MAISONS ET FERMES DE CHEMILLY
70 - Chemilly
6 rue de la Petite Rampe
- Dossier IA70000771 réalisé en 2016
- Auteur(s) : Julie Gandini
Présentation
La commune de Chemilly présente une diversité de fermes de polyculture représentatives du Val de Saône. Souvent massées par deux ou trois, parallèles à la rue, elles peuvent être indépendantes lorsque leurs dimensions sont importantes ou lorsque le statut du propriétaire le justifie. Mises à part les fermes spécifiquement étudiées, certains éléments architecturaux détachés de leur environnement d'origine ou en partie démolis méritent toutefois d'être évoqués.
Présente sur le cadastre napoléonien de 1837, une maison aux dimensions importantes figure sur une parcelle d'angle, au Sud de la commune, en face de la pointe de l'îlot central où se trouve la maison commune. De cette maison détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, appelée "maison espagnole", il ne reste plus qu'une entrée de cave implantée en limite de voirie, accessible depuis le jardin de la propriété située au 6 rue de la Petite Rampe. La porte d'entrée de la cave donne directement sur la Grande rue. La porte de cave est à linteau cintré, formé de trois voûtes successives dégradées, caractéristiques des maisons vigneronnes locales. De part et d'autre de la porte, deux petits soupiraux permettant l'aération de la cave sont surmontés d'un décor en accolade et d'un linteau. L'utilisation de pierres de taille pour encadrer les ouvertures révèle le statut qui devait être celui des propriétaires. L'implantation de la maison en limite de voirie, avec la cave en rez-de-chaussée et la forme de l'arc en plein cintre légèrement surbaissé, à triples voussures, sont caractéristiques de la maison vigneronne. L'intérieur de la cave est vouté en plein cintre. Selon la tradition orale, cette "maison espagnole", originellement couverte de laves, date du XIVe siècle et appartenait au bailli.
Un bâtiment massif se trouve à l'angle de la route venant du pont et de la Grande rue. Sur le mur pignon, au début de la rue de la Barque, une soue à cochons est visible. La soue est composée de deux travées symétriques, comportant chacune une porte et une ouverture plus basse. Deux portes en bois, destinées au passage des humains, auxquelles sont accolées des ouvertures basses, carrées ou rectangulaires, permettaient de nourrir les cochons sans avoir de contact direct avec les animaux. Deux petites ouvertures grossières sont aménagées au-dessus de ces mangeoires, sans doute pour favoriser l'aération. Les deux portes sont surmontées d'un même linteau en bois se prolongeant de l'une à l'autre. De la même façon, les deux ouvertures destinées aux cochons sont surmontées du même linteau, interrompu par les deux portes centrales. Deux blocs de pierres de taille surélèvent les ouvertures basses latérales au dessus du niveau du sol. L'ensemble de ces quatre ouvertures ont conservé leurs ferrures métalliques, loquet et système de basculement des ouvertures latérales pour déposer la nourriture des animaux.
Source(s) documentaire(s)
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Zeller-Belville, Catherine. Histoires de fermes. Architecture rurale des Vosges méridionales, 2007
Zeller-Belville, Catherine. Histoires de fermes. Architecture rurale des Vosges méridionales : Exposition. Epinal, Conseil général des Vosges. 2007. - Epinal : Conseil général des Vosges, 2007. 152 p. : ill., plans, cartes ; 21 cm.
Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Dijon - Cote du document : R.HA 3820
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Informations complémentaires
- val de Saône
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