FERME À CHARI
70 - Chemilly
6 rue de la Petite Rampe
- Dossier IA70000757 réalisé en 2016
- Auteur(s) : Julie Gandini
Historique
Cette maison se situe dans l’ancienne rue du Croterot ou rue de la Petite Rampe actuellement, juste en face de la maison commune, qui se trouve sur l’îlot central du village. Assez traditionnellement, ces fermes sont parallèles à la rue et massées entre elles.
On peut dater la maison de la seconde moitié du XVIIIème siècle, en raison d'une datation portée sur une plaque de cheminée qui semble d'origine.
Cette ferme de polyculture, dont la typologie est répandue en Franche-Comté, est visible sur le cadastre napoléonien, accolée à une autre maison aux dimensions plus réduites. La ferme de polyculture, ici une ferme à chari, a un volume compact, rectangulaire, rassemblant sous un même toit les fonctions nécessaires à la vie d'une famille et dont les travées sont visibles en façade par leurs ouvertures caractéristiques. L’espace du chari, qui sert à la fois de remise pour abriter un chariot et les activités agricoles, est aussi un espace de distribution qui occupe une position centrale au sein de la maison. De part et d’autre de cet espace d’avant-grange, caractérisé en façade par une large ouverture avec un arc en plein cintre, s’organisent les fonctions d’habitation et celles de la vie animale, l’écurie et le stockage du foin, bien distinctes l’une de l’autre. Devant la maison, sur le mur gouttereau, un espace est laissé libre, protégé par une légère avancée de toiture, c'est la cour agricole ou l'usoir, qui représente un espace libre de travail et de stockage (fagots de bois, fumier, matériel, etc.).
- 2e moitié 18e siècle
Description
Cette maison est représentative de la typologie régionale des fermes à chari. La ferme de polyculture se caractérise par trois travées perpendiculaires au mur gouttereau, lisibles en façade par la typologie des ouvertures : une partie dédiée à l’habitation, l’ouverture de l’avant-grange, appelé chari, et la porte d’écurie. Disposant d'une sorte d'avant-cour appelée usoir, la maison est en recul de la rue, mais alignée avec sa voisine. Un jardin et verger se trouvent en fond de parcelle. On note également la présence d’un four à pain et d’un puits dans le jardin. Une entrée de cave dans le jardin et une porte donnant sur la rue sont les vestiges d'une ancienne maison vigneronne détruite.
En plus de deux fenêtres d’habitation en façade et de la large ouverture avec arc en plein cintre, la façade est ici agrémentée de quelques ouvertures et décors supplémentaires : une niche contenant une statue surmontée d’un occulus au-dessus de l’ouverture du chari et une ouverture pour le stockage du foin (fenil), au-dessus de la partie écurie. La façade du mur gouttereau donnant sur le jardin présente des ouvertures modifiées (portes et fenêtres).
Cette maison est constituée de matériaux courants : des pierres calcaires de la région sont grossièrement taillées, posées en lits successifs et parallèles. Le parement est en moellons, les blocs de pierre sont assemblés au mortier de chaux de manière plus ou moins horizontale. Des blocs de pierre de taille plus massifs et réguliers encadrent les arrêtes des murs et les principales ouvertures : fenêtres d’habitation, porte à chari. Un linteau au-dessus de la fenêtre d’habitation au rez-de-chaussée marque la limite du premier niveau. La porte et la fenêtre de l’écurie possèdent une pierre à jumeaux (lorsqu’une porte et une fenêtre partagent une même pierre de taille entre elles). La façade sur rue présente deux niveaux d’habitation superposés, la partie d’avant-grange centrale fait la séparation entre l’espace habité par les hommes et l’espace dédié aux animaux. L’écurie se trouve dans la troisième travée, surmontée d’un niveau originellement dédié au stockage du foin, dont le fenil atteste.
Le toit à longs pans, en pente douce, se prolonge en léger débord au-dessus du mur gouttereau, il est couvert de tuiles mécaniques.
La distribution intérieure reflète les trois fonctions visibles en façade. Le chari central dessert l’habitation par une porte intérieure, dont l’absence en façade est caractéristique. Côté écurie, un poutrage continu dans la maçonnerie marque l’emplacement du plancher de la zone de stockage du foin, sous la charpente du toit. Au fond du chari, une porte fait aujourd’hui accéder à un espace de distribution interne, qui devait être l’espace de grangage originel.
La charpente des combles de la maison est caractéristique, on retrouve le même poutrage et les mêmes combles volumineux dans de nombreuses maisons du village.
A l'intérieur de la maison, une cheminée en pierre de taille possède une plaque de cheminée datée de 1770.
- calcaire
- calcaire
- moellon
- grand appareil
- tuile mécanique
- plan rectangulaire régulier
- 1 étage carré
- charpente en bois apparente
- élévation à travées
- escalier dans-oeuvre escalier tournant
- sculpture
Source(s) documentaire(s)
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Zeller-Belville, Catherine. Histoires de fermes. Architecture rurale des Vosges méridionales, 2007
Zeller-Belville, Catherine. Histoires de fermes. Architecture rurale des Vosges méridionales : Exposition. Epinal, Conseil général des Vosges. 2007. - Epinal : Conseil général des Vosges, 2007. 152 p. : ill., plans, cartes ; 21 cm.
Lieu de conservation : Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Dijon - Cote du document : R.HA 3820
À voir
Informations complémentaires
- val de Saône
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