MACHINE À MEULER ET À LIMER DITE MACHINE À PASSER LES LEVÉES
25 - Le Russey
64 avenue de Lattre de Tassigny
- Dossier IM25005487 réalisé en 2018 revu en 2019
- Auteur(s) : Laurent Poupard
Historique
Cette machine a été fabriquée dans le dernier quart du 19e siècle par son inventeur Léon Girardin (Charles Auguste Léon, 1845-1908). Né à Charquemont, Girardin est paysan-horloger au Russey : il a ouvert dans sa ferme des Jean-Chevaux un atelier d'assortiments (échappements) à cylindre. Il a inventé vers 1880 une machine semi-automatique à "passer les levées" de l'écorce (corps) du cylindre : une meule rotative en saphir polit la lèvre d’entrée du cylindre, une lime également en saphir celle de sortie. Avec cette machine, tenue secrète, sa production atteint jusqu’à sept grosses (un millier) de cylindres par jour. En 1923, la ferme est détruite par un incendie et son fils, également prénommé Léon (Léon Auguste, 1882-1966), s'installe au village (actuel 64 rue de Lattre de Tassigny). Il y fabrique en famille l’écorce, qui est polie et "tamponnée" (dotée de ses deux tampons) à domicile. L'activité cesse en 1954 et la machine n'est ensuite plus utilisée.
- 4e quart 19e siècle
Date de naissance : 1845 - date de décès : 1908
Charles Auguste Léon Girardin : né à Charquemont en 1845, mort au Russey en 1908. Paysan-horloger, inventeur d'une machine utilisée lors de la fabrication des échappements à cylindre.
Description
La machine à "passer les levées" a pour fonction de donner aux "lèvres" des "coches" leur bon profil et de les polir. Un échappement à cylindre associe deux pièces en acier : le cylindre (1 mm de diamètre et 3 mm de haut par exemple dans le cas d'un échappement 18 lignes) et la roue de cylindre (8 mm de diamètre et 2,4 mm de haut). Le cylindre est formé d'un tube cylindrique (l' "écorce"), échancré par deux encoches contigües : la grande "coche" (d'environ 164°, laissant 196° de "plein") et la petite "coche" ou coche de renversement (de 270°), moins haute. Le cylindre est animé par le balancier-spiral d'un mouvement de rotation alternatif. Lorsque la grande coche se présente devant l'une des 15 dents de la roue, cette dent pénètre à l'intérieur du cylindre où elle reste bloquée, frottant contre la paroi intérieure. Nouveau changement de sens et nouvelle présentation de la grande coche : la dent s'échappe alors que celle qui suit vient en appui contre la paroi extérieure de l'écorce. Le bord d'une coche est appelé "lèvre" ou "levée". Chacune des deux lèvres (d'entrée et de sortie) a un profil particulier et doit, pour un bon fonctionnement, ne pas présenter la moindre bavure, d'où l’intérêt de la machine.
Celle-ci est réalisée en laiton (bâti), acier, bois (poulies) et saphir (lime et meule). Enfoncée sur une broche fixée sur un plateau circulaire, l'écorce est animée d'un mouvement de rotation alternatif et de va-et-vient. Elle est successivement soumise à l'action de chacun des deux outils en saphir : lime et meule (ou "meulotte"). La poulie sous la machine, associée à un excentrique, donne un mouvement alternatif à la lime qui, abaissée sur la petite coche, en polit les lèvres. Le polissage des levées de la grande coche est confié à la meule : placée de l'autre côté du plateau, celle-ci est montée à l'extrémité d'un axe portant une poulie métallique, l'ensemble pouvant être levé et baissé à volonté.
- industrie de mécanique de précision
- produit élaboré d'origine minérale solide en masse, produit semi-fini
- fonctions combinées
- à énergie humaine
Source(s) documentaire(s)
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[Photographie et schéma de la machine de Léon Girardin], 1984
[Photographie et schéma de la machine de Léon Girardin], photographie et dessin imprimés, s.n., s.d. [1984]. Publiés dans : Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au 19e siècle. - Besançon : Technicmédia, 1984, p. 173.
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Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au XIXe siècle, 1984
Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au 19e siècle. - Besançon : Technicmédia, 1984. 328 p. : ill. ; 28 cm.
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Informations complémentaires
- patrimoine industriel du Doubs
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