date, l’appareil de production comprend 20 paires de meules, cinq bluteries, deux appareils de nettoyage, deux monte-sacs et un battoir à blé, le tout mis en jeu par 9 roues hydrauliques et une turbine ("non utilisée"). Il semble que le moulin emploie 52 personnes en 1866. En 1876, il appartient à Jean-Joseph Déprez, auquel succède Charles Colard à l’extrême fin du 19e siècle. En 1883, le moulin de commerce emploie 18 hommes. En 1891, l'établissement comprend trois appareils à quatre cylindres, de marque Ganz, quatre appareils à cylindres doubles Brault, Teisset et Gillet et trois paires de meules. Louis Paul Jeannin acquiert le site après la Première Guerre mondiale. Au moment de la liquidation judiciaire en 1930, la minoterie est équipée de cinq appareils à cylindres de marque Lacroix, un de marque Bulher, un Darnel, un Lafon, un Lhuillier (hors-service) et un sans marque, un appareil Soder, un appareil Monarch, un appareil Perplex, deux paires de meules, un trieur-sélectionneur, une brosse et un mouilleur à blé, deux distributeurs, huit bluteries, trois sasseurs et deux plansichters. L'établissement est repris par Paul Belot. Suite à un incendie partiel, il est acquis en 1938 (ou 1939) par la société L. Mesny et Cie (fondée en 1938). Son fondateur, Lucien Mesny s’était rendu acquéreur en 1928 de la minoterie de la Grâce-Dieu (commune de Chaux-lès-Passavant, 25), qu’il avait ensuite orienté vers la fabrication d’aliments pour le bétail.
La minoterie d’Avanne est modernisée après la Seconde Guerre et reprend son activité en 1948. Entre 1955 et 1957, elle laisse place à une usine de produits pour l’alimentation animale ultra-moderne. Mise en route en 1958, elle possède une capacité de production de 20 tonnes/heure, et est équipée du système Select O’Weight (de la société américaine Richardson Scale), d’un système de déchargement pneumatique, avec fabrication et ensachage automatisés. Les matières premières sont acheminées en vrac ou en sacs, par péniches ou par camions, et transportées par aspiration ou appareil ascenseur-descendeur (pour les péniches) ou par transporteur horizontal ou déversement dans des trémies (pour les camions). Elles sont stockées dans 14 silos d’une capacité totale de 17 000 quintaux, et 24 cellules de 6000 quintaux. L’appareil de production comprend 24 "velofeeder", trois broyeurs à marteaux, deux appareils à cylindres, un corn-cutter, un plansichter et un duo-sifter, un presse à cuber et deux mélangeuses. L’établissement est alimenté par une centrale hydroélectrique, équipée en 1958 d’une turbine de 250 chevaux. Appelé "usine d’électronique d’Avanne", elle est équipée d’un tableau de contrôle électronique permettant la synchronisation des opérations de transport (commande des vis d’extraction des cellules), de pesage, de mélange et d’ensachage (fermeture et étiquetage des sacs). A cette date, la société emploie 80 personnes et les produits sont commercialisés sous le nom Aliments Grâce-Dieu.
En 1972, Marie-Madeleine Mesny, fille du fondateur, prend la direction de l’entreprise. Entre 1960 et 1980, l’usine est agrandie et modernisée à plusieurs reprises. En 1981, l’usine fabrique mensuellement 300 tonnes de farine (blé et seigle) et 4500 tonnes d’aliments pour le bétail. L’effectif est alors de 40 personnes. L’usine est reprise en 1997 par le groupe Guyomarc’h Nutrition Animale (rebaptisée Evialis en 2001), basée à Vannes, puis cédée en 2007 aux établissements Chays Frères, implantée à Valdahon (IA25001535). L’usine a produit en 2015 plus de 40 000 tonnes d’aliments pour le bétail, principalement pour les bovins. Elle emploie une trentaine de personnes.

Période(s)

Principale :

3e quart 20e siècle

Secondaire :

4e quart 20e siècle

Date(s)

Illustrations

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Description

La minoterie est construite sur la rive droite du Doubs, précédée d'un barrage donnant également accès à l'écluse n°. Elle se compose de divers bâtiments parallélépipédiques, construits en béton armé et parpaing de béton et couverts de toit-terrasse en béton. L'élévation du plus haut atelier compte 6 étages carrés. Au nord de la minoterie, le bâtiment abritant les garages et les bureaux est également construit en béton armé et parpaing de béton. Pourvu d'un étage carré, il est couvert d'un toit à deux pans en matériau synthétique.

Murs :

béton
béton
parpaing de béton
béton armé
enduit

Toit :

béton en couverture
matériau synthétique en couverture

Etages :

étage de soubassement
6 étages carrés

Energie utilisée :

énergie hydraulique produite sur place
énergie électrique produite sur place

Source(s) documentaire(s)

Documents d’archives

Bibliographie

Annuaire du Doubs, 1844.
Annuaire du Doubs, 1844.
Benoît, Maurice ; Gauthier, Jean [et al.]. La vie économique de Franche-Comté et du Territoire de Belfort, 1958.
Benoît, Maurice ; Gauthier, Jean [et al.]. La vie économique de Franche-Comté et du Territoire de Belfort. - Besançon : Impr. de l'Est, 1958.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
La meunerie française. Besançon et ses moulins, n°65, janvier 1891.
La meunerie française. Besançon et ses moulins, n°65, janvier 1891.
Malaizé Christelle. Moulins et meuniers dans le Doubs au 19e siècle, 1990
Malaizé Christelle. Moulins et meuniers dans le Doubs au 19e siècle. Mémoire de maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1990 ; 52. - Sous la dir. de C.-I. Brelot, 1990, 119 f.
Statistique de la France : Industrie / publiée par le Ministère de l'agriculture et du commerce. - Paris : Imprimerie royale, 1847-1852.
Statistique de la France : Industrie / publiée par le Ministère de l'agriculture et du commerce. - Paris : Imprimerie royale, 1847-1852.

À voir

Informations complémentaires

Thématiques :

patrimoine industriel du Doubs

Aire d’étude et canton : Vallées, plateaux et montagnes du Doubs

Hydrographie : le Doubs

Dénomination : minoterie, usine de produits pour l'alimentation animale

Parties constituantes non étudiées :

barrage
atelier de fabrication
magasin industriel
bureau
entrepôt industriel
garage