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MÉCANISME D'HORLOGE (ÉCHAPPEMENT À CHEVILLES ET SON PORTE-ÉCHAPPEMENT)

25 - Maîche

  • Dossier IM25005306 réalisé en 2015
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Porte-échappement à chevilles Jeambrun Appareillages, à Maîche, 2e moitié 20e siècle. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Cet échappement à chevilles a été fabriqué dans la deuxième moitié du 20e siècle, peut-être entre le milieu des années 1950 et les années 1980. Il est l'oeuvre de la société Jeambrun Appareillages, fondée par Robert Jeambrun et installée chemin de la Rasse en 1962 (elle occupait auparavant un bâtiment de la fabrique de Joseph Jeambrun, au 26 rue de Saint-Hippolyte). Son montage sur un porte-échappement lui permet d'être aisément fixé dans l'un des nombreux appareils industriels intégrant un mécanisme d'horlogerie : temporisateurs, réenclencheurs pour postes de transformation EDF, limnigraphes, etc. Organe de partage et distribution du temps, décomposant en impulsions une énergie continue (généralement fournie par un ressort), l'échappement découpe le temps en intervalles réguliers. S'inspirant de celui à ancre, dû en 1754 à l'Anglais Thomas Mudge (1715-1794), l'échappement à chevilles est inventé en 1798 par l'horloger Louis Perron (1778-1835), de Besançon, qui remplace les palettes en rubis par deux goupilles. Ce système est moins cher à produire, notamment du fait d'un profil simplifié pour les dents de la roue d'ancre. Il est adopté par Georges-Frédéric Roskopf (1813-1889) pour réaliser sa montre bon marché et de qualité (la Prolétaire), récompensée par un prix à l'exposition universelle de 1867 et vendue à des millions d'exemplaires depuis (ce type d'échappement est d'ailleurs souvent mentionné sous le nom d'échappement Roskopf).
Période(s)
Principale :
  • 2e moitié 20e siècle

Description


Le porte-échappement est formé de deux platines dont l'écartement est maintenu par trois piliers vissés en partie supérieure. L'échappement à chevilles se compose de trois pièces : le balancier-spiral, l'ancre à chevilles et la roue d'ancre. Le premier comporte un balancier monométallique à trois bras, sur l'axe duquel est emboîté sur une face le plateau muni d'une cheville semi-cylindrique appelée ellipse, sur l'autre face la virole servant à fixer une extrémité du spiral plat. L'ancre comporte à une extrémité deux chevilles (ou goupilles) et à l'extrémité opposée, au bout de la baguette (le corps), une fourchette munie de deux cornes et d'un dard (petite tige servant d'organe de sécurité). La roue d'ancre a des dents d'un dessin plus trapu que celles de l'échappement à ancre suisse (elle a un unique plan d'impulsion). L'ensemble est en laiton doré à l'exception des axes, du pignon sous la roue d'ancre, de l'ellipse, de la fixation de la deuxième extrémité du spiral et du système de réglage de l'avance/retard qui sont en acier, et du spiral lui-même vraisemblablement en acier ou dans un alliage spécial.
Le fonctionnement de l'échappement est commandé par le balancier-spiral, animé d'un mouvement de va-et-vient. Lorsque le balancier tourne dans un sens, l'ellipse pénètre dans la fourchette qu'elle entraîne avant de s'en échapper. Elle fait pivoter l'ancre : la cheville alors en contact avec la dent s'écarte, libérant celle-ci et permettant à la roue de tourner ; lors du même mouvement, la deuxième cheville se rapproche bloquant une autre dent de la roue, dont elle stoppe la rotation. Le balancier poursuit sa course puis le spiral inverse le mouvement. L'ellipse pénètre de nouveau dans la fourchette et fait pivoter l'ancre en sens inverse du premier mouvement. La deuxième cheville s'écarte et libère la dent qu'elle bloquait ; la roue tourne jusqu'au moment où la première cheville se rapprochant bloque une autre dent et, de ce fait, la rotation de la roue. Le mouvement de la roue d'ancre est ainsi stoppé chaque fois qu'une dent est bloquée par une cheville. L'écoulement continu de l'énergie du ressort est donc bien décomposé en impulsions et, de ce fait, le temps en intervalles réguliers, dont la régularité est gérée par le balancier-spiral. Ce dernier n'a de contact avec les autres pièces que lorsque la cheville entraîne la fourchette ; il est libre la majeure partie du temps d'où le nom d'échappement libre donné à ce système. Son fonctionnement peut être ajusté en allongeant ou en raccourcissant la longueur active du spiral à l'aide de la raquette, tige plate munie à une extrémité de deux goupilles entre lesquelles passe le spiral et dont l'autre extrémité (la "queue") est le levier qui permet de la faire pivoter.
Catégories :
  • horlogerie
  • métrologie
État de conservation :
  • bon état

Source(s) documentaire(s)

  • Flores, Joseph. L'histoire de la montre, 2006
    Flores, Joseph. L'histoire de la montre. - 2006. Document accessible sur internet sur le Forumamontres à l'adresse : http://forumamontres.forumactif.com/t5381-exclusif-l-histoire-de-la-montre-sur-forumamontres (consultation : 26 janvier 2015)
  • Fonctionnement d'une montre mécanique, 2015
    Fonctionnement d'une montre mécanique. - 2015. Document accessible sur internet sur le site Sport-Histoire.fr à l'adresse : http://www.sport-histoire.fr/Horlogerie/Horlogerie.php (consultation : 26 mars 2015)
  • Chavigny, Richard ; Perissas, Michel. La mesure du temps à travers les âges, 2009
    Chavigny, Richard ; Perissas, Michel. La mesure du temps à travers les âges. - Toulouse : Ed. de l'Ixcéa, 2009. 306 p. : ill. ; 24 cm.
  • Daniels, George. La montre : principes et méthodes de fabrication, 2011
    Daniels, George. La montre : principes et méthodes de fabrication. - La Croix (Suisse) : Watchprint.com, 2011.
  • Donzé, Pierre-Yves ; Piguet, Jean-Michel ; Roskopf, Liliane [et al.]. La drôle de montre de M. Roskopf, 2013
    Donzé, Pierre-Yves ; Piguet, Jean-Michel ; Roskopf, Liliane [et al.]. La drôle de montre de M. Roskopf : exposition, La Chaux-de-Fonds, Musée international d'Horlogerie, 24 mai 2013-19 janvier 2014 / organisée par le Musée international d'Horlogerie. - Neuchâtel : Alphils, 2013. 102 p. : ill. ; 28 cm.
  • Simonin Michel (témoignage oral)
    Simonin Michel, ancien horloger, auteur de livres sur Maîche et l'horlogerie du Haut-Doubs. Maîche

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : mécanisme d'horloge
Carte interactive
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