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FERME PUIS MAISON ET ATELIER D'HORLOGERIE DE LÉON GIRARDIN

25 - Le Russey

64 avenue de Lattre de Tassigny

  • Dossier IA25001893 réalisé en 2018
  • Auteur(s) : Laurent Poupard
Façade latérale gauche. © Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Historique


Peut-être bâtie dans le premier quart du 19e siècle, la ferme dessinée sur le plan cadastral de 1832 (E 83) appartient alors à la veuve de Jean-Baptiste Caille. Elle est partagée vers 1836 entre Florentin et Constantin Cheval, du hameau des Allemands, puis revient au premier qui en cède vers 1854 une partie à François Xavier Bouhelier, des Fontenelles. Cette partie passe vers 1866 au greffier François Donat Grosperrin, qui acquiert l’autre vers 1879. L’ensemble est cédé vers 1889 à un autre greffier, Ernest Perrot-Minot, puis vers 1903 à Armand Biellemand, capitaine au 18e régiment de Chasseurs, à Stenay (Meuse), puis chef de bataillon en retraite au Russey. Vers 1903, Biellemand agrandit le bâtiment, vraisemblablement en le dotant d’un étage (il semble aussi faire construire à cette date la maison voisine, actuel n° 66 avenue de Lattre de Tassigny). Ses biens sont repris vers 1914 par ses filles, Marthe (épouse Eshuys) et Berthe, demeurant à Bruxelles.
La maison est achetée vers 1926 par l'horloger Léon Girardin (Léon Auguste, 1882-1966). Ce dernier est le fils de Léon Girardin (Charles Auguste Léon, 1845-1908), né à Charquemont, et le petit-fils d’Augustin Girardin (1799-1879), Suisse né à Saignelégier (canton du Jura) et mort à Charquemont. Léon Girardin père s’était marié avec Annette Tournier, du Russey, et exploitait dans cette commune une ferme aux Jean-Chevaux. Il y avait établi un atelier dans lequel huit personnes fabriquaient des assortiments (échappements) à cylindre de petite taille, destinés aux rhabilleurs (réparateurs de montres). Vers 1880, il avait inventé et construit une machine semi-automatique à "passer les levées" : une meule rotative en saphir polissait la lèvre d’entrée du cylindre, une lime en saphir la lèvre de sortie. Avec cette machine, la production atteignait jusqu’à sept grosses (un millier) de cylindres par jour. Léon Girardin fils, beau-frère de Constant Prêtre des Fontenelles, transfère l’entreprise paternelle rue de Lattre de Tassigny en 1926, lorsque la ferme des Jean-Chevaux est détruite par un incendie. Il travaille en famille dans l’atelier à l’étage (pour lequel il fait aménager des fenêtres multiples), avec sa femme et ses enfants (Renée, Léon et Roger), ses neveux Jean Cuenin et Jean Girardin et sa nièce Marcelle (la sœur du dernier). Il fabrique l’écorce (corps) du cylindre, qui est polie et "tamponnée" (dotée de ses deux tampons) par quatre travailleurs à domicile (dont trois femmes). Il fait construire un garage vers 1937. Il cesse la production des écorces de cylindre en 1954. Son fils Roger (1918-2006), qui le secondait, ne reprend pas l’atelier mais est embauché par les Ets Clérian (rue des Ecoles), qui fabriquent l’assortiment à ancre. Le bâtiment n’abrite dès lors plus d’activité productive.
Période(s)
Principale :
  • 1er quart 19e siècle
Secondaire :
  • 1er quart 20e siècle

Description


Le bâtiment a des murs en moellons calcaires enduits, dont celui au sud-ouest (façade latérale gauche) est protégé par un essentage de tôles ; les pignons sont en briques enduites. Il comporte un étage carré et un étage en surcroît, desservis par un escalier droit ; l'étage carré est directement accessible au nord-ouest (ancienne grange) par une rampe (pont de grange) supportant actuellement un petit corps de bâtiment. Sur la façade latérale gauche, l'atelier à l'étage est éclairé par une fenêtre horlogère et deux fenêtres d'atelier. L'étage en surcroît est coiffé d'un toit à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques. L'alimentation en eau était assurée par une pompe à eau manuelle fabriquée par Charles Louvet, à Maîche, puisant dans une citerne enterrée (partagée avec la maison voisine, au n° 66) ; une autre pompe manuelle, Renaud aux Fontenelles, est visible près de l'escalier dans-oeuvre. Un petit garage en béton, avec toit terrasse dans le même matériau, occupe l'angle sud-ouest de la parcelle.
Murs :
  • calcaire
  • brique
  • moellon
  • enduit
  • essentage de tôle
  • enduit
Toit :
  • tuile mécanique
Etages :
  • 1 étage carré
  • étage en surcroît
Elévation :
  • élévation à travées
Escalier :
  • escalier dans-oeuvre, escalier droit, en charpente
  • escalier isolé, escalier droit, en maçonnerie
Autre :
  • rampe d'accès
Typologie :
  • baie horlogère
  • baie d'atelier

Source(s) documentaire(s)

  • 3 P 513 Cadastre de la commune du Russey, 1832-1940
    3 P 513 Cadastre de la commune du Russey, 1832-1940
    - 3 P 513 : Atlas parcellaire (11 feuilles), dessin (plume, lavis), par les géomètres du cadastre Bailly et Coste, 1832
    - 3 P 513/2 : Registre des états de sections, 1833
    - 3 P 513/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1833-1913
    - 3 P 513/4 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910
    - 3 P 513/5 : Matrice cadastrale des propriétés non bâties, 1914-1940
    - 3 P 513/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1940
    Lieu de conservation : Archives départementales du Doubs, Besançon - Cote du document : 3 P 513
  • Papier à en-tête de la fabrique de Léon Girardin, 31 mars 1895
    Papier à en-tête de la fabrique de Léon Girardin, 31 mars 1895
    Lieu de conservation : Collection particulière : Christian Patois, Frambouhans
  • 10 - Le Russey - Route de Morteau, 1er quart 20e siècle [entre 1904 et 1909]
    10 - Le Russey - Route de Morteau, carte postale en couleur, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle, entre 1904 et 1909], Bauer-Marchet et Cie éd. à Dijon. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre en 1900. Tome I, Le canton du Russey. - Les Gras : B. Vuillet, 1982, p. 47.
    Datation d'après le logotype.
    Lieu de conservation : Collection particulière : Patrice Mazzotti, Montlebon
  • Monneret, Christian. Recherches généalogiques
    Monneret, Christian. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/
  • Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au XIXe siècle, 1984
    Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au 19e siècle. - Besançon : Technicmédia, 1984. 328 p. : ill. ; 28 cm.
  • Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs, 1982-1987.
    Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
  • Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche, 2007
    Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.
  • Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre en 1900. Tome I, Le canton du Russey, 1982
    Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre en 1900. Tome I, Le canton du Russey, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, 1982. 360 p. : cartes postales ; 31 cm.
  • Girardin Catherine (témoignage oral)
    Girardin Catherine, fille de l'horloger Roger Girardin. Le Russey

Informations complémentaires

Thématiques :
  • patrimoine industriel du Doubs
Aire d’étude et canton : Pays horloger (le)
Dénomination : ferme, maison, atelier
Parties constituantes non étudiées :
  • atelier de fabrication
  • logement
  • grange
  • garage
  • citerne
  • mur de soutènement
  • jardin potager
Carte interactive
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